Quels sont vos conseils de lecture de ce début d'année ?
Le Sud n'a pas changé. Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu à Charon, la terre de son enfance. Si son élection a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui ne supportent pas de le voir endosser l'uniforme, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l'oppresseur. Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales. Jusqu'au jour où Latrell, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. À mesure que les dissensions s'exacerbent, Titus se retrouve lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité.
Quels sont vos conseils de lecture de ce début d'année ?
Le Sang des innocents par S.A. Cosby, traduit de l’anglais (É-U) par Pierre Szczeciner, Lu par Jean-Paul Pitolin, Audiolib, 2024 (1ÈRE édition : Sonatine, 2024).
Un policier à la personnalité complexe, tiraillé entre son identité afro-américaine et sa charge de shérif…
Titus Crown est un ancien agent de FBI, revenu sur les lieux de son enfance pour raison familiale afin de venir en aide à son vieux père. Titus est aussi le premier shérif noir à avoir été élu à Charon. Si son élection a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui ne supportent pas de le voir endosser l’uniforme, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l’oppresseur.
Bravant les critiques, confronté au quotidien au racisme ambiant, dans un Sud qui n’a pas vraiment changé, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les inévitables tensions raciales.
Une intrigue policière qui commence de manière plutôt banale : Latrell, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le professeur préféré du lycée, avant de se faire abattre par un policier Blanc.
Pour la communauté noire, c’est une bavure, pour les blancs, c’est le sort mérité d’un fanatique terroriste. En fait c’est beaucoup plus compliqué que ça.
Un polar captivant, oppressant qui va révéler les pires horreurs dont peuvent être capable des esprits pervers.
Mais ici, j’ai davantage été happée par l’ambiance pesante des fantômes de l’Histoire que par l’enquête proprement dite. Dans le sud des Etats-Unis, les gens sont soit des descendants d’esclaves, soit des descendants d’esclavagistes ; des statues de généraux sudistes trônent dans les centres-villes et les drapeaux confédérés sont souvent ressortis… Même si la guerre de Sécession n'a duré que quatre ans, un siècle et demi plus tard, le fardeau de cet héritage demeure écrasant.
Au cours de la véritable psychose qui s’installe dans le comté de Sharon, chacun utilise la béquille qu’il peut et improvise en se servant de la religion, de la famille, de l'alcool ou de la drogue.
Un roman noir qui nous plonge dans l’Amérique profonde et ses contradictions, des personnages prisonniers de stéréotypes socio-culturels.
Un récit percutant, pertinent et profondément lucide.
Une version audio particulièrement réussie.
#LeSangdesinnocents #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Merci à @Kirzy dont la chronique m'avait poussé à lire ce très bon polar .Titus Crown ,ancien enquêteur au FBI est revenu sur ces terres ,fraîchement élu au poste de shérif .Dans le comté de Charon ,il ne se passe pas grand chose hormis la surveillance de quelques suprémacistes blancs nostalgiques de la confédération jusqu'à ce qu'un jeune noir exécute un professeur de lycée apprécié de tous .A partir de là tout s'enchaîne et on est embarqué jusqu'au point final .Un vrai coup de cœur .
Déjà remarqué pour ses précédents romans noirs, S.A. Cosby fait encore une fois un tabac avec ce nouveau polar social, campé comme à son habitude sur la gangrène raciste du Sud rural américain.
Tout commence par ce qui finit par paraître presque banal aux Etats-Unis : une fusillade dans une école. Après avoir tiré sur un professeur (blanc), un lycéen (noir) est à son tour abattu par les adjoints (blancs aussi) du shérif (noir) Titus Crown. L’affaire, simple a priori, s’avère en réalité rapidement délicate. D’abord parce que, premier Noir élu au poste de shérif dans ce d’ordinaire paisible – du moins en apparence – comté de Charon, en Virginie, Titus sait qu’on ne lui pardonnera aucune erreur. Ensuite, parce que cet enseignant qui passait jusqu’ici pour modèle pourrait bien avoir caché de terriblement sinistres et barbares penchants, n’en déplaise à l’opinion publique qui a déjà fait son procès entre peaux blanches et peaux noires.
C’est donc en marchant sur des œufs que Titus, marqué par une vilaine affaire qui a jadis conduit à sa démission du FBI et bien décidé, coûte que coûte, à faire triompher une vraie justice, s’engage dans une enquête réellement nauséabonde. Coincé entre Blancs qui ne le respectent pas et Noirs qui le prennent pour un traître, confronté au racisme systémique des autorités, parviendra-t-il à établir la vérité et, surtout, à la faire admettre à ces concitoyens, quand une étincelle suffirait à transformer en brasier ce Sud rural à ce point hanté par le passé qu’il en est encore à se disputer autour de mémoriaux confédérés ? « Fondé dans le sang et l’obscurité, au sens propre comme au figuré », le comté de Charon cache en son coeur « une plaie purulente », une « gangrène [qui a] gagné les pierres pavant son sol et [a] déjà commencé à les disloquer », déplore-t-il, comme l’auteur d’autant plus lucide et critique que tous deux aiment viscéralement cette terre où ils sont nés.
Menée sur un rythme soutenu autour d’un personnage creusé en profondeur, dans toute la complexité de ses tiraillements, la narration tire sa saveur de sa peinture sans concession des réalités d’une petite ville tout à fait représentative du sud profond américain. Adossés aux séquelles d’une Histoire marquée par l’esclavage et par la guerre de Sécession, racisme et discriminations y font feu de tout bois sur fond de misère et de violence, alors que prolifèrent armes, stupéfiants et prédicateurs religieux de tout poil – le comté de Sharon ne compte pas moins de vingt-et-un lieux de culte. L’on y découvre une atmosphère si bien empoisonnée par les rancoeurs bâties autour des fantômes du passé, qu’à tout instant un rien pourrait suffire à mettre le feu aux poudres.
S’inspirant de ses discussions avec des policiers afro-Américains pour incarner en profondeur son personnage principal, S.A Cosby use du polar comme d’un miroir de ce Sud qui est le sien et dont il fait ici une ardente critique sociale. Un récit aussi intense que saisissant.
LIVRE AUDIO
Un polar captivant au coeur du Sud des États-Unis.
Entre roman noir et thriller, cette lecture intense m'a tenu en haleine du début à la fin.
Titus Crown, ancien agent du FBI, devient le premier shérif noir élu du comté de Charon, une région rongée par les tensions raciales et sociales.
Dans ce contexte explosif, Titus s'efforce de faire respecter la loi.
Mais tout bascule lorsqu'un drame éclate : Latrell, un jeune Noir, abat un professeur apprécié de tous avant d'être tué par la police.
Fanatisme terroriste ou bavure policière ?
Pris dans une spirale de violence et de méfiance, Titus se lance dans une enquête haletante pour démêler la vérité.
Ce roman noir traite de thèmes puissants tels que le racisme, la ségrégation, la religion et la violence, tout en offrant un portrait complexe de l'Amérique.
Avec des personnages profonds et une intrigue riche en rebondissements, ce polar sombre et captivant m'a véritablement séduite.
J'ai écouté ce livre en format audio et la voix de Jean-Paul Pitolin est parfaitement adaptée pour nous plonger dans cette enquête effrayante, apportant une profondeur supplémentaire à l'intensité du récit. Une écoute addictive !
Un livre vraiment réussi, et je comprends parfaitement les éloges qu'il a reçus.
N'hésitez pas à foncer pour le découvrir !
C’est mon premier Cosby, sans doute pas le dernier, je vais remonter la liste car le thème majeur de ce roman policier est le racisme dans le sud des États Unis, de nos jours !
Si l’action est située en Virginie, ce n’est pas un hasard, la violence raciste y est encore quotidienne et profondément ancrée dans les habitudes des blancs, un reste très prégnant de l’esclavage qui a fait rage dans ces comtés pendant plus d’un siècle et que les lois fédérales n’ont pas réussi à éradiquer.
Titus Crown, ex agent du FBI a été élu shérif du comté de Charon, premier noir à ce poste, chef d’une équipe de policiers blancs, entourés de personnages influents blancs s’opposant sans arrêt à son pouvoir de police. Traître aux siens, ou vendu aux blancs, c’est sa vie !
Un meurtre, comme souvent à la Une , celui d’un professeur d’histoire par un jeune de la ville, lui même abattu par les policiers : voici le départ de ce long roman, policier, certes, mais terriblement bien écrit, et bien traduit !, qui fait la part belle à l’étude des personnages, primaires ou secondaires, nous révélant les pensées profondes et les hésitations des uns et des autres, l’évolution de l’enquête à rebondissement, la violence quasi permanente au sein même des familles, les rancœurs et les soupçons, tout y est pour nous accrocher et nous faire tourner les pages.
Je dirais volontiers qu’on sent le vécu, même si Cosby n’est pas policier, certaines situations ne lui sont pas étrangères, c’est évident.
Prenez la route du sud, celle des États Unis et laissez lui le volant !
Dans ce roman, on est plongé dans la vie d'une ville du Sud des Etats-Unis, où malgré les années, le passé reste toujours aussi vivace. Ainsi, lorsque Titus, ancien agent du FBI, est nommé shérif, il doit faire face à l'animosité de la population. La question de la couleur de peau joue en sa défaveur, aussi bien auprès des Blancs (à tendance raciste) qu'au sein de la communauté noire. Car bien que Titus soit Afro-Américain, il ne fait pas l'unanimité parmi les siens, qui le jugent non plus sur sa couleur, mais par son poste.
Lorsqu'un jeune tue un professeur adulé, c'est toute la ville qui va être ébranlée. Cette tuerie se passe dans un lycée et vient mettre sur le devant de la scène, tout ce qui cristallise les tensions dans l'Amérique d'aujourd'hui. En plus de devoir enquêter sur la situation, le shérif et son équipe doivent faire face aux conflits des communautés, au rôle des armes à feu et à celui de la violence latente, qui n'attend qu'une étincelle pour pouvoir éclater.
L'auteur réussit avec brio à mener sa narration en y intégrant une enquête réussie et à apporter tout le côté social des régions du Sud. Bien que fictionnelle, la ville dans laquelle se déroule l'intrigue pourrait très bien être remplacée par n'importe quelle ville américaine du Sud.
Par ailleurs, on retrouve aussi des personnages bien travaillés qui oscillent entre la volonté de s'ancrer dans leur communauté tout en voulant s'en détacher pour pouvoir oublier ce passé toujours omniprésent. Les liens familiaux sont également extrêmement bien amenés tout comme les relations humaines.
S.A. Cosby démontre une nouvelle fois qu'il manie les codes et sait comment garder le lecteur en alerte.
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« Les monstres sont capables de faire des choses bien. C’est juste qu’ils préfèrent faire des choses monstrueuses »
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Les monstres, Titus Crown s’est donné pour mission de les traquer. Au FBI d’abord, puis dans sa petite ville de Charon en Virginie du sud. Premier sherif noir, c’est peu dire que son poste lui suscite des inimitiés dans cette région sudiste où la nostalgie des confédérés est encore vivace. Alors quand un adolescent noir déclenche une fusillade dans un lycée, tuant le professeur préféré de la ville, les relents racistes s’affichent au grand jour. Mais dans cette ville tout le monde porte des masques, et les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
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Qu’est-ce qu’un bon polar? Pour moi c’est le titre qui réunit l’alchimie parfaite entre une intrigue captivante et des personnages complexes, le tout dans des lieux ou un contexte qui rendent l’enquête doublement passionnante. Sur cette base, je peux dire sans hésitation que ce titre est un très bon polar. Excellent même, et il mérite sans conteste le grand prix des lectrices de Elle de cette année.
S.A. Cosby, dès les premières pages, pose les bases d’une enquête aussi complexe qu’addictive. Il y a de la noirceur, mais, plus que dans les faits, où elle est finalement plutôt suggérée, la pire est celle qui habite les habitants de cette ville. Et cette analyse au scalpel des mentalités du sud des États Unis est finalement la force de ce roman. Un état des lieux glaçant des résurgences racistes et des dérives de « l’hypocrisie du christianisme » qui fait le lit du vote pro Trump. Quant au personnages de Titus il est une des figures policières les plus marquantes qu’il m’ait été donné de croiser dans mes lectures. Profondément humain, droit et intègre mais torturé et pétri de doutes. On se prend d’une profonde empathie pour lui et en refermant ce livre on rêve de le retrouver en héros récurrent. Peu de chances? Tanpis, je sais que je vais vite lire les précédents romans de cet auteur. Je ne doute pas qu’ils soient aussi réussis
Ce troisième roman de l’auteur est de facture somme toute classique : on devine très vite le fin mot de l’histoire.
Ce qui est intéressant, dans ce roman, c’est que l’auteur nous parle du Sud en 2017.
La ville de Charon dans laquelle se déroule le roman semble emblématique du Sud : sa statue d’un Confédéré que certains voudraient voir déboulonnés ; son premier shériff noir ; son président du conseil de la ville raciste…
Titus Crown est donc le nouveau shériff noir de cette ville au nom prédestiné. Ses adjoints sont blancs et chacun a son caractère.
J’ai aimé cet homme, ancien du FBI qui tente de mener son enquête malgré les bâtons dans les roues que lui met Scott le président du conseil de la ville qui n’a pas digéré son élection.
J’ai aimé ce que l’auteur nous donne à voir de la persistance de la ségrégation : les tables d’autopsie sont les seuls bastions de l’égalité (p.137) ; mais les entreprises de pompes funèbres ne sont pas les mêmes pour les Blancs et les Noirs.
Un Sud contrarié par son passé et terrifié par son avenir.
Un Sud hanté par le Christ (la ville de Charon compte plus de 30 Eglises).
J’ai découvert l’existence de l’Union des Filles de la Confédération qui avait la charge de faire élever des statues aux soldats Confédérés. Statues qui posent problème en 2017 à l’heure du déboulonnage.
J’ai aimé ce roman pour ce qu’il m’a appris des états sous la ligne Masson-Dixon dans lesquels la cohabitation noirs-blancs restent tendue.
L’image que je retiendrai :
Celle du saule sous lequel sont enterrés les corps des enfants noirs.
https://alexmotamots.fr/le-sang-des-innocents-s-a-cosby/
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