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Les monasteres d'alsace t.2 ; abbayes de bénédictins des origines à la Révolution française

Couverture du livre « Les monasteres d'alsace t.2 ; abbayes de bénédictins des origines à la Révolution française » de Rene Bornert aux éditions Signe
Résumé:

Deux forts piliers, Murbach et Wissembourg, encadrent dans ce volume deux colonnes jumelées de moindre importance, Neuwiller-lès-Saverne et Walbourg.

La fondation de Murbach en 727 marque un tournant dans l'histoire monastique d'Alsace au haut Moyen Âge. Saint Pirmin, chassé de la Reichernau,... Voir plus

Deux forts piliers, Murbach et Wissembourg, encadrent dans ce volume deux colonnes jumelées de moindre importance, Neuwiller-lès-Saverne et Walbourg.

La fondation de Murbach en 727 marque un tournant dans l'histoire monastique d'Alsace au haut Moyen Âge. Saint Pirmin, chassé de la Reichernau, réunit des moines itinérants d'observance iro-mérovingienne dans une communauté sédentaire et stable sous la Règle de saint Benoît. L'évêque Widegern de Strasbourg, dont la juridiction s'étendit alors en Haute-Alsace, confirma cette fondation en 728. Murbach est donc la première et la plus ancienne abbaye d'Alsace, bénédictine d'origine. Après une histoire glorieuse durant tout le Moyen Âge, l'abbaye refusa d'entrer dans une congrégation bénédictine, comme le prescrivit le concile de Trente, se transféra en 1759 à Guebwiller et adopta en 1764 le statut d'un chapitre noble.

Fondée au deuxième quart ou vers le milieu du VIIe siècle par l'aristocratie austrasienne dans le Speyergau et au diocèse de Spire, l'abbaye et la ville de Wissembourg devinrent progressivement alsaciennes par l'entrée dans la Décapole (1354), les traités de Westphalie (1648) et le concordat de 1801. Économiquement par ses possessions, culturellement par son rayonnement et religieusement par son oeuvre d'évangélisation, l'abbaye entretenait dès ses origines de multiples contacts avec l'Alsace, surtout au nord de cette province. Épuisée par une longue lutte avec la ville, l'abbaye se sécularisa au début du XVIe siècle en un chapitre canonial.

Les deux abbayes partagent une même activité rayonnante durant la renaissance carolingienne du VIIIe au Xe siècle. Par la copie et l'enluminure de manuscrits, la collection d'une riche bibliothèque, la participation active à la réforme liturgique, la traduction des textes bibliques et catéchétiques latins en langue vernaculaire, les deux communautés montrèrent de façon exemplaire que le désir de Dieu passait par l'amour des lettres. D'autres monastères les imitèrent, sans jamais les égaler.

Neuwiller-lès-Saverne et Walbourg, en bordure nord de la Forêt sainte, étaient de ce nombre. Fondée vers 741 sous l'influence de saint Pirmin avec l'appui de l'évêque Sigebaud de Metz, l'abbaye de Neuwiller entretenait des relations suivies avec la communauté messine de Gorze à la fin du Xe et au début du XIe siècle. Elle propageait le culte de saint Adelphe au-delà de l'adoption en 1496 du statut de chapitre séculier. L'abbaye de Walbourg évolua selon une courbe semblable. Érigé au tournant du XIe au XIIe siècle, sous l'influence du mouvement de Hirsau et grâce à l'appui des comtes de Montbéliard et des ducs de Hohenstaufen, le monastère connut son apogée au XVe siècle sous l'abbé Burchard, de la famille strasbourgeoise des Mullenheim. Il s'éteignit dans la crise sociale et religieuse au début du XVIe siècle.

Ces quatre abbayes, d'importance inégale, partagent un même sort final. Elles avaient épuisé leurs forces spirituelles à la fin du Moyen Âge. Neuwiller, Wissembourg et Walbourg se sécularisèrent au cours du XVIe siècle. Murbach connut un dernier sursaut, surtout grâce à l'appui politique de Habsbourg, puis du roi de France. Mais elle aussi disparut avant la tourmente révolutionnaire de 1789.

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