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Hiver 1959-1960, dans une petite ville de l'État de New York. Ruben Blum est historien, fils de parents (névrosés et excentriques) d'origine russo-ukrainienne, gendre de beaux-parents (plus névrosés et excentriques encore) d'origine germanique, et père d'une jeune fille qui a hérité de cette folie familiale. Il enseigne à l'Université de Corbin où il est le seul professeur de confession juive, ce qui fait de lui un sujet de curiosité, de conversation et, par de sombres raccourcis, la personne idéale pour évaluer la candidature d'un spécialiste de l'Inquisition, juif lui aussi, qui postule à la faculté : Ben-Zion Nétanyahou.
Ce dernier est attendu chez les Blum pour un cocktail de bienvenue avant ses entretiens, mais lorsque sa voiture s'arrête devant la maison, quatre autres personnes apparaissent à ses côtés - Ben-Zion a fait le voyage avec sa femme et ses trois garçons, l'aîné s'appelle Jonathan, le plus jeune Iddo, et entre les deux : Benjamin Nétanyahou, 10 ans. La soirée qui attend les Blum et les Nétanyahou restera dans les mémoires de tous les habitants de la ville, du directeur de l'université jusqu'au Shérif de Corbindale, de l'équipe locale de football jusqu'aux draps de la fille de Ruben...
Dans les pas de Philip Roth et de Saul Bellow, Joshua Cohen signe un très grand roman sur la société américaine, les familles dysfonctionnelles et l'identité juive. Celui que certains considèrent comme « le plus grand auteur américain vivant » (The Washington Post) nous plonge, avec ce pastiche de campus novel, dans un épisode invraisemblable de l'histoire personnelle des Nétanyahou. Et rien de tel que l'humour pour revisiter le passé, parfois embarrassant, des hommes de pouvoir.
Dans le cadre du bookclub du @prixbookstagram sur le thème des campus novels, j’ai choisi les Netanyahou dont j’avais lu de bons retours.
Alors certes il passe après un livre qui m’a bouleversée tant par le thème que par son écriture d’une beauté et d’une poésie inouïes (A l’ouest rien de nouveau de Remarque pour les curieux), mais avec une semaine de recul, je n’arrive décidément pas à identifier ce qui m’aurait permis d’accrocher ou seulement de me faire sourire (moi qui suis d’habitude plutôt sensible à l’humour juif, là je suis restée au bord, dans l’expectative !).
L’histoire : Nous sommes à la fin des années 1950. Ruben Blum est historien dans une université américaine à Corbin, petite ville américaine du nord est. C’est le premier et le seul juif de cette université. C’est donc à lui qu’échoue la tâche d’évaluer la candidature de l'israélien Ben-Zion Netanyahou et de l’accueillir lors de son audition devant les membres de l’université.
Netanyahou. Ce nom ne vous est probablement pas inconnu car oui il s’agit bien du père de Benyamin, l’actuel premier ministre israélien. Son père, érudit de la littérature hébraïque et de l'histoire juive médiévale, soutenait alors des thèses sionistes pour le moins étonnantes (à vrai dire révisionnistes).
Il nous faut donc attendre plus de deux cents pages avant de voir arriver Ben-Zion Netanyahou. Durant cette (très) longue introduction, nous aurons eu droit aux réflexions et autres circonvolutions intellectuelles de Ruben Blum sur l’histoire des juifs aux Etats-Unis, ses ascendants directs et indirects ou encore sur le fonctionnement des universités américaines qui se doivent de dépenser la globalité de leur budget sous peine de le voir réduit l’année suivante. D’où l’interrogation sur le recrutement de ce Monsieur Netanyahou ! Vous suivez ?
Bref, quand Ben-Zion débarque enfin, il n’arrive pas seul ! Si la personnalité de ce dernier avait déjà pu nous apparaitre indomptable, ce n’est rien comparé à sa femme et ses trois garçons. Ils sont sans gêne, envahissants, bruyants, arrogants, bref détestables !
Ruben Blum semble dépassé, passif, observant sa femme se débattre sans tenter de l’aider (mais j’oublie que nous sommes dans les années 50 !).
Ce roman dont l’anecdote de cette visite sert de point de départ, aborde les thèmes de la famille, de l’argent, de la judéité ou encore de la réussite dans ce milieu universitaire. Certains ont trouvé ce roman, prix Pulitzer 2022, hilarant et passionnant. Je l’ai trouvé long, verbeux et ennuyeux. Et vous ?
Dans les années 1960, Ruben Blum historien est le premier et seul juif à enseigner à l’université de Corbin. A ce titre il est chargé d’examiner la candidature et d’accueillir le professeur Ben-zion Netanyahou.
Le roman est basé sur un fait historique réel, la venue du père de l’ancien premier ministre israélien et de sa famille dans une université américaine, anecdote racontée par le vrai professeur Harold Bloom à Joshua Cohen.
J’ai été abusée par la quatrième de couverture décrivant ce roman drôle, jouissif,hilarant. Je pensais lire un roman de comédie.
La majeure partie du roman , admirablement documenté parle de politique, de l’histoire d’Israël et de l’Espagne médiévale . Je n’ai pas toujours décelé l’humour de l’auteur dans ces pages très érudites.
La partie sur les Netanyahou débute quasiment au milieu du livre( page 204 sur 347 au total).
On voit débarquer le professeur , sa femme et leurs trois fils. La famille est grossière, mal élevée et sans-gêne. Le trait est si outrancier que je me suis demandée quelle était la part de vérité et de fiction.
Certes j’ai ri à l’évocation du fils aîné surpris dans la chambre de Judy Bloom qui s’échappe de la maison, complètement nu dans la neige de l’hiver.
Parfois souri lorsque l’auteur décrit l’Europe, « où les femmes ne s'épilent pas et ne portent aucun sous-vêtement, et où tous les enfants fument et boivent du vin. "
Au delà de ce côté « people » le roman est très intéressant dans sa description de la vie d’une famille américaine dans les années 60, la description de l’intégration des juifs dans cette société: Judy qui trouve son nez trop « juif » organise un accident afin de bénéficier d’une chirurgie réparatrice.
J’accorderai une mention spéciale au traducteur , j’ai ainsi découvert qu’un père pouvait avoir une fille entéléchique, c’est à dire une fille parfaite!
En conclusion , une lecture exigeante et intéressante.
Le narrateur Ruben Blum est historien et enseigne à l’université de Corbin, petite ville américaine. Il est le premier et l’unique professeur juif de l’établissement. Alors, lorsqu’y postule un certain Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l’Inquisition ibérique et juif lui aussi, c’est lui, Ruben, qui, en cette fin de l’année 1959, se retrouve chargé de l’accueillir et d’évaluer sa candidature.
Une longue et déconcertante introduction, dont à ce stade on a du mal à apprécier la froide ironie sous-jacente, tant le narrateur se prend au sérieux de ses multiples et doctes digressions, commence par planter le décor compassé de ces dignes et éminents cerveaux que les contraintes économiques et la relative confidentialité de leur université empêchent, à leur grand dam, de se consacrer exclusivement à leurs domaines d’expertise, à vrai dire si pointus qu’ils semblent presque les seuls à en apprécier le caractère essentiel. Au sein du délicat échafaudage de prééminences et de dignités que constitue le cercle de ces si distingués professeurs, Ruben Blum est de fait celui qui a le plus à faire pour convaincre de sa respectabilité, avec une préoccupation majeure : se fondre dans la masse des non-Juifs. Cet objectif lui est d’autant moins facile à atteindre que, côté familial – et là, c’est franchement drôle -, il lui faut constamment composer avec ces incontrôlables électrons que représentent ses parents et ses beaux-parents, ancrés, chacun à leur manière, dans leurs idées et dans leurs traditions, mais aussi avec son adolescente de fille, obsédée notamment par la forme – trop juive ? - de son nez.
Tout à ses préoccupations quant à la bonne manière de se sortir de cette embarrassante nouvelle mission qui ne le renvoie que trop à sa « spécificité » personnelle, le narrateur est pourtant loin d’imaginer la tornade qui s’apprête à lui tomber dessus. Car, non seulement Ben-Zion Nétanyahou est un personnage irascible et indomptable, que ses idées radicalement sionistes placent aux antipodes des aspirations à l’intégration de Ruben, mais il débarque en famille, avec sa femme et ses trois redoutables jeunes garçons, en ce qui ne va pas tarder à ressembler à une guignolesque invasion de sauterelles. Le moins que l’on puisse dire est que les Nétanyahou ne vont pas passer inaperçus, et encore moins paraître à leur avantage, dans cette petite ville paisible et ce milieu universitaire, il faut le dire, un peu confit dans la naphtaline.
Cette comédie de mœurs centrée sur un intellectuel juif américain en proie à des affres tragi-comiques fait bien sûr penser à Woody Allen. Malheureusement alourdie par quelques longueurs indigestes, elle tire sa vraie originalité du fait réel dont elle s’inspire, et sa plus grande ironie du destin de l’un des trois garnements : Bibi, ou encore Benyamin Nétanyahou…
Le Pr Ruben Blum enseigne l’histoire à l’université de Corbin, petite ville située dans le nord de l’état de New-York. Il est le seul enseignant de confession juive dans l’établissement et un jour le Pr Morse, son supérieur (à qui on octroie un poste supplémentaire dans le département d’Histoire) lui demande d’étudier la candidature du Pr Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l’Ibérie, à la période de l’Inquisition et de la persécution des Juifs à l’époque.
Il est chaudement recommandé par le « doyen » d’une autre université qui ne peut pas lui renouveler son contrat. Quoi de plus naturel que de confier à un Juif l’enquête en vue d’embauche d’un autre Juif (de toute manière, comme dit la belle-mère de Ruben, quel que soit le choix, cela se retournera contre lui !).
Ruben se lance dans l’étude de la thèse de Nétanyahou, ainsi qu’à son curriculum vitae, son parcours en Israël en particulier, où il semblerait qu’il soit peu apprécié (de même que ses travaux…)
Cette lecture fut très difficile pour moi, je suis passée complètement à côté de l’humour juif que me promettait le résumé. Le côté excentrique de Ruben Blum (inspiré du Pr Bloome) m’a amusée car il me faisait penser à Woody Allen que j’adore (ce qui m’a permis de ne pas refermer le livre définitivement). C’est drôle de le voir se confronter à sa femme Edith et à sa fille Judy, et surtout, ses parents Juifs russes/ukrainiens loufoques, ses beaux-parents Juif exilés de Rhénanie qui le sont tout autant, chacun campant sur ses positions (géographiques ou autres).
Lorsque Ben-Zion Nétanyahou débarque avec femme et enfants pour la conférence qu’il doit donner à l’université, cela devient franchement insupportable car leur sans-gêne, la manière dont il s’incruste, les gamins qui cassent tout sur leur passage. Parmi les gamins, vous l’aurez compris, nous avons Jonathan, alias Yoni, Benjamin alias Bibi (qu’on retrouvera plus tard hélas à la tête d’Israël) et Iddo, le plus jeune, souffre-douleur de ses aînés.
A ce moment-là, le roman est passé à un cheveu de la case « tombé des mains » mais étant donnée ma curiosité notoire, j’ai persévéré car c’est vraiment un épisode de la vie de la famille Nétanyahou aux USA …
J’ai lu avec attention les arguments présentés par Nétanyahou, dans sa thèse, car l’Histoire de la Reconquista, Isabelle la Catholique, l’Inquisition m’intéresse depuis longtemps. Je suis tombée amoureuse de l’Andalousie au premier regard. D’où ma gêne…
En voyant la tornade Ben-Zion Nétanyahou ses propos révisionnistes, sa réinterprétation pour ne pas dire sa réécriture de l’Histoire, et son épouse hystérique, je me suis dit que Bibi ne s’en était pas trop mal tiré : comment devenir un adulte responsable quand on a un père qui ne reconnaît jamais ses torts : c’est de la faute des autres… Il va soutenir ce père et ses thèses jusqu’au bout en fait…
Un grand merci, au passage, à Woody Allen car si je n’avais pas pensé à lui, caché sous les traits de Ruben Blum, j’aurais peut-être lâché prise.
J’aime beaucoup Philip Roth à qui l’on compare Joshua Cohen, d’où ma déception. Étant donné qu’il est considéré comme « un des meilleurs écrivains de sa génération », j’essaierai de lui donner une autre chance, car la défiance est surtout liée à la famille Nétanyahou, alors un autre thème me plairait peut-être.
J’ai quand même retenu une scène assez drôle : Judy, qui déteste son nez et dont l’entourage refuse la chirurgie esthétique se fait fracasser ledit nez par son grand-père qui ouvre brutalement la porte de sa chambre (elle l’a fait exprès bien-sûr) ;
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.
#LesNétanyahou #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2022/02/05/les-netanyahou-de-joshua-cohen/
Les Netanyahou de Joshua Cohen
Ruben Blum est professeur d’université, historien spécialisé en économie. Il n’est pas en poste depuis très longtemps, mais exceptionnellement on lui demande de faire partie d’un jury de recrutement pour un nouveau professeur dans le département d’histoire. Il doit étudier la candidature de Ben-Zion Netanyahou. Son arrivée est précédée de lettres de recommandation assez douteuses sur leur sincérité, annonçant déjà un personnage troublant. Quand Ben-Zion Netanyahou se présente chez Ruben Blum, il n’est pas seule mais accompagnée de sa femme et de ses trois fils, une famille bruyante et sans pudeur, aux antipodes de celle de Ruben Blum très rangée et discrère.
La rencontre entre Ruben, juif non croyant qui essaie de se fondre dans le décor, et Ben Zion, le professeur juif envahissant et un peu brut, est grandiose. L’histoire prend une tournure explosive.
J’ai beaucoup rit. Les mises en scène partent dans des cacophonies hilarantes.
Pour mettre en valeur tout cet humour, l’auteur a un style au rythme effréné avec une ponctuation ou les points sont rares, cédant la place aux virgules. J’ai été parfois un peu perdue dans le tourbillon de pensées de Ruben, j’ai dû retourner sur certaines lignes pour reprendre le fil mais ses réflexions sont très pertinentes et nous offrent un tableau très fin de la société américaine de son époque, l’identité juive et l’image qu’on leur prête. On est en 1960, la deuxième guerre mondiale et le génocide des juifs ne sont pas si lointain. l’Amérique découvre les notions de discriminations.
Derrière cet humour et ce qui pourrait s’apparenter à un sketch, il y a des touches de références à l’Histoire et au traumatisme.
J’avais tout de suite été attirée par la référence à Philip Roth dans la présentation du livre et à la lecture, je n’ai pu que l'apprécier.
Joshua Cohen implante son nouveau roman, Les Netanyahou, au sein d’une communauté universitaire d’une province américaine où le narrateur, Ruben Blum professeur d’histoire, vit avec femme et enfants, en affirmant appartenir à la communauté juive. Se situant de septembre 1959 à janvier 1960, le roman Les Nétanyahou détaille la confrontation entre deux façons de vivre son engagement. Ruben Blum est issu d’une lignée émigrés de l’Europe de l’Est, un peu foutraque, habitué à être reconnu dans sa différence.
Pour accéder à sa titularisation, les autorités de l’université demande à Ruben Blum de vérifier la pertinence des travaux d’un autre universitaire et accessoirement de l’accueillir. La thèse à vérifier porte sur la communauté crypto-juive dans l’Ibérie à l’ère de l’Inquisition. En historien sérieux, il explore ce texte dont le sujet lui est parfaitement inconnu. Il y relève de nombreuses incohérences.
Lorsque le thésard Ben-Zion Nétanyahou, arrive avec sa famille directement d’Israël, la famille du narrateur leur ouvre leur maison. Il est le père de l’ancien premier ministre israélien, surnommé bibi par le microcosme de ses amis.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/01/27/joshua-cohen/
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