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Un père, une mère, six enfants. Avocat réputé, ténor du barreau de Beyrouth, le père plaide avec une rare éloquence. Dans l'exercice de sa profession, la parole est d'or. Son travail est sa vie.
Il est craint, suit une discipline militaire, impose la gymnastique à ses enfants, les punit sévèrement lorsqu'ils transgressent les règles. Pourtant, derrière cette rigueur, se cache un homme affectueux, pétri d'humour, curieux de tout, à l'optimisme contagieux. Soudain, c'est le drame : le ténor est victime d'une attaque cardiaque. Il se retrouve sur une chaise roulante, privé de la parole qui a fait sa célébrité. Mais l'amour de sa famille et l'espoir vont l'aider à surmonter l'épreuve...
Dans un style limpide, à travers des séquences tantôt émouvantes, tantôt cocasses, Alexandre Najjar rend ici au père un merveilleux et bouleversant hommage.
Ce tout petit livre (126 pages) est un véritable hommage, une déclaration d’amour d’un fils à son père. Alexandre Najjar, puisqu’il s’agit bien de son père, nous dit toute l’admiration qu’il a pour l’homme, le père, le mari, l’ami, l’avocat, le ténor comme il était surnommé. Son père, celui qui lui apprit tant, qui lui transmit ses valeurs (la patrie, le travail et la famille) était reconnu professionnellement pour son expérience, son sérieux et sa probité. Workaholic, il est impossible de dissocier l’avocat du père, mais c’est bien la même personne qui fit preuve de rigueur, de dureté, d’autorité mais aussi de tendresse et de fierté envers ses six enfants, ce qui fait dire à cet aîné devenu avocat et écrivain (entre autre) qu’il eut une enfance heureuse.
Cette enfance est racontée avec une grande sincérité, beaucoup de délicatesse et dans une langue d’une maîtrise extraordinaire, acquise grâce à ses nombreuses lectures, mêmes les plus « subversives » (Albert Camus, dixit son père !!). On traverse les périodes à force d’anecdotes et de souvenirs plus émouvants les uns que les autres et on ne peut évidemment échapper à la guerre civile qu’a connue le pays durant plus de quinze ans. La grande maison, lieu de réunion de la famille au sens élargi du terme, fut détruite mais tel le cèdre planté le jour de la naissance d’Alexandre, la famille résiste et le père garde espoir « Demain la paix viendra, et je dois être prêt. »
Alexandre Najjar nous raconte ce père avec finesse et volupté. À la lecture de cette petite pépite littéraire, je n’ai qu’une envie, découvrir la version féminine et maternelle, écrite onze ans après «(« Mimosa »).
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