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Après plusieurs autres livres et au coeur de ces livres, je retrouve et poursuis la même interrogation:comment être au plus près de cette pensée dont l'occupation définit l'être humain:le langage? Comment retrouver, suivre, partager la question que, depuis toujours, incessamment il porte sur le temps? Comment se situer au centre de cette activité qui crée et qui forme l'essence même du dialogue qu'en lui-même le langage entretient avec lui-même-comme- poésie? Sans doute d'abord en s'écartant, en évitant d'un saut, en tenant à distance et en traitant l'amnésie, la maladie de l'oubli qui, symptomatiquement, définit aujourd'hui l'ennuyeux et médiocre exercice de genre «poétique» ou «anti-poétique». Le propre du temps se trouve aussi marqué de l'isolement qu'implique cet écart qui préserve. Ainsi, parce que en fonction de cet isolement et de cet écart «mémoire pense à ce qui a déjà été pensé», «garder la mémoire signifie méditer l'oubli» ou ce qui porte au dialogue et persiste dans la langue. Pour citer encore une fois Heidegger, n'est-ce pas de cette façon que, «avant tout calcul du temps, et indépendamment de lui, le propre de l'espace libre du temps - propre au temps véritable, repose dans l'acte qui porte et apporte les uns aux autres l'avenir, l'avoir été et le présent»? Le propre du temps ici se définit de cette occupation qui, assumant sa responsabilité, s'emploie d'abord à répondre de l'interpellation d'un destin dans l'interpellation d'une langue. M. P.
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