Le trésor de Julia : la grande armoire du grenier, Marraine l'ouvrit enfin.
Toujours je l'avais vue fermée quand je venais jouer. Quand je posais des questions, elle me répondait : " Je te montrerai en temps opportun. ". Elle faisait bien des mystères, comme les malles d'osier empilées dans le coin le plus sombre, derrière le paravent chinois. J'imaginais toutes les extravagances, des monceaux de pièces d'or ramenées des Amériques. Mais elle éludait mes questions et disait que cela venait de la Comédie Française où Julia était costumière et modiste.
Quelle déception quand nous vîmes, mon cousin et moi, des étagères bourrées de breloques, fanfreluches, verroterie, velours et autres dentelles. La caverne d'Ali Baba pour la petite Claude et sa mère. Elles gloussaient et glapissaient devant cette vision merveilleuse !
Enfin, d'un petit coffret en marqueterie, Marraine fouilla dans les perles et tira une autre clef.
- Voici le sésame de votre Graal !
Elle nous indiqua les malles et redescendit rejoindre Marguerite. On déballa à notre tour. des brocards, du velours, du doré, des costumes genre médiéval, des vrais, des rutilants en broderie, il n'y avait plus qu'à enfiler ! Trois costumes de petites tailles, du cousu main par Julia. mieux encore, l'apothéose, le sublime, le miraculeux, sûrement que c'était le Graal promis par Marraine. Dans un carton à chapeaux : une couronne, une vraie ! Celle du Roi Arthur. Elle éblouissait de toutes ses brillances.
- C'est toi le roi, regarde-toi dans la glace !
On s'était ajustés, le Cousin et moi du contenu des malles.
On s'admirait, à se demander si on ne rêvait pas.
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