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Très très beau roman qui m'a fait voyager et même plus que ça. J'aime beaucoup les photos de phare pendant les tempêtes, donc cela m'a donné envi de chercher des photos et particulièrement l'Ar-Men mais également à comprendre comment ces bâtiments étaient construits et arrivaient à résister à des vagues d'une telle force.
Histoire : Je ne vais pas plus détailler l'histoire car le résumé se suffit à lui-même pour comprendre de quoi il s'agit. J'ai beaucoup aimé ce roman, à travers les mots utilisés, on ressent l'hostilité des îliens comme on peut l'imaginer. Ils sont sur leur île et ne veulent pas être envahi par les continentaux. Mais voilà qu'un nouveau gardien pour l'Ar-Men arrive... Henri a un double handicap qu'il va devoir surmonter pour se faire accepter : c'est un continental et il lui manque une jambe.
En plus de vivre les difficultés d'Henri sur l'île, on a aussi la vie dans le phare et un huis clos assez oppressant, mais qui moi, me donne envie de vivre une telle expérience.
Je n'ai pas envie de vous en dire plus sur ce qu'il se passe dans cet "enfer des enfers", je vous laisse le découvrir par vous-même.
Personnage : L'équilibre entre tous les personnages est très bien, il y a juste ce qu'il faut entre le personnage principal et les personnages secondaires. Même si on est en présence de clichés avec le marin bourru, le trio amoureux, les ragots qui vont très vite, ça passe, on n'est pas dans le trop. C'est un schéma classique efficace.
On s'attache à Henri, qui malgré l'absence de sa jambe, se donne en entier pour accomplir sa tâche. On a envi de crier avec lui. Très beau personnage.
Couverture : Simple et efficace. Elle m'a donné envie de découvrir l'intérieur.
Titre : C'est un mystère que je ne vous dévoilerai pas, il faut attendre presque la fin pour en comprendre le sens. C'est un titre juste et énigmatique qui trouve sa solution dans les pages, et j'aime beaucoup.
Plume : L'auteur s'est documenté pour traduire au plus juste le roman. On y apprend plein de choses comme le fait que certains postes étaient réservés aux mutilés de guerre, qu'il y a plusieurs types de phare, comment les relèves se faisaient à l'époque. C'est tout dans le juste, il n'y a pas de description superflue, c'est plaisant.
La seule faiblesse que je pourrais trouver à ce roman, c'est que parfois, on se perd un peu dans les dialogues, on ne sait plus qui est qui, ça manque d'incise. Et puis au niveau de la temporalité, on a par moment du mal à se situer. La ligne directrice est très claire, les retours dans le passé pour expliquer pourquoi Henri est comme ça, sont également clairs, c'est plutôt au niveau du présent, entre le moment où Henry arrive sur l'île et celui où il doit "sauver" l'Ar-Men, on perd un peu ce fil temporel. J'ai eu quelques difficultés à savoir s'il y avait beaucoup de temps écoulé ou non. Mais à part ça, pour moi le job est rempli, j'ai rêvé en lisant, je ne me suis pas arrêtée avant la dernière page. Et cette dernière page ? Elle laisse un porte ouverte au lecteur.
Comme vous l'aurez compris, ce roman est un petit coup de cœur pour moi. Je vous conseille d'y jeter un œil dedans. Vous n'aurez peut-être pas le même avis que moi, mais vous ferez un beau voyage dans cette mer tumultueuse qu'est la mer d'Iroise.
Nous voici en août 1922, sur l'île de Sein; Henri Roussel vient de débarquer pour être un des gardiens du phare d'Ar-Men au large de l'île en pleine mer. Mais il a une jambe de bois après une blessure sur le champ de bataille. L'accueil est hostile surtout de la part de son chef, Eugène le Goff. Il ne crée des liens qu'avec Jean, un jeune marin-pêcheur et Jeanne, la fille de son chef. Un jour le phare ne s'allume pas, on n'a plus aucune nouvelle des deux gardiens, c'est jour de très forte tempête. Henri doit aller rallumer le phare. Y arrivera-t-il? Que va-t-il découvrir sur place?
J'ai été attirée par ce roman, d'abord par sa couverture au graphisme épuré d'un phare et au titre curieux. Puis, en lisant le résumé, j'ai vu que l'histoire se passait en Bretagne, cette région où je vis et dont je suis tombée en amour. Je ne pouvais pas passer à côté de "L'oiseau caillou".
Les phares m'ont toujours intriguée; quand je vois des photos magnifiques et impressionnantes de vagues gigantesques les prenant d'assaut, je me demande comment ces constructions ont pu résister pendant des siècles à la fureur de la nature. J'ai la chance de voir de chez moi les deux phares de l'île Vierge, dans le Finistère, au large de Plouguerneau et ils attisent mes rêveries.
J'ai aussi beaucoup d'admiration pour ces hommes qui se retrouvaient complètement isolés du monde pendant plusieurs semaines et sur lesquels reposait l'énorme responsabilité de garder le phare allumé à l'époque où tout se faisait manuellement alors que tout est maintenant automatisé. L'auteur décrit les différentes tâches que devaient effectuer les gardiens et c'est passionnant de découvrir ce savoir-faire qui a maintenant disparu.
Ce roman dépeint très bien la vie sur l'île et dans le phare. L'histoire est un double huis-clos : celui de l'île de Sein où les gens du continent sont considérés comme des étrangers et ne sont pas les bienvenus, où on vit entre soi, où la vie est dure et celui du phare où deux hommes vivent loin de tout contact humain , dans une promiscuité qui peut vite devenir insupportable, vingt jours et parfois plus si une tempête empêche toute relève.
Le personnage de Henri, marqué dans sa chair par la boucherie de la première guerre mondiale, méprisé car il est rentré de la guerre alors que d'autres sont morts, qui essaye de trouver sa place alors qu'il est rejeté partout où il va, est très attachant. Tous les autres personnages ont de forts caractères, y compris Jeanne, la jeune fille amoureuse de Henri et nous montrent comment on vivait dans les années 20 sur une île bretonne, sans le confort moderne, au rythme de la mer et du vent. J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié les descriptions de la mer déchaînée, face à laquelle les hommes doivent ployer; on croit entendre le fracas des vagues, sentir leur puissance.
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