Quels sont vos conseils de lecture de ce début d'année ?
Le Sud n'a pas changé. Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu à Charon, la terre de son enfance. Si son élection a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui ne supportent pas de le voir endosser l'uniforme, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l'oppresseur. Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales. Jusqu'au jour où Latrell, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. À mesure que les dissensions s'exacerbent, Titus se retrouve lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité.
Quels sont vos conseils de lecture de ce début d'année ?
C’est mon premier Cosby, sans doute pas le dernier, je vais remonter la liste car le thème majeur de ce roman policier est le racisme dans le sud des États Unis, de nos jours !
Si l’action est située en Virginie, ce n’est pas un hasard, la violence raciste y est encore quotidienne et profondément ancrée dans les habitudes des blancs, un reste très prégnant de l’esclavage qui a fait rage dans ces comtés pendant plus d’un siècle et que les lois fédérales n’ont pas réussi à éradiquer.
Titus Crown, ex agent du FBI a été élu shérif du comté de Charon, premier noir à ce poste, chef d’une équipe de policiers blancs, entourés de personnages influents blancs s’opposant sans arrêt à son pouvoir de police. Traître aux siens, ou vendu aux blancs, c’est sa vie !
Un meurtre, comme souvent à la Une , celui d’un professeur d’histoire par un jeune de la ville, lui même abattu par les policiers : voici le départ de ce long roman, policier, certes, mais terriblement bien écrit, et bien traduit !, qui fait la part belle à l’étude des personnages, primaires ou secondaires, nous révélant les pensées profondes et les hésitations des uns et des autres, l’évolution de l’enquête à rebondissement, la violence quasi permanente au sein même des familles, les rancœurs et les soupçons, tout y est pour nous accrocher et nous faire tourner les pages.
Je dirais volontiers qu’on sent le vécu, même si Cosby n’est pas policier, certaines situations ne lui sont pas étrangères, c’est évident.
Prenez la route du sud, celle des États Unis et laissez lui le volant !
Dans ce roman, on est plongé dans la vie d'une ville du Sud des Etats-Unis, où malgré les années, le passé reste toujours aussi vivace. Ainsi, lorsque Titus, ancien agent du FBI, est nommé shérif, il doit faire face à l'animosité de la population. La question de la couleur de peau joue en sa défaveur, aussi bien auprès des Blancs (à tendance raciste) qu'au sein de la communauté noire. Car bien que Titus soit Afro-Américain, il ne fait pas l'unanimité parmi les siens, qui le jugent non plus sur sa couleur, mais par son poste.
Lorsqu'un jeune tue un professeur adulé, c'est toute la ville qui va être ébranlée. Cette tuerie se passe dans un lycée et vient mettre sur le devant de la scène, tout ce qui cristallise les tensions dans l'Amérique d'aujourd'hui. En plus de devoir enquêter sur la situation, le shérif et son équipe doivent faire face aux conflits des communautés, au rôle des armes à feu et à celui de la violence latente, qui n'attend qu'une étincelle pour pouvoir éclater.
L'auteur réussit avec brio à mener sa narration en y intégrant une enquête réussie et à apporter tout le côté social des régions du Sud. Bien que fictionnelle, la ville dans laquelle se déroule l'intrigue pourrait très bien être remplacée par n'importe quelle ville américaine du Sud.
Par ailleurs, on retrouve aussi des personnages bien travaillés qui oscillent entre la volonté de s'ancrer dans leur communauté tout en voulant s'en détacher pour pouvoir oublier ce passé toujours omniprésent. Les liens familiaux sont également extrêmement bien amenés tout comme les relations humaines.
S.A. Cosby démontre une nouvelle fois qu'il manie les codes et sait comment garder le lecteur en alerte.
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« Les monstres sont capables de faire des choses bien. C’est juste qu’ils préfèrent faire des choses monstrueuses »
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Les monstres, Titus Crown s’est donné pour mission de les traquer. Au FBI d’abord, puis dans sa petite ville de Charon en Virginie du sud. Premier sherif noir, c’est peu dire que son poste lui suscite des inimitiés dans cette région sudiste où la nostalgie des confédérés est encore vivace. Alors quand un adolescent noir déclenche une fusillade dans un lycée, tuant le professeur préféré de la ville, les relents racistes s’affichent au grand jour. Mais dans cette ville tout le monde porte des masques, et les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
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Qu’est-ce qu’un bon polar? Pour moi c’est le titre qui réunit l’alchimie parfaite entre une intrigue captivante et des personnages complexes, le tout dans des lieux ou un contexte qui rendent l’enquête doublement passionnante. Sur cette base, je peux dire sans hésitation que ce titre est un très bon polar. Excellent même, et il mérite sans conteste le grand prix des lectrices de Elle de cette année.
S.A. Cosby, dès les premières pages, pose les bases d’une enquête aussi complexe qu’addictive. Il y a de la noirceur, mais, plus que dans les faits, où elle est finalement plutôt suggérée, la pire est celle qui habite les habitants de cette ville. Et cette analyse au scalpel des mentalités du sud des États Unis est finalement la force de ce roman. Un état des lieux glaçant des résurgences racistes et des dérives de « l’hypocrisie du christianisme » qui fait le lit du vote pro Trump. Quant au personnages de Titus il est une des figures policières les plus marquantes qu’il m’ait été donné de croiser dans mes lectures. Profondément humain, droit et intègre mais torturé et pétri de doutes. On se prend d’une profonde empathie pour lui et en refermant ce livre on rêve de le retrouver en héros récurrent. Peu de chances? Tanpis, je sais que je vais vite lire les précédents romans de cet auteur. Je ne doute pas qu’ils soient aussi réussis
Ce troisième roman de l’auteur est de facture somme toute classique : on devine très vite le fin mot de l’histoire.
Ce qui est intéressant, dans ce roman, c’est que l’auteur nous parle du Sud en 2017.
La ville de Charon dans laquelle se déroule le roman semble emblématique du Sud : sa statue d’un Confédéré que certains voudraient voir déboulonnés ; son premier shériff noir ; son président du conseil de la ville raciste…
Titus Crown est donc le nouveau shériff noir de cette ville au nom prédestiné. Ses adjoints sont blancs et chacun a son caractère.
J’ai aimé cet homme, ancien du FBI qui tente de mener son enquête malgré les bâtons dans les roues que lui met Scott le président du conseil de la ville qui n’a pas digéré son élection.
J’ai aimé ce que l’auteur nous donne à voir de la persistance de la ségrégation : les tables d’autopsie sont les seuls bastions de l’égalité (p.137) ; mais les entreprises de pompes funèbres ne sont pas les mêmes pour les Blancs et les Noirs.
Un Sud contrarié par son passé et terrifié par son avenir.
Un Sud hanté par le Christ (la ville de Charon compte plus de 30 Eglises).
J’ai découvert l’existence de l’Union des Filles de la Confédération qui avait la charge de faire élever des statues aux soldats Confédérés. Statues qui posent problème en 2017 à l’heure du déboulonnage.
J’ai aimé ce roman pour ce qu’il m’a appris des états sous la ligne Masson-Dixon dans lesquels la cohabitation noirs-blancs restent tendue.
L’image que je retiendrai :
Celle du saule sous lequel sont enterrés les corps des enfants noirs.
https://alexmotamots.fr/le-sang-des-innocents-s-a-cosby/
"Titus toucha à nouveau l'insigne sur sa poitrine. Parfois, il voyait cette étoile comme un bouclier placé devant son cœur, parfois, il la voyait comme une ancre qui l'attirait vers le fond. Et parfois... Parfois, il ne voyait rien d'autre qu'un morceau de métal sans valeur."
Le sang et l'obscurité, les ombres et la mort, une jeune colonie, des larmes et de la violence, une plaie purulente, une petite maison, des vêtements classés par couleurs, une cicatrice en forme de point d'interrogation, la Foire d'automne, une fusillade au lycée, des verres polarisés, des sermons apocalyptiques, de la honte et de la culpabilité, les fleurs de magnolia, un voile opaque, une voix rocailleuse, des priorités qui changent, un regard dévasté, un semblant de sérénité, une tempête de sentiments, un monde qui est loin d'être idéal, le rire d'une mère, des sanglots déchirants, des questions nécessaires, un goût amer, une boule de Chantilly, le bruit et la fureur, une conversation houleuse, des néoconvertis et les néoconfédérés, le manque de respect, les Jardin secret, des frissons glacés, des troubles psychiatriques, un dossier intitulé "Favoris"...
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Titus, un ancien du FBI, qui devient le premier shérif Noir de l'histoire du minuscule comté de Charon.
Il est très organisé, déterminé, intègre et il ne compte pas céder aux diverses pressions.
Il a toujours dit que s'il était élu au poste de shérif, il serait un shérif Noir oui, mais pas celui de la communauté Noire.
Il essaie de garder le cap, certains le considèrent comme un traître à sa race, mais lui porte un insigne et compte bien effectuer son travail de façon impartiale et minutieuse.
Il ne doit montrer aucune faiblesse.
Il a parfois du mal à verbaliser, et souvent il suranalyse.
C'est un homme au caractère complexe qui doit gérer des choses compliquées.
Charon, c'est sa terre.
Charon, c'est son cœur.
Il souhaite obtenir justice pour ceux et celles qui ont tant souffert, il veut rendre témoignage, et rééquilibrer la balance.
C'est un excellent roman policier avec une vraie dynamique, des parts d'ombre, et des émotions intenses.
"Le Sang des Innocents" me laisse dubitative. Cette oeuvre m’a captivée et met en lumière des enjeux sociaux importants, mais cela manque d’originalité et son dénouement est prévisible.
Cependant, l'écriture fluide et la profondeur des thèmes abordés sont les points forts de l’oeuvre, ce qui pourrait attirer les lecteurs en quête d'une lecture immersive et engagée.
Dans le comté de Charon, la saison des larmes vient de débuter.
Après avoir travaillé quelques années au FBI, Titus Crown revient dans la ville où il est né et a grandi. Il devient le premier shérif noir en l'emportant sur son prédécesseur véreux. Bien décidé à remettre la justice au centre de son action, il est pris entre ceux qui le haïssent pour sa couleur de peau et ceux qui le jugent comme traitre à la cause noire.
Un an jour pour jour après son élection, un professeur est tué dans le lycée local par un ancien élève. Un professeur blanc adoré par tous tué par un jeune noir, lui même abattu par les adjoints blancs de Titus: les divisions ne font qu'augmenter dans la communauté alors que cette fusillade met à jour une série de crimes et l'existence d'un tueur en liberté.
Comme dans ses précédents romans, Cosby utilise le roman noir pour dresser le portrait de l'Amérique. Il fait un magnifique travail en décrivant la dynamique d'une petite ville aux prises avec son héritage historique et ses divisions raciales qui alimentent les conflits sans oublier l'omniprésence de la religion.
Toujours habile à créer des personnages forts, Cosby donne vie à ce shérif noir qui se bat avec ses propres traumatismes et doit naviguer dans la politique locale. Titus Crowne est un personnage complexe confronté aux conflits intérieurs qui l'agitent sur ses fonctions de shérif noir, déterminé à être irréprochable, s'efforçant de ne pas franchir la mince frontière entre le bien et le mal mais tenu de protéger même ceux qui prônent des idées nauséabondes. Un homme imparfait et tourmenté, animé par une quête incessante de justice pour tous.
C'est encore un sans faute pour cet auteur. Trois romans - trois réussites - tous différents mais avec un art, désormais reconnaissable, pour marier les sujets difficiles et l'action, la sensibilité et la violence.
Un roman policier très bien mené, prétexte à disséquer les maux de l’Amérique tels que le racisme et les violences policières, le poids de la religion, qui m’a bien emportée.
Le personnage principal est Titus, ancien agent du FBE shérif noir élu de la petite bourgade de Virginie dans le sud des Etats Unis où il a grandi. Son élection n’est pas du goût des habitants blancs. Les relents nauséabonds de l’esclavage marquent encore profondément les esprits.
A la suite d’une fusillade dans un établissements scolaire, le tireur, un jeune homme noir, est abattu par un policier blanc. S’agit-il de légitime défense et surtout pourquoi cet élève s’en est-il pris à un professeur si unanimement estimé et reconnu ?
Titus et son équipe vont mener une enquête qui les mènera bien au-delà de l’horreur sur les traces d’un Ange de la mort. Titus sera mis à l’épreuve, il devra affronter des communautés religieuses puissantes et reconnues, ses fantômes aussi.
Une très belle lecture, à lire pour découvrir l’auteur, le suspense et l’ambiance.
A noter l’interview très intéressante de l’auteur dans le Télérama du 1er juin.
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