Diderot et la plupart des romanciers des Lumières ont situé l'aventure au centre de leur intérêt et de leur réflexion créatrice. La médiation de l'aventure, outre qu'elle consiste un ressort essentiel du roman et de sa lecture, permet d'aborder tous les sujets, de développer toutes les critiques. L'aventurier, avec toute l'aura de ses aventures, peut de plus être le porte-parole crédible de l'auteur. L'aventure romanesque a constitué pour Diderot un type d'espace sur lequel il a su exercer son talent de romancier et qui lui a permis de développer ses thèses philosophiques. Le roman lui est apparu comme une autre possibilité, à côté du traditionnel traité philosophique de proposer ses idées et de débattre de sujets nouveaux et souvent frappés d'interdit à son époque. L'aventure telle que Diderot la conçoit permet d'aborder et de développer tous les domaines et toutes les problématiques des Lumières, qu'ils relèvent de philosophie, de la culture, de l'imaginaire, de la politique, de la religion, des beaux-arts,de la psychologie et de l'éthique. La satire philosophique, politique et religieuse, y trouvent toute sa place.
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