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À la mort de Richard Walker, un vieil homme solitaire, acariâtre et très riche, son ex-femme, ses deux enfants et sa petite-fille retournent dans la maison familiale pour la succession. Mais la bâtisse est hantée. Hantée par des souvenirs d'enfance qui ressurgissent à mesure que les nouveaux arrivants se réapproprient les lieux. Hantée également par de vrais fantômes qui observent et commentent les agissements de chacun, en espérant qu'un jour, enfin, ils pourront quitter les lieux à tout jamais. La très guindée Alice et la cynique Sandra, toutes deux mortes depuis longtemps, sont peu disposées à laisser la place aux nouveaux occupants. Les deux fantômes jouent des coudes pour rester maîtresses de leur propriété au travers de laquelle elles communiquent : escalier qui grince, radiateur qui siffle et ampoules qui grésillent remplacent les mots pour communiquer avec les nouveaux locataires. Mais bientôt, les vivants comme les morts seront confrontés à leur passé et à des vérités douloureuses.
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L'avis des Rêveurs et Mangeurs de Papier
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Après la mort de Richard Walker, son ex-femme et ses deux enfants reviennent quelques temps dans sa demeure. Dans laquelle ils ont vécus eux aussi, il y a plusieurs années. Ils n'ont pas l'air très emballés, mais il va bien falloir organiser les funérailles, régler la succession, ranger tous les drôles d'objets qu'il a accumulé, et partager avec le lecteur les souvenirs d'un passé plus ou moins heureux. Pendant ces quelques jours, ils seront observés par deux autres résidentes qui errent. Sandra et Alice, deux fantômes. Et elles aussi ont leurs secrets...
Je connaissais la plume de Lauren Oliver pour avoir lu Délirium. C'est une série dystopique pour adolescents que j'avais trouvé agréable à lire. Dans son nouveau roman Les Intrus, j'ai redécouvert l'auteure dans un autre registre avec un style bien différent, beaucoup plus mûr, beaucoup plus adulte. J'ai été pas mal surprise! En effet, dans ce roman Lauren Oliver ne mâche pas ses mots. Notamment à travers les commentaires cyniques de l'un des deux fantômes de la maison, Sandra. Mais j'ai également eu le plaisir de retrouver le petit coté poétique de sa plume, que j'aimais beaucoup.
Passant d'une narration externe à plus personnelle, chaque chapitre est consacré à l'histoire d'un personnage. Puis nous passons à un autre habitant, et ainsi de suite. J'ai trouvé cette approche intéressante et originale pour présenter les six personnages du roman. On s'attarde beaucoup sur chacun d'entre eux et c'est seulement à la fin de la lecture qu'on les connaît vraiment. Le roman est aussi divisé en plusieurs parties, chacune portant le nom d'une pièce de la maison. Chacune pleine de souvenirs! Je dois dire que le rythme est assez lent. En fait, il ne se passe rien en dehors de cette maison. Le déroulement de l'histoire est entièrement tourné vers les souvenirs qui remontent à la surface et les secrets des différents personnages. Pourtant, je ne me suis pas ennuyée. On veut savoir ce qui est arrivé à nos deux fantômes. Comprendre pourquoi ces deux esprits hantent encore les lieux après tant d'années. Puis pourquoi cette famille semble si malheureuse.
Les personnages sont le point fort de ce roman. Pourtant j'en ai détesté la plupart, pour leur comportement, leur façon de se voiler la face. Etonnamment, l'auteure n'a pas cherché à créer des personnages sympathiques. Minna, la fille, est nymphomane. Caroline, la mère, est alcoolique. Ce n'est pas vraiment la joie chez les Walker! Trenton, le fils Walker semble le plus fragile. C'est un ado mal dans sa peau, un ado qui ne trouve pas sa place. Depuis son accident de voiture, il pense à la mort, au suicide, et c'est peut être pour cette raison qu'il est le seul à réellement sentir la présence des fantômes. Il y a ensuite la petite Amy, la fille de Minna âgée de six ans, que j'ai trouvé toute mignonne. On a juste envie de l'éloigner de toute cette histoire!
Puis il y a les deux fantômes. Sandra et Alice restent toutes les deux spectatrices des événements et pourtant je les ai trouvé plus vivantes que les humains. Surement parce qu'elles s'en amusent beaucoup, à les observer (surtout Sandra, qui est assez moqueuse). Par contre, j'aurai bien aimé qu'elles fassent quelques frayeurs aux habitants, comme on s'y attend dans une maison hantée, mais ça n'a pas été le cas. Comme je vous le disais, elles restent spectatrices, prisonnières, et semblent même attendre qu'on les libère d'une manière ou d'une autre. Tout comme la famille Walker, Sandra et Alice ont elles aussi une histoire à raconter. On a bien conscience qu'ils cachent tous un petit quelque chose dans cette maison. Les révélations nous tombent finalement dessus en quelques pages et sont assez douloureuses. En particulier celle d'Alice, qui m'a peut être plus surprise que les autres. Sa mélancolie m'avait touché tout au long de la lecture. Je l'avais trouvé très secrète (par rapport à Sandra) et ce qu'elle finit par révéler nous permet enfin de comprendre...
Verdict : Lauren Oliver nous propose un roman mystérieux, empli de souvenirs et de secrets. La maison des Walker, à l'histoire si chargée, est au centre du roman et nous sommes vite intrigués par ce qui a pu se passer dans ses murs, depuis toutes ces années...
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