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L'HISTOIRE des congrégations mariales est encore à faire », écrivait le Père Fouqueray dans les Etudes du 5 janvier 1903. Bien avant lui, on s'en était déjà plaint sur tous les tons et depuis quarante ans, la même plainte continue de se faire entendre. Au regret de cette lacune, au désir de la voir combler, se joint souvent l'étonnement de devoir la constater.
De fait, il y a bien lieu de s'étonner et de se demander quel sort fâcheux pèse sur cette histoire, pour la rendre irréalisable malgré le désir qu'on en a. Ce n'est pourtant pas histoire ancienne qui se perde dans la nuit des temps : elle ne remonte qu'au milieu du XVIe siècle ; ni histoire privée d'une confrérie locale, d'une simple association de piété sans matière à raconter : répandues dans le monde entier, les congrégations pratiquaient partout la dévotion, la charité, l'apostolat, l'action sociale sous les formes les plus variées. Moins encore est-elle histoire occulte et qu'on voulût délibérément celer: les congrégations se dépensaient en plein jour dans les manifestations de la religion, dans toutes les oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde; les pauvres, les malades, les pécheurs, les hérétiques étaient les témoins permanents de leur activité.
[.] Nous avons cru devoir diviser cette histoire en deux grandes périodes: avant et après la suppression de la Compagnie de Jésus. Cet événement, à la vérité, provoqua une crise fort grave dans la vie des congrégations ; il n'entraînait pas leur mort ; mais deux faits d'ordre juridique sont venus donner à leur activité une allure assez différente et aux congrégations elles-mêmes une physionomie renouvelée.
Non que rien ait été changé à leurs caractères essentiels ; loin de là, car c'est précisément un de leurs caractères essentiels de s'adapter à toutes les circonstances de temps et de lieux ; il en est d'elles comme des personnes dont le visage, exprimant à chaque instant les perpétuelles vicissitudes de leur vie, reste néanmoins toujours identique à lui-même.
En premier lieu, les congrégations ont débordé leur cadre primitif. Limitées par Grégoire XIII et par Sixte V aux maisons où s'exerce le ministère de la Compagnie de Jésus et placées par eux sous l'autorité du Père Général, elles s'établissent désormais en tous lieux et, sauf dans les maisons de l'Ordre, elles relèvent de la juridiction exclusive des évêques. Or, des nouvelles congrégations agrégées à la Prima Primaria de Rome, et qui sont en moyenne d'un bon millier chaque année depuis le début de ce siècle, quatre-vingt-quinze pour cent sont érigées hors des maisons de la Compagnie et sont par conséquent complètement entre les mains des évêques, cinq pour cent seulement sous la dépendance des jésuites, du moins en ce qui regarde leur régime intérieur car, pour l'activité extérieure, elles ont toujours toutes reconnu l'autorité épiscopale.
L'autre changement résulte du bref Quo tibi de Benoît XIV, permettant l'admission des femmes dans les congrégations et l'érection de congrégations spécifiquement féminines. Bien que datant de 1751, ce bref, par suite des événements n'a pratiquement produit son effet que depuis le début du XIXe siècle.
Enfin, sans aucun changement dans les congrégations mariales et, en vertu même de leur principe d'adaptation à tous les besoins et à toutes les aspirations de chaque époque, l'évolution produite dans toute la société et l'apparition d'institutions nouvelles ont entraîné des conséquences dans les formes de l'activité extérieure. Encore faut-il reconnaître que beaucoup de nouveautés ne sont en réalité que des renouvellements et l'on rencontrera, dans l'histoire du passé, bien des oeuvres et des méthodes que l'on pourrait croire inventées de nos jours.
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