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Une communauté isolée du Tyrol du Sud tait depuis des années un triple meurtre. Pour protéger qui ? ou quoi ? Un thriller original et puissant, entre Jo Nesbø et Stephen King.
En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement charcutés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n'a pu déterminer à l'époque si le massacre était l'oeuvre d'un humain ou d'un animal. On se transmet de génération en génération de terribles histoires sur cette forêt de Bletterbach.
Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend cette histoire et décide de partir à la recherche de la vérité. À Siebenhoch, petite ville des Dolomites où ils se sont installés, les habitants font tout - parfois de manière menaçante - pour qu'il abandonne ses recherches. Même son beau-père, Werner, ancien responsable de la brigade de secours alpin, qui a découvert les trois cadavres. Même sa femme, inquiète pour la sécurité de son mari et de leur fille Carla. Le triple meurtre est comme porteur d'une malédiction. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu'on pensait disparue s'était réveillée. Une force aussi ancienne que la Terre elle-même.
Pour un premier roman, ce livre est un coup de maître ! Chaussez vos bottes et couvrez-vous bien, l’Essence du Mal nous entraîne dans une région hostile du Tyrol Sud, en Italie, au coeur du massif des Dolomites, plus précisément dans la vallée du Bletterbach, un endroit considéré comme maudit par les habitants du coin tant les disparitions inexpliquées de bergers, de bûcherons sont nombreuses…
Jérémiah Salinger, réalisateur new-yorkais de documentaires en recherche d’idées pour de futurs projets y séjourne lors d’une année sabbatique avec son épouse Anne-Lise, originaire de la région, et Clara leur fille de 5 ans. Alors qu’il accompagne en intervention une équipe de sauveteurs alpins, Jérémiah assiste à un accident d »hélicoptère où meurent plusieurs personnes. Coincé dans une crevasse, il vit des heures de panique absolue, en proie aux peurs les plus ancestrales avant d’être enfin secouru. Traumatisé par l’événement, il peine à reprendre pied mais peut compter sur le soutien de sa famille. Moins sur les habitants du petit village de Siebenhoch où ils séjournent : des montagnards chevronnés qui se méfient des étrangers et n’aiment guère que l’on vienne fouiller dans leurs affaires. C’est pourtant ce que Jérémiah va s’empresser de faire lorsqu’il entend parler d’une étrange affaire survenue en 1985: le massacre en pleine montagne de 3 enfants du pays : Evi, une jeune géologue prometteuse, son frère Markus, et son fiancé Kurt. Le poids de cette tragédie non élucidée pèse encore aujourd’hui sur la communauté de Siebenhoch. Intrigué par ce drame, puis rapidement obsédé par son enquête, Jérémiah met tout en oeuvre pour approcher la vérité. Mais celle-ci, enfouie depuis si longtemps au coeur des glaciers, doit-elle être révélée ?
L’essence du Mal est le récit puissant et douloureux, écrit à la première personne, d’une quête déraisonnée, instinctive, menée envers et contre tous, par Jérémiah Salinger. Dans un style épuré, subtil et vif, Luca d’Andrea parvient à nous offrir une écriture très visuelle, suggestive, ce qui, à mon sens, est une prouesse. Le thème de la culpabilité est récurrent dans ce roman, jusque dans la figure du Krampus, le Diable de Noël, un anti Saint-Nicolas ou notre Père Fouettard, dont la légende est célébrée début décembre dans les régions du Tyrol. Certains passages procurent de véritables sueurs froides, et les fausses pistes se succèdent, sans perdre le lecteur, jusqu’au dénouement final, imprévisible, qui nous rappelle toutefois qu’indépendamment des hommes, la Montagne a ses propres lois, et que l’homme, aussi mauvais soit-il, est bien peu de chose à côté d’elle.
Une bonne lecture, agréable et addictive, dépaysante à lire en hiver au coin du feu… et peut-être entendre le cri de la Bête au milieu du silence ?
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Jeremiah Salinger et son ami Mike ont acquis une certaine notoriété en faisant des documentaires sur les tournées de groupes de rock. Salinger part quelques mois avec sa femme et sa fille à Siebenhoch village du massif des Dolomites au Sud du Tyrol dont sa femme est originaire. Sur place il a l’idée de faire un documentaire sur les services de secours en montagne et appelle son ami Mike. Les tournages se succèdent jusqu’à l’accident dans lequel Salinger est impliqué. En convalescence il entend parler d’un triple meurtre qui a eu lieu 30 ans plus tôt dans le Bletterbach et qui n’a jamais été résolu. Malgré l’hostilité de tous au village, y compris de sa famille, Salinger va devenir complètement obsédé par cette histoire jusqu’à sa résolution.
J’ai beaucoup aimé les descriptions géographiques de ce livre, la situation particulière de cette région coincée entre l’Autriche et l’Italie. Le paysage est rude, la nature hostile et cela se reflète dans le caractère des locaux qui ont du mal à accueillir les « étrangers » au village et commencent tout juste à tolérer le tourisme.
Les personnages sont inégaux, Salinger manque de consistance, sa fille Clara est un peu trop douée pour une fillette de 5 ans épelant des mots de 9 ou 10 lettres, sa femme Annelise est agaçante à vouloir tout diriger et contrôler les faits et pensées de son mari, lui imposant un marché : soit il arrête son enquête soit elle le quitte .
Par contre les caractères des personnages locaux sont intéressants surtout Werner son beau-père et Max le chef de la police locale.
Ce qui m’a gênée c’est l’absence de frontière avec le fantastique. On a l’impression que Luca d’Andrea n’a pas su choisir entre le roman policier et le roman fantastique. Il fait entrer dans son récit une « Bête » millénaire dévoreuse d’hommes pour à chaque fois faire marche arrière et trouver une explication plausible.
La montagne ça vous gagne …mais ça vous perd aussi. Jeremiah Salinger va en a faire l'amère expérience.
Mike et lui sont deux amis spécialisés dans les films documentaires. Mike réalise , Jeremiah est scénariste . Après une série de reportages dédiés aux équipes qui portent et installent le matos des musiciens , les fameux « road crew » ( célébrés comme il se doit par Lemmy dans un des titres de Motörhead) , les deux compères décident de s'attaquer aux secouristes en montagne. Ce n'est pas seulement le hasard qui a guidé leurs pas mais plutôt l'amour. En effet Jeremiah est tombé amoureux d'une belle tyrolienne : Annelise . Il a décidé , après l'avoir épousé et qu'une petite soit née ( Clara) , de quitter New York en 2012 et de la suivre en Europe entrainant avec lui Mike pour tourner sur place . Annelise et ses parents , Werner et Herta Mair , vivent du côté italien mais leur patois ressemble plutôt à de l'allemand ce qui facilite les dialogues avec Salinger dont la mère est d'origine teutonne . Outre des villages de cartes postales encadrés par de belles montagnes alpines , Salinger va vite s'apercevoir qu'il s'y est également joué une tragédie en 1985 qui a vu la disparition de trois jeunes gens partis randonner dans le parc géologique de Bletterbach , Evi , Kurt et Markus , retrouvés assassinés et démembrés . Un véritable massacre digne d'une bête fauve dont le coupable court toujours …Suite à un dramatique accident d'hélicoptère dont Jeremiah a miraculeusement survécu ( même si la « Bête » a envahi depuis son esprit ) son immobilisation forcée va lui laisser le temps de plonger de manière obsessionnelle dans le mystère qui entoure ces meurtres de 1985 . Mais , nous le savons tous , il est souvent dangereux d' exhumer le passé quand il recèle tant de secrets aussi inavouables.
Pour moi ce roman est une excellente surprise combinant une enquête plein de rebondissements qui joue avec nos nerfs comme avec ceux du personnage principal et une atmosphère d'angoisse permanente mise en relief par ce décor montagnard si majestueux mais aussi souvent oppressant. La nature est cruelle mais les hommes sont pires : ils tentent d'enfouir leur monstruosité dans des replis du cerveau , de se conduire comme des gens " normaux " alors que la moindre étincelle peut ranimer la folie meurtrière qui est en eux .
L'écrivain italien arrive parfaitement à maintenir cette ambiance tendue et inhospitalière tout au long du roman comme un voile noir qui plane en permanence sur les protagonistes contribuant ainsi à garder le mystère intact et le suspens total . Un thriller parfaitement rythmé où l'émotion est souvent à fleur de peau comme ces personnages aux caractères bien trempés dont on perce difficilement la carapace .
En v’là du frisson, en v’là !
Oui, dans ce roman de Luca D’Andrea, toutes les occasions sont bonnes pour frissonner et l’on y voit défiler toute la gamme sous la plume de cet élégant roué qui manie avec une nonchalante aisance le suspense et les nerfs de ses lecteurs (zet trices…).
Frissons de froid d’abord. A-gla-gla, il m’a semblé prendre froid rien qu’en lisant les pages très évocatrices de la météo de cette petite exception géographique et géologique. Impossible d’en faire abstraction : en montagne comme en mer, elle est un élément fondamental de la vie et des activités de chacun, en aucun cas un banal sujet de conversation, elle est une question de vie ou de mort et Jeremiah Salinger est bien payé pour le savoir. Joli tour de force de l’auteur que de parvenir à nous embarquer dans cette atmosphère de vent, de neige et de glace par la seule force évocatrice des mots qui font passer des courants d’air entre les lignes.
Frissons d’angoisse et de malaise ensuite qui montent en intensité au fil des pages. Dès le premier chapitre, la tension est amorcée, elle sera relancée à la fin de chacun, entretenue savamment par un tempo méthodique alternant des moments de lente quiétude avec des accélérations brutales et intenses, des scènes de bonheur domestique avec des tableaux de massacre ou de déchainement des éléments. Luca d’Andrea a l’art et la manière de jouer avec les terreurs enfouies, souterraines…reptiliennes pourrait-on dire, qu’elles soient réelles ou symboliques, il fait jaillir les monstres sous les lits, les abominables bêtes des neiges, les instincts cruels ou pervers qui se tapissent si volontiers dans nos rêves, dans nos mémoires ou derrière des masques. Ces frissons-là sont presque délicieux, ils sont ceux que l’on guette en ouvrant un polar…
Frissons de dépit pour finir…mais qu’est-ce que c’est que ce pataquès final !!? Cette apothéose à la Warner ? Cette fin qui n’en finit pas de finir ? C’était enlevé, délicat, ingénieux et voilà que ça se prend les pieds dans le tapis sur la dernière ligne droite, que c’est rageant !!
Qu’importe, voilà un coup d’essai qui n’a pas à rougir de son créateur. Voilà un nom dont on guettera désormais l’apparition sur les couvertures…en frissonnant !
Pour moi, l'essence du mal a tout d'un bon thriller. Il y a du suspense, des rebondissements, des mystères. Mais ce que j'ai le plus aimé c'est l'ambiance glaçante et le côté un peu huis clos de ce roman. J'ai apprécié être au cœur de ce petit village reclus, au milieu des montagnes l'Italie. J'ai aimé le mystère derrière un meurtre qui a eu lieu, trente ans en arrière, la détermination de Jeremiah à trouver les réponses malgré tous les obstacles qui se dressent devant lui. Une super histoire que j'ai adorée.
Les + :
* Les personnages de cette histoire sont très intéressants, bien travaillés, nuancés. Ils évoluent au fil des pages. Je me suis pas mal attachée à eux. J'ai principalement adoré Jeremiah et son beau-père
* L'histoire en elle-même. J'ai adoré que cet homme, fasse tout pour savoir la vérité trente ans après. C'était très bien mené, et jusqu'au bout j'étais happée et surprise par celle-ci.
* La plume de l'auteure est plutôt agréable à lire. C'est fluide et j'ai ressenti quelques émotions durant ma lecture.
* J'ai adoré me retrouver dans le petit village de Siebenhoch. J'aime les villages, où tout le monde se connait et où tout le monde parle sur tout le monde. Où il y a également pas mal de non dit et de secrets.
* J'ai également apprécié me retrouver, dans les montagnes, ça donne une ambiance glaçante.
Les - :
* Les longueurs et des moments "inutiles" qui alourdissent légèrement le roman.
* Les personnages secondaires manquent légèrement de profondeur, ou de cohérence. Notamment celui de Clara qui est sensée avoir 5 ans, mais qui parle et pense comme une adulte.
Dans l'ensemble c'était un très bon livre, j'ai été prise dans l'histoire, j'avais sans cesse envie d'y retourner, pour avoir le fin mot de cette superbe histoire très riche et bien écrite. Je vous le recommande vivement
Un policier qui démarrait plutôt bien. De l’intrigue, une narration teintée d’humour et plutôt bien construite. Un intérêt certain de la psychologie des différents personnages. Une lecture facile et avide. Une toute fin plutôt décevante. Un dernier rebondissement de trop peut-être. Dommage.
Une très belle découverte ! Le lecteur vit au rythme du personnage principal Salinger parti sur les traces d'un massacre vieux de 30 ans ayant eu lieu dans le village d'origine de sa femme. Presque un anti héros maladroit et attachant qui au fil des pages se rapproche de la vérité et fait face à l'hostilité des villageois. La plume de l'auteur est agréable et il manie l'autodérision avec subtilité.
Le premier thriller de Luca d’Andrea n’est rien d’autre que brillant. Son action se situe dans les Dolomites italiennes, les montagnes du Tyrol y sont fabuleusement bien décrites et le décor est planté. Jeremiah Salinger New-Yorkais d’origine et son partenaire Mike, décident de réaliser un documentaire ayant pour thème les secours italiens en haute montagne. Jérémie s’est installé depuis peu dans le Haut-Adige avec son épouse originaire de la région et leur fille Clara. Mais tout va tourner à la catastrophe qui laissera Jeremiah dans la position peut enviable de survivant. Il va vouloir faire des recherches sur un autre drame ayant eu lieu trente ans plus tôt et cela va déclencher de fortes réactions de rejet de la part de certains habitants, déjà qu’il a l’étiquette d’étranger qui lui colle à la peau, maintenant il semble vraiment déranger et agacer, les réactions ne se feront pas attendre.
J’ai beaucoup aimé le côté contes et légendes, traditions et mythes que recèle la forêt de Bletterbach qui a vu la mort de trois jeunes gens en 1985 lors d’une terrible tempête, dont la police n’a pas su déterminer si l’attaque était humaine ou animal tant les corps étaient dans un sal état. Le passé lointain recèle tant de superstitions qui viennent nourrir les peurs et Jeremiah n’arrive pas à rejeter cette quête obsessionnelle de la vérité qui devient dangereuse car le mystère s’épaissit et pourrait bien prendre pied dans le présent. L’auteur nous emporte dans les errements de Jeremiah, on se fourvoie à ses côtés, tout cela écrit avec un rythme soutenu, de nombreux rebondissements.
Cette histoire est passionnante et elle m’a captivée du début à la fin sans que je puisse poser trop longtemps mon livre. Une lente descente aux enfers sans rédemption. Le lieu géographique est au premier plan avec ses montagnes interdites, la glace, la neige, le froid et les tempêtes. La part faite au folklore local vient enrichir l’intrigue et la communauté locale repliée sur elle-même, inhospitalière donne une forte image d’authenticité. Un personnage principal qui porte le livre, complexe et parfois irritant mais avec de réelles qualités. Une lecture que je ne peux que recommander car elle est pour moi un véritable coup de cœur. Bonne lecture.
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