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« Je suis née dans un petit village de la Russie des tsars. Il a fallu me battre à mort pour me faire revivre. Ces coups ne furent que les premiers de ceux que je dus endurer tout au long de ma vie. »
Lorsque Chana Orloff arrive à Paris à l'été 1910, elle n'a qu'une idée en tête : être libre. Mais qu'est-ce qu'une femme libre, à l'aube du XXe siècle, sinon une femme seule ? Pour réaliser ses rêves, elle a fui les pogroms de Russie, et les champs de Palestine, où sa famille la conjure de revenir.
Âgée de vingt-deux ans, elle est loin d'imaginer que le Tout-Montparnasse va faire d'elle une reine, une sculptrice reconnue dans le monde entier. Amie fidèle de Soutine et de Modigliani, elle va épouser un proche d'Apollinaire et fréquenter l'avant-garde du carrefour Vavin, à l'heure où l'amour se conjugue au pluriel. Mais quand la guerre éclate, l'ivresse des années folles n'est plus qu'un lointain souvenir. Commence alors une extravagante épopée pour sauver sa vie - s'accrochant à cette liberté à laquelle elle n'a jamais renoncée, et à son art qui lui a donné des ailes.
Un récit biographique littéraire consacré à Chana Orloff, étoile oubliée de l'art moderne. De Paris à Tel Aviv en passant par Odessa, l'auteur marche dans ses pas et raconte la femme plus encore que l'artiste.
D’abord, je tiens à dire que je trouve ce titre fabuleusement poétique et évocateur. Et qu’il colle parfaitement avec l’ambiance générale de ce roman-biographie.
Rebecca Benhamou choisi de commencer son récit au moment où Chana Orloff quitte la Russie pour Paris. Nous sommes en 1910.
Tout s’enchaîne assez vite pour la jeune femme qui entre à l’Ecole des arts décoratifs (à l’époque la « Petite École ») dans une section réservée aux femmes dès 1911.
Devenir artiste ne semble pas être pour elle une vocation, elle est arrivée à Paris pour être libre avec pour idée de poursuivre son métier de couturière.
La révélation a lieu à l’école d’art où elle se prend de passion pour la sculpture.
Très vite intégrée au sein de la communauté d’artistes du Montparnasse qui se réunit à La Rotonde, elle devient une amie proche de Chaïm Soutine et d’Amadeo Modigliani. Elle épouse un poète, ami d’Apollinaire, Ary Justman avec qui elle aura un enfant.
Mais les démons ne sont jamais loin. Dans un Paris occupé, Chana retrouve la haine qu’elle a déjà connu en 1905, lors des pogroms en Russie.
Dans un style vif, tranché, Rebecca Benhamou raconte la vie de cette artiste que pour ma part je ne connaissais pas du tout.
Une biographie passionnante sur une femme libre, passionnée. Un vrai travail de défricheur car il semble exister assez peu d’éléments de la vie de Chana Orloff.
Ce portrait de femme met aussi en lumière le travail de l’artiste et réhabilite fabuleusement cette artiste méconnue.
Ce livre fait pour moi écho au très beau roman, lui aussi biographique, Légende d’un dormeur éveillé de Gaëlle Nohant. Je me plait à imaginer que Chana Orloff a croisé le chemin de Robert Desnos, car leurs amis et connaissances ainsi que les lieux qu’ils fréquentaient étaient identiques.
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