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À San Francisco, il pourrait exister pour lui-même. Et même s'il n'aime pas penser à ça, le moment est venu de se poser la question : et si la femme de Helster Street avait raison ? Cette simple éventualité prête une tout autre couleur à sa vie, et tout semble alors urgent, scintillant, précieux.
New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés.
Lorsque le premier d'entre eux trouve la mort à la date annoncée par la voyante, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition ? N'est-ce la puissance de l'autosuggestion qui pousse les Gold à faire des choix qui les conduisent irrémédiablement vers leur mort ?
Fresque de grande envergure, à l'ambition et à la profondeur remarquables, Les Immortalistes se situe entre le destin et le libre arbitre, le réel et l'illusion, l'ici-bas et l'au-delà. Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux.
1969, les 4 frères et sœurs Gold, Varya, Daniel, Klara et Simon, vont consulter une voyante qui va leur révéler la date exacte de leur mort. Même s’ils se défendent d’y croire, cette date va rester ancrer en chacun d’eux.
Les choix de vie qu’ils feront seront-ils dictés par cette terrible révélation ? N’est-ce pas le fait de croire à cette prophétie ou pas, qui, finalement influencera leur mort ?
***
Après la mort de son mari, tailleur de métier, Gertie voudrait que Simon son plus jeune fils reprenne la boutique de son père après ses études. Malheureusement là ne sont pas ses projets. A 16 ans il fuit son foyer pour partir, avec sa sœur Klara, à San-Francisco pour y assumer pleinement son homosexualité et vivre sa vie à fond. Là bas, il enchaine les partenaires, se met à la danse classique et devient danseur de ballet.
Klara, elle, a 18 ans et rêve de devenir magicienne et de produire ses propres spectacles. C’est à Las Vegas qu’elle va se retrouver.
Lorsque Simon est bien le 1er à mourir, très jeune, comme cela avait été prédit, Klara est profondément marquée. Sa vie devient un compte à rebours vers la date fatidique.
C’est ensuite Daniel et Varya, les 2 plus raisonnables de la fratrie, que l'on va suivre.
Daniel est médecin travaillant pour l’armée et Varya, chercheuse. C’est cette dernière que j’ai trouvé la plus touchante des 4. Bien que sa date à elle annonçait une mort très tardive, elle ne va pas forcément mieux vivre que les autres, au contraire. Elle aussi aura ce mal-être ancré en elle toute sa vie, à quoi se rajoute le fait d’avoir perdu ses frères et sœurs avant elle.
Un livre qui pose la question des choix que nous ferions si on connaissait la date de notre mort. Brûlerait-on les étapes si on savait que le temps presse ?
Après avoir haï la voyante, Simon, lors de ses derniers instants est finalement heureux d’avoir su, car il est certain qu’au lieu d’avoir vécu la vie qu’il voulait vraiment, il en serait encore à attendre de vivre. Mais là se pose le cœur du problème… serait-il mort s’il avait été plus raisonnable ?
Le destin est-il écrit définitivement ou pas ?
Un livre qui s’attache aussi aux liens fraternels. 2 frères, 2 sœurs qui n’auront pas su s’aimer vraiment comme il faut quand il fallait et qui ne prendront conscience de l'amour qu'ils se portaient qu’après la disparition des autres.
Elle savait que les histoires avaient le pouvoir de changer le cours des événements : le passé, le futur, et même le présent.
Nous sommes à New York en 1969. Quatre frères et sœurs, Simon, Klara, Varya et Daniel, rendent visite à une diseuse de bonne aventure. Cette dernière est, selon la rumeur, capable de prédire avec précision le jour de la mort des personnes qui s’aventurent chez elle…Les enfants Gold décident malgré la peur de franchir le pas de sa porte et repartiront à jamais transformés par la triste révélation de la voyante…
« C’est ridicule. Elle n’a que le pouvoir qu’on veut bien lui accorder. Et il est évident que c’était une arnaqueuse professionnelle. Quatre-vingt-huit ans ? Tu parles ! Avec une prophétie comme ça, je serai sans doute percutée par un camion à quarante ans. »
Retraçant le destin des enfants devenus grands, Chloé Benjamin revient sur certaines des questions existentielles qui poussent le lecteur à la réflexion : Serait-il préférable ou non de connaître la date de notre mort? Sommes-nous maîtres de notre destin et de nos décisions ?
« Il est en colère contre sa maladie. Il est en rage contre ce mal qui le ronge. Et jusque-là, il détestait aussi la femme de Hester Street. Comment, se demandait-il, avait-elle pu annoncer un destin aussi tragique à un enfant ? Mais maintenant, il la considère différemment, comme une mère ou une déesse, celle qui lui a montré la porte et lui a dit : « Vas-y ! » «
Simon, Klara, Varya et Daniel vont certes choisir leurs vies respectives, mais ont-ils été influencés par la prédiction de la voyante, telle une épée de Damoclès ? Force est de constater qu’ils vont tous disparaître le jour prédit…
« Elle sait depuis toujours qu’elle est destinée à être un pont, un pont entre la réalité et l’illusion, entre le présent et le passé, entre ce monde et le suivant. Il lui suffit de trouver comment y parvenir. »
Ce livre fait partie de la sélection prix des lecteurs Livre de Poche 2019 du mois d’avril. Un roman attachant et fort en émotions.
Une très belle surprise ce récit américain de 600 pages de la jeune auteur Chloe Benjamin dont c'est le premier roman. Travaillant auparavant dans le secteur social, aide aux familles, elle nous livre ici la saga des 4 frères et soeurs d'une famille juive depuis les années 70 jusqu'à nos jours.
Après une courte partie commune où les 4 enfants rencontrent une diseuse de bonne aventure qui leur prédit le jour de leur mort... le livre se divise en 4 parties, chacune retracant la vie d'un des enfants.
Passionnant, ce récit entraine dans l'Amérique telle qu'on l'imagine... San Francisco et le milieu gay (le sida...), Las Vegas et le monde du spectacle et de la nuit, l’immigration et l'intégration (Noirs, Juifs, Indiens, ROMs...), l'armée américan, Los Angeles et les recherches sur la santé (la quête d'immortalité)... alors forcément c'est dépaysant ! mais en plus ces 4 enfants sont attachants car le fait de penser connaître la date de leur mort les pousse inconsciemment dans des choix qui leur sont tout à fait propres.... avec évidemment la question sous jacente de savoir s'ils auraient vécu la même vie s'ils n'avaient pas cru...
J'ai donc apprécié ce livre, cependant, ce que je lui reproche c'est sans doute d'être un peu trop noir. Aucun des 4 frères et soeurs ne semble devoir échapper aux tourments, à la mort qui les entourent inexorablement... pas vraiment de moments de bonheur qui durent dans ce livre... la seule note d'espoir arrivant finalement à la toute fin du livre...
A découvrir donc !
Lu en tant que jurée du prix des lecteurs du Livre de Poche 2019.
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