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1895. Le vice règne en maître à Denver, minée par la pauvreté et la violence. Sam et Cora, deux jeunes orphelins, s'occupent d'une bande d'enfants abandonnés et défendent farouchement leur «foyer» - une usine désaffectée - face aux clochards des alentours.
Lors de l'une de ces attaques, un colosse défiguré leur apporte une aide inespérée, au prix de graves blessures que Cora soigne de son mieux. Muet, l'homme-monstre ne communique que par des mots griffonnés sur un carnet. Sam, le seul qui sache lire, se rapproche de lui et se trouve ainsi embarqué dans le monde licencieux des bas-fonds. Expéditions punitives, lynchages et explosions précipitent l'adolescent dans l'univers honni des adultes, qui le fascine et le repousse à la fois. Au point de modifier sa nature profonde, et de l'éloigner insidieusement de Cora.
Les Dynamiteurs est empli d'une tendresse inconditionnelle envers les laissés-pourcompte.
Ce roman intense raconte la fin brutale de l'enfance dynamitée par la corruption du monde des adultes.
Waouh quelle explosion ! 1895, Denver, la misère, la violence, la corruption. Peu de livres ont autant attaqué mes 5 sens, et chaque chapitre semblait encore plus brutal que le précédent. Au départ, j'espérais trouver quelques lueurs au fond de cette misère, cependant, mes illusions ont rapidement été dissoutes. Dans ce récit, nous allons inexorablement vers le pire. Régulièrement j'ai dû poser le livre et stopper ma lecture car même si la plume et d'une grande précision et que chaque mot semble le mieux choisi pour illustrer le propos, mon cœur ne pouvait en supporter davantage. C'est un western, sans grands espaces, où nous étouffons dans la puanteur de Denver, le sang se déverse, les corps brûlent, les cervelles giclent... Si vous avez l'âme sensible : abstenez-vous. C'est puissant, révoltant, brutal, parfois à la limite du supportable. Les personnages sont extrêmement bien écrits, et bien plus complexes que ce que l'on imagine au départ. Un vrai roman noir à couper le souffle.
Denver (Colorado) 1895, 2 ans après la terrible crise bancaire de 1893 qui a laissé le pays exsangue.
Vagabonds, clochards, prostituées, malfrats et escrocs en tout genre font régner la terreur.
Denver est devenu un enfer, en proie à la misère,au vice et la corruption.
Sam et Cora, 2 jeunes adolescents, orphelins, ont investi une usine désaffectée pour y recueillir et protéger de jeunes enfants livrés à eux-même. Usine régulièrement victime de tentatives d'invasion par des clochards désireux de s'approprier les lieux.
C'est lors d'une de ces guerrillas que surgit de nul part, un homme gigantesque, défiguré et muet qui va prêter main forte aux enfants et chasser les assaillants.
Goodnight, ce "Casimodo-muet" est l'homme de main de Cole, propriétaire d'un bar clandestin, bien décidé à mener une guerre sans merci aux édiles de la ville, désireux de s'approprier les commerces du vice, de l'alcool et du jeux.
Une lutte de classe à la vie, à la mort.
Sam sait lire, il est le seul à pouvoir communiquer avec Goodnight en déchiffrant ses mots sur un carnet.
Cole lui propose alors un "pacte diabolique" : se joindre à lui pour mener le combat et être rémunéré en conséquence au risque de damner son âme. Le prix à payer pour assurer la subsistance des orphelins de l'usine !
Un roman noir, ultra-violent, sordide autour des bas-fonds de l'humanité.
Une oeuvre sur le déterminisme social comme une malédiction .
J"avoue avoir été très déçu à la lecture de ce roman encensé par la critique.
De courts chapitres ou les scènes d'horreur vont crescendo sans apporter de plus-value dans la réflexion.
On comprend vite que ces violences détruisent les corps et les âmes des enfants mais.....
De l'hémoglobine à la Tarantino mais sans la saveur.
Ma première déception Gallmeister !
J’ai comme habitude de ne rien ou très peu dévoiler d’un récit lorsque je rédige une chronique, je vais essayer de m’y tenir cette fois avec beaucoup de difficultés.
Vous tenez entre vos mains une fiction… combien de fois me le suis-je répétée comme pour me rassurer, en même temps, ces faits, cette violence pourrait tout aussi bien se situer dans le futur tant le propos est intemporel et m’a remué l’âme.
Rentrer dans ce récit a été difficile, j’ai traîné pendant des pages, j’avais l’impression de ne pas comprendre et cela était sans doute lié à une étrange volonté de ne pas vouloir comprendre, de nier cette noirceur qui parfois m’a étouffée.
Amérique, comment s’est construite ton apparence opulence, quels codes sont ceux de la réussite, de la performance, du capitalisme ? Combien de corps et d’âmes brisés pour un PIB au-dessus de tout soupçon ?
Car si Benjamin Whitmer situe son propos à Denver en 1895 ; cela pourrait aussi être Glasgow, le Paris de Victor Hugo et des misérables, les favelas de Rio, les bidonvilles de Calcutta.
Ne vous méprenez pas sur l’ouvrage cependant : rien de revendicatif, juste le récit de quelques vies, de ceux qui sont nés au mauvais endroit, au mauvais moment.
Qui n’auront jamais droit à la dentelle, aux verres en cristal.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Dans ce monde un groupe d’orphelins qui tentent de survivre protégés par la belle et fragile Cora. Survivre dans un tel univers implique de renoncer très tôt aux rêves, à la magie de l’enfance car il faut lutter jour après jour, se défendre, ne pas se laisser envahir.
Point de sucres d’orge ni d’ours en peluche dans cet univers. Et pourtant une infinie tendresse anime celle qui telle une mère louve protège ses petits.
Comment rapporter de quoi nourrir toutes ces bouches sans se compromettre ? Sam vient à peine de quitter l’enfance, il aime Cora et souhaite l’aider à prendre soin de ses orphelins… elle qui s’effondre chaque fois que l’un d’entre eux est touché.
Mais comment faire ?
« L’enfer est pavé de bonnes intentions ».
Les choix que Sam va faire pour assumer ce qu’il estime être sa responsabilité vont faire de lui un vagabond, un hors la loi, peut-être même un sans loi, peut-il en être autrement lorsque la loi vous condamne à la misère, la mendicité, lorsque vous peinez à survivre misérablement pendant que d’autres vivent dans l’opulence.
Ce roman m’a dynamité le cœur.
Sur ce tableau noir à souhait, l’auteur a passé un pinceau pâle aux couleurs de tendresse, cette tendresse qui lie Cora à ses petits, ainsi que Sam à Cora et Sam à Goodnight.
Elle ne sauvera personne hélas… et peut-être ne rend-t-elle pas les pas de ces petits plus légers ?
Un roman dont vous ne sortirez pas indemnes, et mon souhait en refermant ce livre est que cette tendresse colore nos vies.
Merci à Léa Mainguet et au #Picabo River Book Club pour cette découverte.
Benjamin Whitmer est le Pierre Soulages de la littérature américaine ! Comme le peintre il crée de l’Outrenoir, le noir le plus profond qui soit mais qui parvient tout de même à jouer avec la lumière.
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Denver, 1895, Sam a quatorze ans et vit aux côtés de Cora dans une usine désaffectée qu’ils ont transformé en refuge pour orphelins, loin du monde des Crânes de Nœud, les adultes. Ce « foyer » accueille toute une petite bande de gamins que la vie n’a pas épargné. Ils essayent de se protéger du mieux qu’ils peuvent des dangers d’une ville violente et sans pitié. Les clochards du coin se verraient bien mettre la main sur cet abri mais Cora en mère louve défend leur antre. Lors d’une attaque une aide inattendue leur est apportée par Goodnight, un géant effrayant et muet. Ils n’ont d’autre choix que de lui faire une place mais l’arrivée du colosse signe l’entrée du monde des adultes dans leur repère. Sam va se retrouver embarqué dans des règlements de compte entre jeux, prostitution, corruption, alcool et laudanum. L’immoralité et le vice sont partout et le candide Sam va grandir, devenir petit à petit ce qu’il s’était toujours juré de ne pas être, un adulte, il va exposer à la violence ceux qu’il voudrait protéger et s’éloigner malgré lui de Cora.
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Toute cette histoire racontée par Sam a quelque chose d’irrespirable. Aucune issue évidente n’apparait dans la trajectoire de Sam. On voudrait qu’il fasse marche arrière, on voudrait qu’il revienne se terrer dans l’usine mais la machine infernale est en marche. Ca s’étripe, ça se charcute, ça flingue, ça saigne et au jeu de la vie selon Whitmer tout le monde a déjà perdu. Il nous rappelle qu’une part de nos choix sont illusoires et sont déterminés par nos origines sociales
Critique d’une Amérique qui veut séparer et exclure, d’un monde cruel dans lequel les enfants sont jetés trop tôt, dénonciation de l’impossible innocence, Les dynamiteurs c’est de la violence brute à coup de meurtres, à coups de feu, à coup d'hémoglobine, sauf que dans un petit coin on entrevoit l’amour et c’est ce miracle que réussit l’auteur : nous faire supporter l’insupportable.
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Traduit par Jacques Mailhos
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Un grand merci, une nouvelle fois, au Picabo River Book Club grace auquel j’ai pu faire cette lecture bien noire et de haut niveau.
N’hésitez pas à frapper à la porte de ce groupe Facebook qui réunit 2000 passionnés de littérature américaine.
On n’a aucune idée de ce que pouvait être Denver (Colorado) à la fin du XIX ème siècle. Un territoire où les déshérités sont regroupés aux abords de la ville dans des quartiers misérables, les bas-fonds nauséabonds, les bordels insalubres et ici, une usine désaffectée où ont trouvé refuge une bande d’orphelins qui ne sauraient survivre sans l’aide des plus grands comme Cora et Sam. Une nuit où les clochards de la rue essayent de mettre la main sur l’usine, les enfants en fuite sont sauvés par un drôle de type. Goodnight, un géant, costaud et muet qui à l’apparence d’un monstre avec son visage à moitié dévoré par d’horribles cicatrices. Le jour où Goodnight et son ami Cole propose à Sam quelques billets, ce dernier n’a pas le choix et accepte, tout cela pour aider Cora qui est tout pour lui. C’est bientôt la descente aux enfers alors qu’une bataille sans fin se livre entre eux, les forces de l’ordre et les Pinkerton. On assiste à une escalade dans la violence de cette guerre des gangs. Cela fait froid dans le dos, alors que l’auteur sait aussi faire preuve de cœur envers les miséreux. Un roman initiatique, qui résonne comme un rite de passage, où la narration est du seul fait de Sam. Avec des titres de chapitre qui reprennent à chaque fois son prénom et les événements qu’il s’apprête à vivre. Sam est certes le personnage principal mais il est entouré par des personnages au combien importants, que ce soit Cora, Goodnight ou le Pasteur. Il faut dire que Goodnight apparaît comme un Quasimodo, un héros malgré lui et son passé lui confère un côté tragique de colosse aux pieds d’argile. Une épopée noire entre alcool, drogue, rapine, mendicité, prostitution et enfance brisée. Une plume acérée et qui ne cache rien de tous les détails sordides de cette société en construction et nous laisse complètement sonné par un dynamitage qui sonne la fin de l’enfance. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/09/05/38478300.html
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