Les raffinements et la respectabilité d'une société ne s'apprécient qu'à travers ses innombrables pratiques gastronomiques. Tout homme doit se nourrir : seuls quelques-uns savent manger. Cet axiome, chéri des gourmets, montre clairement la distinction entre manger-boire et savourer-déguster. Ainsi en est-il depuis la nuit des temps : Apicius, un des plus célèbres gastronomes de la Rome antique, n'a-t-il pas consacré la majeure partie de sa vie à l'art culinaire et à la rédaction de centaines de recettes insolites ? De plus, la découverte de trois tablettes cunéiformes originaires de Mésopotamie du Sud, qui remontent aux environs de 1 600 ans avant notre ère, c'est-à-dire approximativement 1 500 ans avant Apicius, est une autre preuve que l'homme s'est continûment passionné pour les plaisirs de la table. Il est bien difficile, encore aujourd'hui, de savoir avec exactitude ce que nos lointains ancêtres mangeaient et buvaient, comment ils apprêtaient leurs mets, les ingrédients et les condiments qu'ils utilisaient. Cependant, grâce à la mythologie, à la religion, aux belles-lettres ainsi qu'à diverses traces laissées par nos aïeux au cours des milliers d'années précédant notre ère, on a pu reconstituer en partie l'histoire du boire et du manger.
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