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L'envol du héron met en scène une série de personnages liés sans le savoir par un douloureux secret. Marthe n'a jamais renoncé à retrouver son fils, disparu il y a dix-sept ans alors qu'il passait l'été dans le bourg de Grund. Ellen ne s'est jamais vraiment remise du départ inopiné de son amant alors qu'elle était enceinte de lui. Andreas, ami d'enfance d'Ellen, est devenu une sorte d'original privé de parole, qui arpente les rues de Grund à la recherche de papiers et de notes égarés.
Autour de ces trois personnages hantés par la disparition gravitent amis, amants, proches qui, eux aussi, apportent leur lot de souffrances. Le personnage de Heidrun, la mère d'Ellen, plongée dans le sommeil trompeur du coma au terme d'une période de démence sénile, est comme l'image de cet impossible oubli qui sape les existences.
Ellen, la narratrice est somnologue. Ses nuits peuplées d’insomnies sont naturellement sources de pensées profondes et de fatigue. Ce sont aussi le creuset de ses souvenirs : à Gründ son pays natal, qu’elle a laissé à la suite de la disparition de Lutz, son jeune amant, pour rejoindre l’Irlande où quelques mois plus tard, naîtra sa fille Orla.
Dans ses pensées, survit le souvenir de ses parents, Joachim, et Heidrun longtemps plongée dans le coma, état particulier de sommeil, dont elle ne sortira pas.
Gründ, c’était aussi son ami d’enfance, Andreas, qui ne s’exprime plus. Et puis Marthe, cette femme qui n’a jamais cessé de rechercher son fils disparu. Ils chantaient tous dans la chorale dirigée par Joachim, avec Benno patient et amant éphémère d’Ellen.
Cette courte présentation du roman, peu limpide, est à l’image de la confusion que j’ai ressentie dans une grande partie du livre. C’est au fil des pages qu’émergent réellement trois personnages principaux autour desquels se tisse une intrigue dont la nature se révélera tardivement. Mais trop de longueurs, trop de réflexions amenées par des pensées obscures ont eu parfois du mal à me tenir éveillée. Et le jeu de mots ici n’est pas vain, c’est en effet comme un état léthargique créé par le somnambulisme d’Ellen, les détails sur la problématique de l’éveil nocturne alimenté par la mémorisation des souvenirs, la détresse: fille de l’abandon, le rapport au temps et à l’absence, la confusion des sentiments… qui structure - ou qui déstructure- les pensées d’Ellen et génère une sorte de complexité dans la lecture.
« Etre fatigué de vivre ou fatigué à mourir, ensommeillé, ivre de sommeil, ivre de boisson -à un moment donné, cela revient au même. Si l’on est fatigué de vivre ou fatigué à mourir pendant un temps suffisamment long, on se fatigue de vivre et on meurt ».
Toutefois, il serait injuste de ne retenir que ces aspects en omettant de parler du cadre dans lequel l’auteur situe ce roman. Lorsqu’Ellen revient à Gründ, elle se remémore et constate que l’exploitation des gravières a laissé place à une végétation importante appropriée à maintenir le contexte énigmatique qui colle à « l’envol du héron ». Une place importante est en effet consacrée aux métaphores de la grenouille-taureau, des araignées ou du héron « …dans les mouvements de cou des hérons cendrés, je retrouve parfois l’ultime lettre de son prénom. Lutz. Le Z ne peut se lire que lorsqu’ils sont dans les airs ».
Dans ce contexte d’êtres humains aux rapports confus, d’animaux étranges, le rythme est lent, presque pesant, et la chute paraît improbable. Pour moi, la narration en souffrirait si la plume de Katharina Hagena ne venait l’enluminer de poésie qui n’est pas sans rappeler son premier roman « le goût des pépins de pommes ». Dans les deux cas, secrets et nostalgie sont les principaux fils conducteurs, créant l’atmosphère particulière de ces deux romans. J’aurais toutefois un faible pour le premier, où l’étrange est moins présent et la mélancolie plus apaisée.
Malgré ces retenues, "L'envol du héron"confirme le talent d'écrivain de Katharina Hagena.
Merci à "lecteurs.com" pour cette envolée.
Je n'ai pas retrouvé l'ambiance du livre " le goût des pépins de pommes". Cela part dans tous les sens, tout du moins, c'est l'impression que j'en ai eu. J'ai trouvé l'atmosphère lourde, confuse. Dommage car l'intrigue était intéressante. J'ai continué ma lecture, ayant toujours à l'esprit les émotions tirées du premier livre mais, rien à faire, j'ai été déçue.
bien écrit, mais un peu lent...on sent qu'il y a une relation ambigue et étrange entre certains peronnages, mais l'intrigue met longtemps à se révéler....
deux vies en paralléle et qui s'observent, celle de Ellen et de sa fille, et celle de Marthe et de son fils disparu.
c'est finalement plutôt bien, enfin, c'est très lent quand même !
Grund, un petit village d’Allemagne, au bord du Rhin. C’est là qu’a grandi Ellen, entre parties de pêches et baignades dans le lac, avec son ami Andreas. L‘été où elle décroche son diplôme de somnologue, le duo d’inséparables compte un nouveau membre : le charismatique Lutz, en vacances chez son père. Il séduit Ellen mais quand elle se retrouve enceinte, il disparaît purement et simplement. Ellen part en Irlande où elle rencontre un musicien qui servira de père à sa petite Orla. Mais après 17 ans de vie commune, Ellen revient à Grund avec sa fille. Elle y retrouve sa mère Heidrun,dans le coma après une rupture d’anévrisme, et son père Joachim dont elle rejoint la chorale avec Orla. Chantent aussi Andreas qui ne prononce plus un mot depuis des années, Marthe, une femme grise et discrète qui tient le journal de la chorale et Benno, un étudiant en histoire, son éphémère patient à l’école du sommeil avec qui elle entame une liaison.
Alternant les points de vue d’Ellen victime d’une insomnie et de Marthe qui cherche un coupable à la disparition de son fils, L’envol du héron est un roman élégant qui touche divers sujets comme le sommeil, la disparition mais aussi les relations mère-fille. Très présente, la nature des bords de Rhin y apporte une touche poétique et nous fait croiser la route des araignées, des grenouilles-taureaux et surtout des hérons, messagers de la mort. Katharina HAGENA maîtrise l’art des romans d’atmosphère dans lesquels il semble ne rien se passer mais où le drame, latent, semble presque inévitable. Un roman tout en finesse, érudit et subtil, qui confirme le talent de son auteure pour décrire les sentiments et les secrets enfouis, les êtres peu enclins à se dévoiler, les tourments de l’âme humaine. Magnifique, tout simplement.
Qui est ce « il ? Qui est ce « je » ?
Et cet Andreas, ce Joachim, et tous ces autres noms qui surgissent, qui sont-ils ?
Le début est assez confus. Outre l’omniprésence du sommeil, ou plutôt du manque de sommeil, et l’apparition régulière d’araignées, de crapauds taureaux, de hérons, on peine à s’y retrouver dans l’installation de l’histoire. D’autant que les lieux changent aussi. Il est vrai que petit à petit, les choses s’expliquent, et arrivé à la page 100, on commence à cerner la vie d’Ellen (oui, ça y est, j’ai enfin compris comment elle s’appelle).
Le style est plutôt plaisant, mais ne nécessitait pas toutes ces complications de mise en scène.
Alors maintenant, où cela nous mène-t-il ? Je vais continuer pour le savoir.
Et voilà ce que j’en ai compris.
Lors d’une nuit d’insomnie, Ellen laisse aller le fil de ses pensées et retrace les évènements importants de sa vie. Ses amours, ses parents, sa fille… Tout cela d’une manière déstructurée, comme peut l’être une nuit sans sommeil.
L’ambiance de sa nuit blanche, de sa vie, nous arrive par petites touches, par questions que se pose le lecteur.
C’est assez particulier, assez déroutant mais assez envoutant en même temps.
Cette fascination pour les oiseaux, pour les araignées, pour les crapauds taureaux revient régulièrement, comme un refrain.
L'intérêt est soutenu par le mystère de la disparition d'un des personnages, ce qui agrémente l'intrigue.
D'une manière générale, le style est plaisant mais sans plus.
Au final, un livre très agréable mais dont je ne saurais pas dire si je l’ai vraiment aimé ou non.
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