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1568. Si l'Espagne vit son âge d'or, ce n'est guère le cas de ses Maures - les musulmans sont expropriés, battus, humiliés par l'impitoyable Inquisition. La révolte gronde.
À Juviles, royaume de Grenade, un jeune muletier est entraîné dans la tourmente des affrontements à venir. Fils d'une musulmane violée et d'un prêtre aux yeux bleus, rejeté par les deux camps, Hernando le Nazaréen vivra la misère et la gloire, la guerre et les fastes de Cordoue, sans jamais perdre l'espoir de réconcilier les fois et les peuples...
" Une fresque historique fascinante, que l'on compare déjà au Nom de la rose d'Umberto Eco. " Pierre Vavasseur - Le Parisien
Sud de l'Espagne, seconde moitié du XVIe siècle.
Terrible époque où on était obligé d'être chrétien, même pour les musulmans qui avaient l'obligation de se convertir, de connaître les prières, de manger du porc et d'assister à la messe.
Mais chacun des deux camps est convaincu d'aimer le seul vrai dieu.
Pendant deux cents ans, les musulmans d'Espagne ont subi le terrible joug des chrétiens.
Énormément de sentiments de colère m'ont assaillie à la lecture de ce roman.
La guerre de religion, au nom de croyances où ne pas tuer fait partie des préceptes, pourtant les chrétiens et les musulmans s'entre-tuent.
La religion domine tout et prend le pas sur le respect de la vie.
Cette époque fait l'apologie de la masculinité à outrance avec le désir de garçon à chaque naissance, où la soumission des femmes est totale.
La vente des prisonnières du camp adverse comme esclaves, avec l'humiliation et le viol quasi systématique comme mode de fonctionnement, y compris sur des fillettes est la règle.
En lisant ce roman, mon cœur a fait du yoyo. Je suis passée par tous les sentiments, négatifs bien sûr puisqu'il se passe à une époque où le degré de civilisation n'était pas assez élevé pour empêcher la barbarie d'exister sans retenue.
L'auteur prend totalement parti pour les musulmans contre les "méchants" chrétiens. Et, bien que la répression et les exactions que les Maures ont subies soient une réalité, j'ai trouvé cette façon de présenter les choses un peu manichéenne par moments. Cela dit, la chrétienté a été d'une hypocrisie et d'une cruauté sans limite à l'égard de tous les peuples de la Terre pendant des siècles.
La fidélité à leur croyance leur permet de tout endurer, telle Fatima qui accepte, au nom de la religion, les épreuves terribles qu'elle a déjà subies, bien avant ses quinze ans, et Aïcha qui refuse qu'on la délivre de son époux totalement ignoble, car c'est le choix d'Allah et qu'elle se doit de le respecter.
Hernando, fruit du viol de Aïcha, la Mauresque musulmane, par un prêtre, tantôt détesté ou aimé, va traverser cette époque extrêmement violente dans la douleur et les tragédies, mais aussi l'amour d'une vie, que le destin s'acharne à malmener.
L'auteur nous entraîne dans un tourbillon de vies douloureuses et passionnées, où la foi domine ainsi que la bêtise et la perfidie trop souvent. C'est extrêmement bien documenté, foisonnant de descriptions, que ce soit sur la religion, l'histoire du pays, l'architecture, la géographie.
On suit l'histoire de personnages attachants ou haïssables avec des rebondissements du début à la fin dans cette époque où la monstrueuse Inquisition était toute-puissante.
Il y a quelque chose de déchirant dans cette superbe fresque historique, où l'on voit toute l'étendue de la violence, inhérente à la nature humaine.
J'aurais voulu pouvoir lire ce roman riche en émotions d'une seule traite tellement il m'a passionnée et appris beaucoup de choses sur le XVIe siècle Espagnol.
Ildefonso Falcones nous livre une nouvelle fresque historique imposante au cœur de l'Espagne de Philippe II. Fin XVIe début XVIIe, constatant l'échec des tentatives de conversion au catholicisme des musulmans restés dans les royaumes ibériques après la fin du califat de Cordoue, l'Espagne tente par tous les moyens (tous!) de s'en débarrasser.
Un roman imposant de près de 900 pages qui se lisent néanmoins relativement facilement. Je conseille pourtant de l'entamer uniquement si l'on a de grandes plages de lectures devant soi... Commencé à Noël dernier à Marrakech, j'ai attendu ces vacances d'été pour terminer les 400 dernières pages en Italie. Cette interruption ne m'a pas vraiment perturbée ni empêché de suivre l'histoire.
Je ne connais pas très bien cette période historique que j'ai découverte à travers les yeux de l'auteur et de ses personnages. Bien sûr, nous avons tous appris au cours d'histoire l'expulsion des "arabes" d'Espagne par les rois catholiques, mais cela s'arrête là et, bien entendu, nous a été présenté sous le seul point de vue des catholiques...
I. Falcones nous fait découvrir ce pan d'histoire peu connu chez nous au travers d'une vaste fresque et de personnages attachants et forts qui vivent de nombreuses aventures et connaissent de nombreux retournements de situation et bouleversements. Peut-être un peu beaucoup pour une seule vie, mais telle est la liberté de la fiction. Un beau roman historique après "La cathédrale de la mer".
Au coeur des conflits internes espagnols, dans un temps où la foi est un mode de pensée et de vie, le destin du héro en permanente résilience nous tient en haleine tout en mettant en évidence les exagérations de l'intolérance et les bienfaits de l'instruction...
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