"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«J'ai écrit ces pages au Faou, dans une solitude et une réclusion totales, cet étrange printemps de 2020 où le gouvernement nous intimait l'ordre de nous claquemurer et de limiter nos sorties à l'essentiel. Oui, j'ai écrit alors qu'un virus venu de Chine se propageait en France et provoquait plusieurs dizaines de milliers de morts, avec, sous les yeux, les palmiers du jardin de Kerrod, l'église des marées, la ligne des collines qui cachent la vallée de l'Aulne, les taillis et les bois, d'un vert magnifique, et dont la prolifération incontrôlée occupera bientôt tout le paysage.C'était le mouvement même, mémoriel et sensible, qui avait donné Les marées du Faou et L'intimité de la rivière, ce retour amont qui me livrait, avec une incroyable acuité, des réminiscences enfouies, des odeurs, des anecdotes, et même des patronymes. Je devenais soudain l'enfant de Kerrod écoutant les récits de son grand-père, rêvant l'engloutissement d'Ys, se heurtant au silence de l'autre grand-père et au mystère de son bateau disparu...»
J'avais offert ce livre à ma mère pour ses 92 ans, elle l'avait lu sans doute mais sans commentaire ! J'en avais donc conclu qu'elle n'avait pas apprécié ce testament, elle la bretonne 100 %, père et mère, grands parents et arrière !! Elle a même des le Guillou dans sa généalogie, que nous avons faite pour ses 90 ans ! Mais non, rien ! Pas un mot alors qu'elle peut disserter sur les poèmes d'Yvon le Men .
J'ai compris cette année, car j'ai lu ce testament !
En fait ce livre s'adresse davantage à nous les enfants de 68, qui avons vécu en Bretagne ou non, mais qui y avons passé de grands moments, des vacances humides et grises parfois, mais à coup sur, nous avons suivi des pardons, qu'ils soient à Landevennec ou ailleurs ! Les miens étaient dans les Côtes du Nord, comme on disait alors, Côtes d'Armor d’aujourd’hui . Des post-it partout, pour souligner les décors et les couleurs, d'autres pour les femmes âgées, qui ne l'étaient pas tant que ça, en noir, toujours en deuil de quelqu'un, un certain syncrétisme alliant croyances venant du fond des temps et catholicisme rigoureux, messes en latin et cantiques en breton ! Le breton justement que ma grand mère parlait, ma mère comprenait mais n'utilisait pas sauf pour être sure de ne pas être comprise par nous les enfants, mais une oreille traînait toujours et distinguait le mot « harambar » pour cette confiserie appréciée !!
Oui la Bretagne est une presqu'ile, loin au bout de la France, il faut suer pour la gagner et contrairement à l'auteur, sans doute parce que je n'y habite pas, j'ai bien apprécié le désenclavement routier qui fait que la Bretagne bénéficie de routes en bon état, gratuites ! Ce qui n'est pas le cas du reste de la France !
Une lecture apaisante , balayée de grands vents et découpées par les abers, eau dans terre, terre dans eau, salés/ sucrés, souvenirs mêlés, allez y sans crainte, et profitez ! Bonne lecture
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