#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
Gustavo « Grandroute » Sanchez sait imiter à la perfection Janis Joplin quand il a trop bu. Il sait également déchiffrer les dictons des gâteaux chinois, et même faire la planche. Mais Gustavo n'est pas une personne comme les autres, c'est le meilleur commissaire-priseur du monde. Et il ambitionne de réaliser son plus grand coup : se faire extraire toutes les dents et les vendre en les faisant passer pour les restes d'« infâmes personnages » tels que Platon, Pétrarque ou Virginia Woolf.
Cette supercherie mène Grandroute dans une direction qu'il n'avait pas prévue quand il remarque que son fils, présent à la vente, est bien décidé à acheter son propre père aux enchères...
Inspiré par des auteurs comme Enrique Vila-Matas, L'Histoire de mes dents est un roman à double-fond qui oscille sans cesse entre la parabole et l'allégorie, une fantaisie débridée et hilarante sur les pouvoirs de la fiction et la valeur qu'on accorde aux objets.
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Avis de la page 50 :
Je suis doucement déstabilisée. J'accroche bien à l'histoire que narre Gustavo Sanchez Sanchez, dit « Grandroute », habile orateur nous racontant comment il est venu à exercer le métier de commissaire-priseur. L'écriture est travaillée et le loufoque point quasiment à chaque page.
Je ne sais pas du tout où veut nous mener l'auteure : simple histoire de vie ?, récit d'une arnaque ?, roman absurde ?, éloge de la rhétorique ? A découvrir...
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La chronique complète :
Gustavo Sanchez Sanchez, dit « Grandroute », habile orateur nous raconte comment il est venu à exercer le métier de commissaire-priseur, et, son « grand œuvre », la vente aux enchères de ses dents, véritable morceau de bravoure et ode à la rhétorique.
Le récit est foisonnant. J'ai bien apprécié les premiers chapitres, ainsi que la scène de la vente aux enchères. Ensuite, tout ce fourmillement a émoussé mon intérêt et m'a peu à peu faite décrocher. Jusqu'au dernier chapitre qui donne un nouvel élan et permet un autre regard sur l'ensemble du récit.
J'ai cependant trouvé le personnage de Grandroute particulièrement sympathique. Son atypisme, ses mésaventures successives et son incroyable propension à rebondir en font un pur anti-héros. J'ai aussi aimé la qualité de l'écriture, le travail ciselé que Valeria Luiselli fait avec le langage.
Même si je reconnais que le récit est solidement et intelligemment bâti, j'ai, par contre, été en manque d'une réelle histoire. Dans la seconde partie du livre, les références écrasent les petites péripéties, et font que cet habile mélange de réalisme et d'absurde, d'humour et de désespoir, emporte beaucoup moins.
Mon ressenti de lectrice est ainsi mitigé : un fort attrait pour la première partie, mais un ennui certain dans la seconde.
L'vis de la page 50 :
Comment un homme banal, Gustavo Sánchez Sánchez dit « Grandroute », devient commissaire-priseur et se décide à vendre ses propres dents comme étant celles de personnes célèbres ? Tel est le début de ce roman de Valeria Luiselli qui pour le moment m’apparaît comme une sorte d’ovni littéraire. C’est très original, plutôt bien écrit et je me demande où cette histoire rocambolesque va m’emmener et si la supercherie va être révélée au grand public. Affaire à suivre avec plaisir.
L'avis définitif :
Ce court roman est inclassable, difficile à décrire et à résumer tellement il joue sur le nonsense, l’absurde. Cet ovni littéraire est l’œuvre d’une Mexicaine vivant aux USA. Le livre est traduit de l’anglais par Nicolas Richard mais la version américaine était déjà une traduction de l’espagnol par Christina MacSweeney. Cette dernière a d’ailleurs rajouté un septième livre dans ce roman : « La Chronologique ».
Cette miscellanée a été conçue à partir d’une sorte de « roman-feuilleton » destinée aux ouvriers de l’usine de jus de fruit Jumex, dans la banlieue de Mexico. Il est une tradition en effet au Mexique de faire la lecture aux ouvriers pendant leur travail.
Le héros est Gustavo Sánchez Sánchez dit « Grandroute ». Né avec une dentition prénatale congénitale (il avait quatre dents dans la bouche), cet homme banal, d’abord ouvrier dans une usine de jus de fruits et marié à une femme qu’il n’aime pas, se décide à faire des dents son fonds de commerce. Il finit par se libérer de ce métier, de sa femme et devient commissaire-priseur. Il monte des ventes aux enchères « hyperboliques » où il vend ses propres dents comme étant celles de célébrités. Malheureusement ce petit jeu se retourne contre lui quand il retrouve son fils Siddharta, des années après son divorce, pendant une vente : ce dernier souhaite… l’acheter en entier !
Ce roman rocambolesque peut dérouter au départ – cela a été mon cas – mais si on se laisse porter par toutes les péripéties farfelues et absurdes, on peut passer un très bon moment de lecture. L’alternance de récits, de photos, de chronologies et de citations japonaises fait de cet ouvrage un livre original, enlevé même si je ne suis pas sûre d’avoir saisi toutes les subtilités et intentions de l’auteur. Un livre que je vous recommande juste pour vous distraire à condition de ne pas trop en attendre.
Chronique ExploLecteur :
Comme j'aime les ouvrages atypiques, celui-ci m'a particulièrement plu. Et ce qui est encore mieux, c'est que c'est à la fois l'histoire ET le style de l'écrivain qui sont originaux! Dès les premières pages, je me suis sentie embarquée tambour battant, de manière pétillante et intelligente, marrante et subtile, en bref j'ai été séduite au premier regard! Le rythme est soutenu et ne laisse pas de répit! Du côté de l'histoire, on suit un personnage principal, "le meilleur commissaire-priseur du monde", lancé dans une fuite en avant vers le profit, guidé par la recherche du meilleur moyen d'extorquer encore plus d'argent à ses clients, avec le plus de panache possible. Une idée saugrenue concernant ses dents, alliée au pouvoir de l'hyperbole, va l'entraîner dans une situation imprévue. Très tôt dans le roman, l'absurde s'invite dans tous les interstices, il faut l'accepter, sous peine de passer à côté du livre! Le chapitre final donne le sens à l'ensemble, et éclaire les errances hyperboliques précédentes. Il est vrai que les longues diatribes farfelues du personnage principal me sont apparues lassantes à un moment du récit, mais il faut passer l'étape car l'auteure sait mener sa barque et la chute vaut le détour! J'ai beaucoup aimé le travail de l'écrivaine, qui sait dépasser l'histoire qu'elle raconte, et sait manipuler son récit comme une œuvre plastique et malléable. Une histoire qui fait également réfléchir sur les objets et le sens qu'on leur donne, sur la variabilité de nos perceptions, sur l'importance du contexte et sur les possibilités infinies des interprétations des uns et des autres... A découvrir!
ExploLecteur : L'avis de la page 50
J'adore, j'adore, j'adore!! Quelle plume alerte et vive! L'histoire est menée tambour battant et c'est avec bien du mal que je pose le livre de côté pour rédiger ces quelques lignes! C'est enlevé, inspiré, ça mélange joyeusement réflexions profondes et futilités improbables. Il est question de dents, mais ne parle t-on pas plutôt d'autre(s) chose(s)? C'est fantaisiste, mais dans l'excellent sens du terme. J'y retourne!
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