« Dans leur esprit, pour l'heure, il n'y a plus d'idéal d'indépendance, de revendication pour le droit à l'autodétermination des peuples, plus de rêve de liberté, il n'y a plus ni femme ni parent ni enfants si adorables soient-ils, il n'y a pas même de nerfs suffisants pour mesurer la chaleur qui règne.
Dans leur cerveau exténué, recroquevillé dans le crâne et minuscule, harcelé et oppressé dans cet air lourd et cette chaleur écrasante, s'il ne leur restait qu'un seul désir, qu'une seule aspiration, ce serait celle d'une gorgée d'eau fraiche. Rien qu'une gorgée d'eau fraiche, une seule gorgée vaut à leurs yeux de vendre son pays, sa terre natale, ses proches, ou même de sacrifier tout le bonheur à venir ».
Pendant l'Occupation japonaise, alors que la censure pèse sur tout ce qui s'écrit, Kim Dong-in choisit de décrire non pas cette Corée asservie qu'il lui est interdit de dire, mais ces sentiments d'oppression et de violence contenue. Au-delà ou en deçà du réalisme, Kim Dong-in développe une littérature des instincts les plus primaires, parce qu'ils sont plus universaux et parce qu'il entend les transcender par la force de son art.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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