Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Non seulement Le Sermon sous la langue tient les promesses des deux livres que Carole Darricarrère a précédemment écrits, mais il précipite à l'évidence l'éclosion d'une poésie plus intense - qu'on ne peut lire sans la plus vive émotion.
Associant proses et lignes coupées, les poèmes réunis ici sont largement traversés par le souvenir intact d'une enfance nomade, et solaire, dans l'hémisphère sud, où l'auteur est né, et où elle a grandi. Ils tirent leur force de la richesse et de la violence des images, mais aussi de la tension aux accents rimbaldiens, de la fièvre qui les habite d'un bout à l'autre. Le lecteur voit les mots prendre corps en un ensemble mouvant, lyrique, complètement ouvert.
Un travail sur la langue " obsessif ", " pulsionnel ", " instinctuel ", qui relève autant d'un remède contre la nostalgie et l'ennui fondamental que du désir d'assister à l'émergence possible d'un sens.
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