"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Opaque ou translucide, de voile ou de fer, de pluie ou de feu, polyvalent, métaphorique, le rideau participe à la mise en scène et au cadrage dans le cinéma d'Alfred Hitchcock. Il sert l'intrigue et exalte le double-jeu des personnages de Downhill (1926) à Family Plot (1976). Le rideau se ferme, se lève et tombe sur la représentation de l'amour et du crime : Éros et la destruction, pour reprendre les mots d'André Téchiné, ne sont-ils pas « les seuls moteurs du cinéma hitchcockien »? Un espace théâtralisé par le cinéaste, domestique ou public, est sans issue : impuissante à quitter la scène de son théâtre fantasmé, une femme passionnée s'immole par le feu (Rebecca).
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