Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
L'éditeur Karl Petersén a persuadé le poète Jan Y. Nilsson d'écrire un roman policier, convaincu qu'il saura en faire un best-seller. Mais Nilsson se résignera-t-il à sacrifier sa réputation et à se plier aux lois du marché ? Acceptera-t-il de signer le contrat que Petersén lui apporte ce soir-là ? Lorsque l'éditeur le découvre au bout d'une corde dans son bateau de pêche, la réponse semble évidente. Le commissaire Barck, lui-même poète à ses heures, n'a aucun doute : les poètes ne se font pas assassiner, ils se suicident. Pourtant, les mobiles ne manquent pas... Dans cette pétillante satire du monde éditorial continuellement à la recherche du prochain succès, seul un policier-poète a l'expérience et la sensibilité pour saisir les vérités cachées derrière les apparences.Ce roman faussement léger est un manifeste en faveur de la beauté du verbe. Un éblouissant jeu de miroirs. Philippe Chevilley, Les Echos.Un pur délice. Livres hebdo.
Atypique, malicieux et ironique. Voici un roman policier dont l’intrigue et sa résolution sont secondaires pour ne pas dire légères, mais là n’est pas le vrai sujet. Au fait, quel est-il, le vrai sujet ? Se moquer gentiment de la mode du polar scandinave, de ses enquêteurs abimés, dépressifs et empêtrés dans des déboires conjugaux ? Critiquer les lecteurs qui, ne voulant lire que des polars, passent à côté de tout le reste de la production littéraire, présente ou passée ? Egratigner la presse et les media qui ne vivent que de la misère du monde et des catastrophes, les éditeurs l’œil toujours vissé sur leur compte de résultats, ou bien « Le cirque médiatique (qui) le fatiguait. Un ministre de la Justice auteur d’un roman policier médiocre recevait plus d’attention qu’un poète de talent, et cinq minutes sur un talk-show étaient plus efficaces que des critiques élogieuses. L’écrivain timide et gauche, dépourvu de charisme et de bagout, n’avait même plus envie de publier un livre. Tout ce qui comptait, c’était d’être fort en gueule et bien de sa personne, surtout si l’on était une femme. Les écrivains se prêtaient à tout pour vendre leurs romans – lectures publiques, salons, foires – et on affichait même leurs portraits sur des posters ou sur les bandeaux qui entouraient leurs livres. Pas étonnant qu’il se sente un peu découragé. »
Le vrai sujet, c’est sans doute la poésie. A contrepied de Wallander, l’enquêteur chargé de démasquer l’assassin est heureux en ménage. Et, à ses heures perdues, il n’écoute pas des opéras mais écrit des poèmes. Quand à la victime, poète célèbre mais aux tirages confidentiels, elle a fini par se laisser convaincre de s’essayer à son tour au roman policier. Le roman est bon, l’éditeur est ravi, les rotatives dopées aux amphétamines sont fin prêtes à tourner sans relâche, et le compte d’exploitation s’apprête à passer au vert autant que l’Irlande à la fin du printemps. Oui, mais alors, quid du poète maudit et intransigeant ? Un poète qui abandonnerait un instant la poésie pour ramasser un œuf ou deux sous la poule aux œufs d’or du polar scandinave, est-ce bien raisonnable, est-ce bien tolérable ? Et si c’était le mobile du meurtre ?
Bjorn Larsson aime la poésie et s’y essaye, sous la plume du commissaire, même s’il semble s’en excuser dans la postface. Il convoque, au cours de l’intrigue, un expert suédois et glisse, dès qu’il en a l’occasion, des vers d’auteurs célèbres, dont à ma grande confusion, je dois confesser qu’à l’exception de Rilke je ne connaissais même pas les noms. Son ambition est grande, transformer des joggeurs en lecteurs de poésie : « Si seulement tous ces gens désoeuvrés avaient lu de la poésie au lieu de sortir au grand air ! »
J’ai passé un bon moment de lecture et fini par découvrir qui a assassiné le poète mort qui écrivait un roman policier (j’avais bien une petite idée qui s’est révélée exacte mais le mobile m’échappait). Cela pour dire que l’aspect policier du roman, sans être exceptionnel, reste de bonne facture. Bien que n’ayant aucune compétence en matière de poésie, il me semble que cet aspect de la personnalité et de l’œuvre de Bjorn Larsson est mieux illustré dans certains de ses autres romans dont je recommande vivement la lecture : Le Capitaine et les Rêves, ainsi que Le Cercle Celtique où ses descriptions marines sont de toute beauté. J’ai eu un peu de mal avec certains passages, un peu trop didactiques à mon goût. A découvrir pour sortir des sentiers battus.
Après des années de vache maigre, le poète Jan Y Nilsson est en passe de devenir riche et célèbre grâce, non pas à ses vers, mais à un roman policier ! Sur sa péniche amarrée dans le port d'Helsingborg, le poète s'interroge. Doit-il sacrifier son art, ses convictions, ses valeurs et signer le contrat juteux que lui propose son éditeur, Karl Petersén ? Son amie de toujours, sa muse, Tina, pense que non et affirme que cette incursion dans la littérature noire sera préjudiciable à son image. Mais Anders Bergsten, l'auteur de polar et ami qui l'a aidé à s'immerger dans cette nouvelle forme d'écriture, l'a convaincu qu'il aurait tort de se priver d'un confort financier mérité. Et c'est aussi l'avis de Petersén qui l'a incité à suivre cette voie et qui doit venir le soir même pour récupérer les dernières feuilles de son roman et lui faire signer son contrat.
Jan Y n'aura guère l'occasion de connaitre les conséquences de sa trahison à la poésie. Quand l'éditeur arrive, guilleret, de Stockholm, il trouve le poète mort, pendu. Tout laisse penser à un suicide. Mais tel n'est pas l'avis de Martin Barck de la police maritime d'Helsingborg. le commissaire, qui se pique d'être lui-même poète, grâce à une observation attentive des lieux, conclut au meurtre. Mais qui voudrait du mal à un poète ??
Quand un auteur suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois dans lequel un poète suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois...Et bien ça donne un polar suédois bourré de références et de clins d'oeil, plein de recul et à l'intrigue solide. La poésie et la création littéraire sont au coeur du roman qui offre aussi une belle incursion dans la vie d'un éditeur passionné. Un polar atypique et original, à tendance satyrique, qui ravira les amateurs du genre mais aussi les férus de poésie. Très divertissant !
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