Ce livre raconte l'histoire d'une spoliation.
Après la défaite de juin 1940, l'occupant allemand impose l'aryanisation des entreprises juives.
Ce néologisme recouvre la liquidation ou le transfert de chaque entreprise réputée de propriétaire juif à un patron aryen, au nom d'une déjudaïsation affichée de l'économie française. Soit 47000 dossiers instruits sous la vigilance de Vichy et, notamment, du commissariat aux Questions juives.
En s'intéressant au destin des plus grandes entreprises et après cinq années de recherches dans des centaines de cartons d'archives inédites, Philippe Verheyde met au jour un pan occulté des années d'occupation.
On y trouve les ingrédients propres au roman noir : hommes de paille, contrats fictifs, espions, traîtres et héros, imbroglios politico-financiers... Et ce sont les fleurons du capitalisme national qui servent d'enjeux : les Chaussures André, les Galeries Lafayette, les chantiers navals de Saint-Nazaire, les Docks Rémois, les Cent Mille Chemises, Paris-France, les montres Lip, les avions Marcel Bloch, Ricqlès ou encore les parfums Rubinstein.
Sans effets inutiles, alors que son récit côtoie souvent le honteux ou l'ignoble, Philippe Verheyde brosse ainsi une histoire politique et économique des relations entre les patrons, Vichy et l'occupant.
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