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Il est minuit moins cinq à l'heure européenne. De l'Italie à l'Autriche en passant par la Hongrie, la Pologne ou la république tchèque la liste des États-membres de l'Union Européenne (UE) où des partis nationalistes participent ou même accèdent au pouvoir, ne cesse de s'allonger. Et il n'existe quasiment plus d'endroit où ces forces ne réussissent pas à imposer leurs thèmes de repli et de xénophobie tout en haut du débat public. Comme en France quand l'ex Front national parvient à se qualifier au second tour de l'élection Présidentielle de mai 2017 ou en Allemagne quand, quatre mois plus tard, 94 députés de l'extrême droite font leur entrée au Bundestag. La menace de régression nationaliste se fait toujours plus précise.
En guise de réponse Paris et Berlin plaident pour plus de contrôle et de coercition d'organismes « indépendants», protégés des vents facétieux de la démocratie. Ils veulent instaurer un régime d'expulsions «hard» pour les migrants, de revenus et de protection sociale « light », assortis de codes du travail « low cost », pour les salariés. Autrement dit: un nouveau renforcement des contraintes réglementaires, l'ordo du modèle ordo-libéral qui a inspiré les traités.
Terrible contresens: La banalisation du racisme comme l'approfondissement des inégalités et du mal-être social confortent les nationalistes. L'ouvrage décrypte combien l'option officielle, celle de Bruxelles, Paris et Berlin encore dominante, fait leur jeu. Elle diffuse en leur faveur jusqu'au coeur du système, le « modèle allemand.» Comme l'illustre la position de force acquise par les nationalistes à la mi-2018 au sein même de la grande coalition du gouvernement Merkel IV. L'ordo-libéra- lisme a commencé de muter vers le national-libéralisme.
L'immixtion ouverte de Donald Trump qui se veut chef de file planétaire de ce mouvement populiste si faussement antisys- tème, confirme la gravité des risques qui pèsent sur le vieux continent. Le locataire de la Maison-Blanche ne cache plus sa volonté de torpiller toute velléité de coopération en Europe pour mieux ré-assoir la suprématie de l'Oncle Sam. Au point de dépêcher sur place l'un de ses ex chefs de campagne pour y installer une sorte d'internationale national-libérale.
La tenaille mortifère de l'ordo-libéralisme pousse l'Europe dans les bras de joueurs de flûte de tout acabit. Il faut l'en libé- rer de toute urgence. La partie est heureusement loin d'être jouée. Car le caractère empoisonné du « modèle » est devenu aussi de plus en plus apparent. « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve », écrit le poète Friedrich Hölderlin. Les besoins de changements et de solutions nouvelles radicales atteignent un degré de maturité inédit. Un vrai débat d'alternative peut s'étendre sur tout le continent.
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