« J'ai rencontré Lenny lors d'un dîner de gala en l'honneur de l'Institut Curie. Avant cela, je ne le connaissais pas. Certes, l'écharpe qu'il arborait autour de son cou me donnait bien un indice sur qui il était, mais je n'en savais pas plus. Un critère de beauté n'est pas, pour moi, une valeur intrinsèque. Il ne fait pas un individu et ne détermine aucunement sa conduite morale. Lenny m'a donc approché le plus simplement du monde en me disant sans détour : « Je suis en train d'écrire un livre sur mon parcours. J'ai beaucoup souffert dans ma jeunesse. Je suis un ancien gros. Ce serait un honneur que vous en fassiez la préface. » Son audace m'a plu. J'ai tout de suite entendu et compris sa douleur. Il ne trichait pas. Bien sûr, il n'est pas le seul à avoir souffert. Son histoire est malheureusement commune à d'autres. Alors oui, Lenny a subi des coups, des humiliations et des insultes. Mais lui, il a su rebondir. C'est bien. C'est courageux. Bravo à lui. Certains ne s'en donnent pas les moyens. Certains ne le peuvent tout simplement pas. C'est justement sa détermination et son chemin de transformation que j'ai accepté de soutenir, via cette préface. Car, je rappelle que Lenny n'a que vingt-trois ans. C'est encore très jeune. À l'âge où d'autres commencent à peine à prendre leur envol, lui a déjà accompli bon nombre de choses. Je ne peux que saluer la volonté qui a été la sienne de vouloir s'en sortir. Aussi, savoir que j'ai bercé son enfance et que je suis, pour lui, un modèle de réussite, me touche forcément. Si mon travail et ma personnalité lui ont donné l'envie, comme à d'autres d'ailleurs, d'apporter son aide à celles et ceux qui en ont besoin, c'est tant mieux. Je ne peux qu'apprécier et encourager sa démarche. C'est gratifiant d'être un exemple et je dis « Merci ». C'est aussi que j'ai bien fait mon job. Mais attention. Il n'y a aucune relève à assurer. Il ne faut pas chercher à m'imiter. Il n'y a qu'un seul « Pascal le grand frère » comme il n'y a qu'un seul Lenny. Chacun, avec la personnalité qui lui est propre, doit faire ce qu'il a à faire pour mettre sa pierre à l'édifice comme il le ressent. Lenny s'y emploie. Son titre de Mister France lui ouvre la voie aujourd'hui pour le faire. Qu'il profite à bon escient de cette visibilité et de cette notoriété, toutes deux offertes. Toutefois, je ne serais pas « le grand frère » si je ne lui disais pas : « Entreprends en faisant attention à toi. Suis tes objectifs. Mais sois vigilent. Avance en te préservant. » Moi, j'ai trouvé ma voie dans le sport, la lecture, la peinture... Cette dernière activité nécessite un peu d'efforts, mais si elle est bien accompagnée la réussite est assurée.
Pascal Soetens
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