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Bienvenue à Politoville, une bourgade au sud de la frontière mexicaine, qui ne figure sur aucune carte et dont aucun habitant n'a jamais été recensé nulle part.
Cet enfer de poussière et de canicule sert de refuge à certains criminels ; des indésirables qui ont besoin de se faire oublier de l'Oncle Sam.
Pour les distraire : de l'alcool et de la drogue à profusion, ainsi qu'un petit groupe de prostituées, kidnappées dans leur village et forcées à assouvir les désirs pervers dès leur plus jeune âge.
Ensemble, elles vont devenir les féroces.
Politoville, coin perdu du Mexique, même pas noté sur les cartes. Ceux qui vivent là, dans ce désert inhospitalier sont en pénitence. C'est pire que l'enfer. C'est un repaire de criminels, de prostituées kidnappées et violées très jeunes puis laissés dans ce coin, dans des masures glauques et qui ne sont là que pour assouvir les désirs de ces hommes rudes et violents, rarement sobres. L'alcool, la drogue font des ravages sur la santé physique et mentale. Aucun espoir d'en sortir, tout autour c'est le désert à perte de vue. Jusqu'au jour où un gringo, un peu moins camé décide de s'enfuir avec une fille.
Très court roman et heureusement, car il est noir, du noir le plus profond, du noir absolu anishkapoorien, vantablackien. Le texte démarre avec de courtes phrases, rapides, sur un mode oral. C'est le futur évadé qui s'éveille. Cette première partie est écrite à la deuxième personne. C'est dur. La tension est palpable, tellement forte qu'on pourrait la toucher. La vie à Politoville est pénible, on y survit à peine : "Pieds nus, tu longes l'unique route du patelin. Tu fais de ton mieux pour extraire tous les nutriments possibles de ta clope. La carcasse d'un chien mort la veille a disparu du bas-côté où elle reposait. Ne surtout pas manger de ragoût chez Ramón aujourd'hui." (p.15)
La seconde partie semble moins dure au départ : une femme et son fils, dix ans après, retournent dans le désert. Elle sera finalement encore plus dure que la première, sans espoir. La violence, la vengeance mène aux pires des exactions. Et la troisième partie fait le lien entre les deux premières, car effectivement en débutant la deuxième partie, on se demande si on est dans un roman ou des nouvelles, mais assez vite on comprend le lien que la fin du roman explicite plus en détail.
Il vaut mieux éviter d'être au trente-sixième dessous pour lire ce roman, ça évitera de descendre encore d'un niveau. Malgré tout, ce texte que où la violence transpire à chaque mot évite les descriptions glauques, les coulées d'hémoglobine. Quelques descriptions sont bien présentes et difficiles, mais le plus dur est suggéré, surtout parce qu'on le visualise.
C'est un texte nerveux, dense, écrit avec un minimum d'effets. Du direct, du franc. Du coup de poing. Ça cogne, ça fait de bruit et ça ne laisse pas insensible. Cent-vingt pages que l'on peut choisir de lire d'une traite, en apnée ou par petits bouts pour reprendre son souffle.
Un livre petit par la taille mais cela n’enlève rien à sa qualité et que j’ai dévoré en une après-midi. L’auteur parvient pourtant à nous transporter dans les contrées désertiques du Mexique, dans un no mans land brulant où se trouve la bourgade de Politoville spécialement créer par le truand local du même nom pour accueillir les « gringos » américains qui doivent quitter les Etats-Unis fuyant la justice, ces criminels ne comprennent que trop tard dans quel piège ils se sont tombés. Pour tromper la déprime et la solitude, ils trouveront drogues, alcools et prostituées, ils en useront et abuseront jusqu’au jour où l’une d’elles réussira à s’enfuir et ce fait aura des répercutions inattendues, les féroces sont nées. Ecrit en trois parties les féroces est un roman noir sur ce que l’être humain peut avoir de plus abject dans ses relations à l’autre. L’écriture est dynamique et quasi lyrique, j’ai à la fois senti le côté masculin macho mais aussi une certaine grâce avec cette féminité digne des walkyries. Je ne sais pas pourquoi mais plus j’avançais dans la lecture plus me revenait des images du film franco-mexicain Les Orgueilleux réalisé par Yves Allégret sorti en 1953, oui je sais je vous parle d’un temps… Pas de comparaison possible, mais l’ambiance, le pays me l’on rappelé. Je n’ai pas eu le temps de véritablement m’attacher aux personnages mais l’histoire en elle-même est tellement forte que cela ressemblait à une sorte de légende que l’on pourrait se raconter au coin du feu. L’atmosphère qui règne dans ce livre est incroyable et donne naissance à une épopée mythique. Je suis ravie de la découverte de cet auteur qui a un talent fou pour condenser en peu de mots des sentiments et des émotions puissants. Bonne lecture.
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