Gwangseon Style
Gwangseon (ou Gwangcheon) est un quartier populaire de Séoul. Les épouses restent (le plus souvent) au foyer pour s'occuper des enfants et accueillir comme il se doit leur homme lorsqu'il rentre le soir, épuisé par sa journée de travail : il s'attend au minimum à un bon repas...
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Gwangseon Style
Gwangseon (ou Gwangcheon) est un quartier populaire de Séoul. Les épouses restent (le plus souvent) au foyer pour s'occuper des enfants et accueillir comme il se doit leur homme lorsqu'il rentre le soir, épuisé par sa journée de travail : il s'attend au minimum à un bon repas (et pas des nouilles instantanées !) et à pouvoir regarder tranquillement les matches de foot diffusés à la télévision. Et comme partout, malheureusement, il arrive que des femmes soient victimes de violences conjugales… C'est le cas de Jisuk dont le mari, surnommé Chien Enragé, boit et la frappe. Mais pour le quitter, Jisuk a besoin d'argent… Qu'à cela ne tienne ! Elle peut compter sur la solidarité féminine ! Ses quatre copines, Miri, Gyeongjia, Sohui et Jihyeon se mettent en tête de mener une enquête pour arrêter un exhibitionniste qui sévit dans le quartier, un certain Boules de Mulot (je vous passe les détails !!) afin de toucher la prime promise par les autorités. Emmenées par une Miri nourrie aux romans policiers, grande admiratrice de Sherlock Holmes, voici fondée la « Section des enquêtrices mères au foyer » et nos amies embarquées dans une aventure rocambolesque et… dangereuse.
Pour ma part, je pensais m'embarquer pour un cosy-mystery à la sauce Coréenne, un petit polar sympa, qui allait me détendre après les romans très sombres que je venais de lire ! Il y a tromperie sur la marchandise ! Ce bouquin est bien plus profond qu'il n'y parait !
En effet, la chasse à Boules de Mulot se transforme bien vite en une véritable enquête policière car le quartier est la proie d'un serial-killer qui a la sale manie de découper des jeunes femmes vivantes et de semer un peu partout leurs restes, sa signature étant un pin's Smiley… Et Miri est persuadée que Smiley Man habite dans leur résidence…
Second degré de lecture, la société coréenne, et la place des femmes : la société coréenne est encore très patriarcale et l'image de la femme est celle d'une « femme idéale » ou idéalisée, toujours tirée à quatre épingles, pourvue de bonnes manières et toujours maternelle. Lorsqu'elle se marie, elle est destinée à faire des enfants et à tenir le foyer. La plupart du temps, elle doit arrêter sa carrière et c'est l'homme –le mari- qui a la responsabilité de trouver un bon travail pour faire vivre sa famille. Ni Miri ni Gyeongja ne travaillent ; Sohui –mère célibataire- a un job mais elle vit chez ses parents avec son fils. Quant à la doyenne, Jihyeon, elle tient la fameuse supérette avec son mari (le vieux). Tout au long de leur enquête, elles ont bien du mal à se faire entendre des hommes : leurs maris tout d'abord, qui ne les comprennent pas, et les dénigrent, la police qui bien que totalement incapable d'arrêter les coupables s'insurge que des femmes osent leur être bien supérieures. le seul homme qui finit par trouver grâce aux yeux de ces quatre femmes de choc, c'est le gardien de la résidence, Kim Gwangkyu…
J'ai adoré ce roman, très facile à lire (malgré les noms Coréens) avec du suspens, de l'intensité dramatique, des moments très drôles aussi ! J'ai adoré ces quatre femmes déterminées qui vont peu à peu s'affirmer et changer leurs perspectives. J'ai adoré les termes employés : « Grande Soeur » par exemple, lorsqu'elles s'adressent les unes aux autres, ou « Papa de… » lorsqu'elles s'adressent aux maris de leurs amies, et les surnoms dont sont affublés ceux qu'elles croisent…
Pour en savoir plus sur la société Coréenne :
https://pvtistes.net/dossiers/comprendre-la-culture-et-les-moeurs-coreennes/5/