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Les origines du Collège de France (1500-1560)

Couverture du livre « Les origines du Collège de France (1500-1560) » de Marc Fumaroli aux éditions Klincksieck
Résumé:

Ce que l'on a pu dire des peuples peut s'appliquer aux institutions : dépourvues de légende, elles sont condamnées à périr de froid. Le Collège de France n'est pas menacé de ce sort polaire. Ses origines, au seuil de l'époque moderne, plongent dans un merveilleux qui n'a cessé de frapper... Voir plus

Ce que l'on a pu dire des peuples peut s'appliquer aux institutions : dépourvues de légende, elles sont condamnées à périr de froid. Le Collège de France n'est pas menacé de ce sort polaire. Ses origines, au seuil de l'époque moderne, plongent dans un merveilleux qui n'a cessé de frapper l'imagination au cours des siècles successifs. Ce merveilleux, c'est celui de la "Renaissance des bonnes lettres" en France, c'est celui du grand roi Valois, François Ier, qui s'en fit le patron et le mécène.
On ne l'a peut-être pas assez mis en évidence, ce merveilleux est de souche savante, il a été inventé par des doctes, il a été propagé par l'écrit et l'imprimé, il est un bien commun de la République des Lettres qui s'est ainsi représenté son acte de naissance en France. Il ne doit rien aux narrations orales des légendes dorées ou des contes populaires. C'est le merveilleux d'une Idée jaillie dans l'imagination de philologues et de poètes : ils rêvèrent la fondation par leur roi d'une "fabrique" idéale qui abriterait le loisir créateur de maîtres très érudits et de leurs disciples surdoués, un palais du savoir pourvu d'une richissime bibliothèque, de salles de cours où se presserait la fine fleur de la jeunesse studieuse, d'une imprimerie aussi féconde en beaux et bons livres que celle d'Alde à Venise, et de galeries sur jardin comme on les aimait dans les châteaux français, où maîtres et disciples se promèneraient en reprenant, après treize siècles, la conversation interrompue des "nuits attiques" d'Aulu-Gelle.
Tout ce que l'homme peut savoir y serait réuni et enseigné. Seul François Ier pouvait offrir au monde un tel luxe de l'esprit. Les textes ne manquent pas (et ils se complètent d'un auteur à l'autre) décrivant cette nouvelle Domus aurea qui aurait été à la fois Académie de Platon, Lycée d'Aristote et Bibliothèque-Musée d'Alexandrie.

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