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Verra-t-on jamais les abeilles faire de la philosophie, réfléchir à leur condition pour comprendre qui elles sont et comment elles fonctionnent afin d'assurer la pérennité de leur espèce? Certainement que non ! Les abeilles sont dotées, par déterminisme, de tout ce qui leur est nécessaire pour venir au monde, vivre et mourir sans se poser de questions. Elles savent comment organiser leur univers de manière à préserver tant les équilibres endogènes à leur espèce que ceux de leurs biotopes.
De tous les Êtres vivants, seul l'Être humain doit rechercher, au préalable, des clés visant à construire ces équilibres. Ainsi, il est "condamné" à se poser des questions sur lui-même et sur le monde afin de trouver cette harmonie dont jouissent instinctivement les abeilles.
Pourtant, depuis les premiers Hommes, cette préoccupation s'assimilerait finalement à un océan d'eau trouble dans lequel s'épuise et se noie la pensée humaine.
Est-il trop sophistiqué pour lui-même? Peut-être ! Cet échec est-il corrélable avec la montée en puissance du potentiel d'autodestruction humain? Probablement !
Quelles sont les raisons de cet échec ? En guise de tentative de réponse, une des pistes consisterait à mettre en lumière une évidence jamais assumée : l'insignifiance de l'Être humain, en tant qu'être par rapport à lui-même, à l'existence et à l'univers.
Par rapport à lui-même, l'Être humain, ou du moins l'une de ses composantes (son conscient), est fondamentalement dominée par une autre : sa dynamique inconsciente. Cette dynamique est certes la pierre angulaire de sa survie, mais elle est dotée d'une puissance phénoménale et inédite. Celle-ci s'avère être finalement contreproductive pour cette même survie. Elle commande l'ensemble des décisions et choix du conscient humain. Dès lors, par défaut, la dynamique consciente ne joue qu'un "simple" rôle de subordination et de commissionnaire pour la survie.
Par rapport à l'univers et à l'existence, il est dominé par l'invisible, la mort, l'infini (l'univers) et, donc, l'inconnu. A l'échelle de l'univers, il ne vaut même la taille d'un grain de sable. De ces quatre éléments, le seul sur lequel il a prise est sa dynamique inconsciente. Un travail sur celle-ci lui permettrait de reconnaître sa place dans cet univers et d'approcher, au moins, les résultats obtenus par les sociétés d'abeilles.
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