"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En arrivant à Édimbourg, Leina savait pertinemment que l'année scolaire ne serait pas de tout repos. Entre la difficulté des cours, les cauchemars et l'impression constante d'être surveillée - même dans son propre appartement -, elle se retrouve vite épuisée et éprouve l'envie de fuir ce beau pays qu'est l'Écosse. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de Lachlan dans sa vie, et les liens que le jeune homme entretient avec la mythologie écossaise et les légendes fantastiques.Finalement, qui est-il réellement ? Leina connaît-elle tout de son passé et de sa propre identité ?Passionnée de lecture depuis son plus jeune âge, Marie Lefebvre a grandi avec des amis imaginaires, qui ont façonné son imagination. En 2019, elle obtient une licence de Lettres modernes et classiques. Aujourd'hui vendeuse et conseillère en vins, elle désire faire de sa passion pour l'écriture une véritable profession.
Appréciant les romans se déroulant en Écosse et étant toujours curieuse d’en apprendre un peu plus sur la mythologie de ce pays, je me suis lancée avec plaisir dans ce roman. La lecture s’est néanmoins révélée bien moins enthousiasmante que je l’espérais…
J’ai, en effet, eu beaucoup de mal avec le style d’écriture. On sent que l’autrice veut bien faire et essaie de construire de jolies phrases, mais le résultat est assez maladroit et lourd, d’autant qu’elle a une légère tendance à nous abreuver de détails inutiles et évidents. Cela provient probablement d’un manque d’assurance qui, j’en suis certaine, s’estompera au fil du temps. J’ai également regretté une romance éclair qui manque de crédibilité et de manière générale, un manque de profondeur dans l’intrigue. Il se passe beaucoup de choses, des choses d’ailleurs intéressantes, mais il est difficile de bien les développer en si peu de page. Pour moi, il manque au moins une centaine de pages pour que le roman tienne la route.
Si vous arrivez à passer outre ces points, cette histoire pourrait toutefois vous plaire, a fortiori si vous aimez l’Écosse, son ambiance si particulière, et son folklore. Je resterai vague pour ne pas vois spoiler, mais j’ai apprécié de rencontrer des créatures que l’on trouve peu en littérature alors qu’elles se révèlent plutôt fascinantes. Par leur entremise, l’autrice nous plonge dans une intrigue mouvementée à base de trahison, de secrets de famille, de guerre et de complot. Ainsi, si l’histoire démarre comme une romance contemporaine classique, elle se part rapidement de mystère et de fantastique.
J’ai aimé en apprendre plus sur les personnages, leur passé, leur véritable nature et les conséquences notamment pour Leina, une étudiante française venue étudier en Écosse. Sa relation naissante avec l’énigmatique Lachlan va la plonger de manière plutôt brutale dans un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence ! Ce fut pour moi le plus intéressant dans le roman : voir cette jeune femme timorée et timide s’approprier un nouveau monde, un monde rude et en guerre qui va la contraindre à sortir de sa réserve. Bien qu’un peu trop rapide, l’évolution de la jeune fille est d’ailleurs probante et plutôt inspirante. De fil en aiguille, Leina va nous prouver sa capacité à prendre des décisions et à se lancer dans l’action, parfois en désaccord avec Lachlan qui aimerait la protéger.
Je ne me suis attachée à aucun personnage, mais j’ai apprécié leurs interactions et la volonté manifeste de l’autrice de souligner l’importance du consentement. Cela manque un peu de subtilité, mais vu le nombre de romances problématiques que j’aie pu lire, je tenais à souligner ce point. La romance ne m’a pas fait vibrer, mais elle a toutes les chances de plaire aux adolescent(e)s et aux lecteurs appréciant les histoires d’amour qui démarrent rapidement. Leina et Lachlan vont s’apporter beaucoup l’un à l’autre même si c’est de manière très différente… Ils vont affronter main dans la main des événements difficiles et faire de leur mieux pour apporter un vent de paix là où un traître veut imposer la guerre et la désolation.
Je dois avouer avoir été agréablement surprise par l’importance de l’action en seconde partie et l’intensification du rythme qui apporte une tout autre dimension à l’histoire et ses enjeux. En outre, s’il y a quelques maladresses dans la construction des personnages, force est de constater que l’autrice n’hésite pas à les pousser dans leurs retranchements, et à prendre des décisions audacieuses, dont l’une qui m’a totalement prise de court. Il me semble également préférable d’avertir que le thème de l’automutilation est évoqué à plusieurs reprises.
En conclusion, si le résumé était prometteur, Les Lochs noirs ne m’a pas convaincue, en raison notamment de la plume de l’autrice que j’ai trouvée maladroite, et d’une narration précipitée rendant l’intrigue un peu trop superficielle à mon goût. J’ai néanmoins apprécié la capacité de Marie Lefebvre à surprendre ses lecteurs et à les immerger dans une histoire mêlant romance, action, et folklore écossais. Un roman qui, à mon sens, mériterait d’être retravaillé pour exprimer son plein potentiel…
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