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Sous le titre Catastrophes et santé : la perception du risque entre histoire et actualité, le colloque de janvier 2005 à Genève a réuni des chercheurs de différents horizons, spécialistes de l'analyse des risques et historiens des sciences de la vie et de la médecine. Ils ont oeuvré à l'élaboration de nouvelles perspectives d'analyse historique en s'interrogeant sur les différences fondamentales qui séparent notre culture contemporaine du risque des attitudes face aux aléas de l'existence qu'expérimentaient ou accommodaient les sociétés du passé.Dans les actes du colloque publiés dans ce volume, on lira tout d'abord la mise au point de François Walter qui analyse les rapports complexes entre des approches exogènes de la catastrophe, celles qui s'approprient l'objet en termes de science, et celles qui vont jusqu'à l'inclure dans un processus endogène inhérent à ce qu'on appelle aujourd'hui la société du risque. Ensuite, Bernardino Fantini replace le concept de risque dans sa perspective médicale et de santé publique. Il montre comment on passe d'une peur généralisée et peu ciblée à la préoccupation que traduit la notion actuelle de human security. Une deuxième série de textes envisage le rapport aux risques des sociétés anciennes. René Favier dégage les premiers éléments d'une culture du risque en analysant les comportements individuels ou collectifs face aux inondations du XVIe au XVIIIe siècle. Il détaille l'ampleur insoupçonnée des dispositifs de prévention. Dans l'Europe du Nord aussi, l'anticipation est vitale. C'est ce que montre Manfred Jakubowski lorsqu'il aborde les effets sanitaires et sociaux des ondes de tempêtes dans ces régions au XVIIIe siècle. Madeleine Ferrières examine, quant à elle, les temps de réponse nécessaires au XVIIIe siècle entre le soupçon d'une intoxication possible par le plomb et les expertises qui débouchent sur des réglementations sanitaires.Trois textes s'intéressent ensuite plus précisément à la construction de la culture du risque aux XIXe et XXe siècles. Anne-Marie Granet-Abisset met en évidence les savoirs empiriques et les solutions techniques mises en oeuvre par les sociétés de montagne pour se prémunir des calamités naturelles. Elle observe leur occultation progressive par d'autres savoirs prétendument modernes, véhiculés par les représentants de l'administration étatique. Dans le contexte spécifique, mais non dénué d'analogies avec le reste de l'Europe, du Nord de la Hongrie, Gabor Czoch décrit la gestion très pragmatique de la famine de 1846-47 et les contraintes sociales qui limitent les possibilités d'intervention des municipalités dans une crise de ce type. De son côté Adelina Miranda montre les interactions complexes entre différentes perceptions sociales du danger que représente le Vésuve pour la région de Naples et les processus de mémoire collective qui contribuent à une culture anticipative à plusieurs niveaux, décalés socialement et chronologiquement.Pour la période plus récente
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