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« Je devinais dans la nuit la forme triangulaire d'une île, au centre de la baie, dont la masse obscure se détachait à peine des lueurs astrales du ciel. Cette île m'intriguait... ».
Qui, à travers le temps, a contemplé cette île à l'horizon ? Qui, il y a un siècle, 300 ans ou plus d'un millénaire a arpenté cette côte, a foulé cette plage ? Des anonymes, des personnages célèbres ? Qui y est né, qui y est mort ? Dans quelles circonstances ? Des hommes s'y sont entretués et des couples s'y sont embrassés. Certains y ont laissé des regrets. D'autres ont pu y infléchir leur destin.
Thierry Clech a imaginé quelques-unes de ces vies, de l'âge de pierre jusqu'au siècle futur, offrant ainsi une surprenante histoire de l'humanité.
Voilà un drôle d'objet littéraire, un roman qui s'étend sur plus de 20 000 ans en seulement 132 pages et je dois dire que j'adore le concept. En fait, la réflexion de l'auteur fait écho à une idée qui m'avait effleurée un jour où j'observais des touristes, sur l'une des plus jolies places de Vannes, se succéder à un rythme régulier pour prendre la même (jolie) vue en photo. Je m'étais dit que la même photo avec ces mêmes bâtiments du Moyen-Âge devait figurer dans des cadres ou des albums de centaines de milliers de foyers, depuis l'invention de l'appareil photo. Thierry Clech, lui, se préoccupe du lieu lui-même. Le lieu immuable qui a vu passer des millions d'individus et été témoin d'époques et de mœurs révolues. Le lieu qui subsiste tandis que ceux qui l'ont traversé ont disparu depuis longtemps.
Ce lieu, c'est une île, visible depuis une baie que l'on devine au fil des épisodes située dans l'ouest de la France. Je parle d'épisodes car l'auteur nous offre plusieurs scènes en remontant le temps, la première en l'an -20 402 et la dernière déjà dans le futur en 2147. Entre temps, nous aurons rencontré quelques personnages qui se sont trouvés face à cette île à différentes époques. Il y aura eu des naissances et des morts, des moments de réflexion intense, des trahisons, des meurtres, des départs. Des constructions et des destructions. Comme autant de courtes nouvelles ciselées, les instantanés se succèdent et s'animent. Comme si l'auteur partait d'une collection de photos prises à différentes époques (c'est une image, je sais que la photographie n'existait pas pendant les 3/4 du livre) et, d'un coup de plume, leur donnait vie avant de les rendre à leur immobilité et de passer à la suivante.
Cela donne une impression étonnante, une mise en perspective de la rapidité d'une vie comparée à l'échelle du temps de l'humanité. On perçoit de façon vertigineuse l'infiniment petit d'une vie d'homme comparée à celle de la terre, et le décalage de perception de chacun face à l'immensité de l'espace-temps. Les hommes passent, la terre demeure. Et le regard de photographe de l'auteur trouve ici une jolie façon de nous le donner à méditer.
Lorsque que l’on m’a proposé ce roman, j’ai forcément été attirée par la couverture très iodée… mais aussi simple, énigmatique voire même sombre. Les nuages et le jour tombant m’ont fait imaginer des tas d’histoires, qui auraient eu pour lieu ce bout de caillou sorti de l’eau. C’est évidement ce qu’à fait l’auteur avec ce beau roman.
Je l’ai lu en une mini soirée, une à deux heures à peine il me semble. 136 pages, des chapitres très courts et qui reprennent des tranches de vie des habitants au fil du temps.. Tout commence en l’an – 20 402 ; l’ère préhistorique, une femme des cavernes, mettant au monde son enfant. Le début de l’Histoire ? le début du monde.. le début de la vie sur ce cailloux ? Les chapitres se succèdent, ainsi que divers destins qui ont façonné notre histoire et ce rocher. Des Romains à Versailles, de la Révolution à la seconde Guerre mondiale.. nous faisons connaissance avec les différentes personnes ayant connue cette île. Le voyage se terminera en 2147, de quoi nous donner un aperçu de ce qui attend les habitants du rocher.. et nous.
La plume est fluide, le vocabulaire est très compréhensible mais pourtant, j’ai trouvé certaines phrases un peu longues, souvent en fait. Le style est quelquefois légèrement poétique, spirituel et figuré. De belles descriptions nous laissent facilement imaginer le lieu suivant l’époque..
Un premier roman de l’auteur vraiment prometteur.. Il pourrait aussi très bien être étudié en classe supérieure, pourquoi pas ; histoire de donner une autre vision de notre Histoire, de manière plus abordable.
En bref, j’ai bien aimé ce court roman, l’idée d’imaginer les vies de divers personnages régnant sur un même lieu, au fil du temps est très bien pensé. J’aurais aimé des chapitres un peu plus longs, histoire de s’approprier encore mieux certains protagonistes et leurs histoires.
Une île à quelques encablures de la côte. Couronnée d'oiseaux, elle reste immuable alors que ceux qui la contemplent, à un moment de leur vie et de l'Histoire des hommes, vivent le temps selon une autre mesure. Comme une frise chronologique, "Le Temps d'une île" place le curseur temporel à différentes époques, de la Préhistoire jusqu'à un futur plausible. A chaque époque un personnage s'inscrit dans ce paysage et le fragment de son histoire vient se noyer dans les flots, n'y laissant nulle empreinte pour les générations futures.
L'absence de personnage récurrent, hormis l'île elle-même, la brièveté des récits et des intrigues qui se closent à chaque chapitre apparentent le livre de Thierry Clech à un recueil de nouvelles davantage qu'à un roman. Le traitement du thème m'a semblé un peu trop lisse et transparent. Une lecture plaisante qui ne m'a pas bouleversée.
Au départ, il y a une île dans toute sa substance, dans son insolente intégrité ; puis vient la faune et cette mystérieuse humanité. Du commencement à la fin, l'île se raconte à travers les époques et le regard profond, brûlant de ses contemporains...
Avec "le temps d'une île", Thierry Clech nous subjugue, nous étonne. On traverse avec lui les grands courants d'histoire qu'ont vécus les hommes, au milieu d'un point défini qui est l'île.
L'écriture est belle, puissante, passionnante et on se laisse imprégner par les mots. Les narrateurs se succèdent, laissant une empreinte de leur histoire, du patrimoine existant, évoluant. C'est un voyage chronologique, curieux, documenté, imaginé qui se joue entre le réel et le fictif. La métamorphose se passe à la vitesse éclair à l'image d'une vie. Y défilent, les hommes emportés entre guerres et passions, soustraits à leur quotidien. On est ébloui par la force des éléments, la beauté du site, la magie et la poésie qui s'en dégage. Le destin du lieu est lié à l'activité humaine de manière incontrôlable, inéluctable.
On se laisse happer par les flots de condensés d'aventure, et on en éprouve à la fois la mesure... Il y a un constat doux-amer à observer, vivre et perdre quelque chose de merveilleux et que l'on a cru acquis. C'est peut-être l'occasion d'une réflexion, d'un recul à l'échelle d'un point précis à observer...
Ici, on vit, on meurt, on guerroie, on vibre dans une course folle après le temps.
Et on ne nous épargne pas, le temps s'en va, s'enfuit pour ne laisser qu'une trace discrète, enfouie...
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