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Un groupe d'hommes au volant d'une camionnette roulent en direction d'un immense complexe pétrochimique. Venus réaliser des travaux de maintenance et de réparation industrielle, ils sont sommés par Radelli, le patron tyrannique de l'usine, de réaliser les travaux nécessaires en une semaine. L'usine est délabrée, toute la structure et les équipements sont vétustes. Les techniciens se mettent au travail mais ils se rendent rapidement compte que les délais sont impossibles à tenir.
Soudain, une explosion se produit et le groupe se retrouve prisonniers de cette usine-mouroir, condamnés à travailler aux côtés d'ouvriers défigurés et déformés par les substances toxiques... Dans LES DECHETS, l'auteur italien Michelangelo Setola imagine un monde post-apocalyptique aux paysages de désolation. Le ciel est envahi de nuages toxiques, l'air à un goût de métal. Les humains, aux allures de troupe de freak show, ont des visages difformes, à moitié fondus, avec des ex-croissances, comme s'ils avaient été trop longtemps exposés à des substances radioactives.
Ces ouvriers, damnés d'une terre à l'agonie, sont les rebuts d'une société en quête d'industrialisation massive aux conséquences désastreuses sur l'écosystème. Avec ce tableau sans filtre et désabusé, Michelangelo Setola dépeint une dystopie aux lendemains sombres qui résonne comme une urgence à réagir à la crise écologique et sociale. L'auteur exprime ici toute la virtuosité de son dessin à la fine mine graphite dans des planches en grand format d'une beauté violente qui sied parfaitement à l'ambiance fantastique et inquiétante de son histoire.
LES DECHETS est son deuxième livre à paraître en France, après DORMIR DANS LA BOUE, paru en 2016 chez Actes Sud.
« Les déchets » est une BD dystopique se déroulant dans un décor complétement dévasté et abandonné en Italie.
Un groupe d'hommes se dirige à bord d'une camionnette vers un complexe pétrochimique se nommant « Hannibal », afin d'y être embauché. Ces hommes laissent apparaître des difformités importantes : le visage brûlé et purulent, des excroissances... Certains se liquéfient ou sont malades. Ils semblent avoir survécu à un accident nucléaire. La nature est morte, l'air a un goût de métal et de gros nuages noirs inquiétants survolent le paysage.
Le groupe rencontre le dirigeant du complexe, Monsieur Radelli, un homme despotique et intraitable. Il ne leur laisse aucune possibilité de négocier les conditions de travail déplorables et leur ordonne de rénover un bâtiment en une semaine. Les hommes se rendent compte de l’impossibilité à réaliser cette mission du fait du délai trop court. De plus aucun matériel ne leur est fourni. Soudain, une énorme explosion se produit dans l'usine.
Le groupe souhaite profiter de la stupeur généralisée pour prendre la fuite. Mais, leur camion a pris feu et un employé d'Hannibal leur barre la route en expliquant qu'un confinement est mis en place et qu'ils ne peuvent quitter les lieux.
La tension monte à Hannibal, les incidents se succèdent, les affrontements entre ouvriers se généralisent. Le groupe de travailleurs arrivera-il à quitter le complexe industriel ?
J'ai beaucoup apprécié le format maxi et atypique de cette BD (30x42cm). Ce choix permet de mettre en valeur les magnifiques illustrations à la mine graphite de Michelangelo Setola. Le trait est d'une précision méticuleuse et retranscrit à merveille l'effroi et la désolation de cet univers post-apocalyptique. Les doubles-pages sont saisissantes. L'auteur réussi l’exploit d'esthétiser l'horreur.
M. Setola nous propose une lecture très sensorielle, l’atmosphère enfumé a un goût de métal, les animaux attirés par la méthylamine se décomposent, ils sentent le poisson pourri et le cadavre de cochon. Le choix de la mine graphite permet un rendu très sombre et met en exergue la contamination irrémédiable de l'environnement.
« Les déchets » dénonce l'impact de l'industrialisation sur l'environnement mais également sur les conditions de travail désastreuses et dangereuses des ouvriers. C'est une BD singulière, inquiétante et fascinante que le lecteur n'oubliera pas facilement.
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