L'heureuse vie du ménage des Perret (René, Mireille et leurs deux petites filles), paisible famille lyonnaise, se voit gâtée lorsque, en son travail d'arpentage, René rencontre une jolie demoiselle, Denise, dont il devient amoureux. Sa famille est alors négligée dans un honteux double jeu dénoncé par son épouse : le choix d'une beauté charmant les yeux, et le reniement de la voix de la conscience. Les deux amants ne se soucient pas de l'effondrement d une famille, étant issus d'une société où les divorces en chane sont devenus l'habitude. Hélas, Mireille, qui cultive une autre philosophie axée sur la pérennité du mariage, devient la proie d'une psychose suicidaire. Quand, lors d'une promenade avec ses enfants, elle transite sur le pont de la Guillottière enjambant le Rhône, la vue du fleuve l'incite à mettre fin à sa torture d'épouse répudiée. Elle saisit ses deux fillettes et se jette dans le fleuve. À l'annonce du suicide, René est pris de folie. Il s'enfuit et prend le premier train qu'il rencontre dans la gare voisine, lequel le conduit dans un pays étranger, où il vit pendant des mois comme un sauvage. Mais il revient à Lyon, poussé par l'envie d'aller s'agenouiller devant les restes de ses victimes. La tombe de Mireille, la plus pauvre du cimetière, est oubliée, et René va chercher des fleurs pour la garnir ; mais, lors de la traversée du pont maudit, il se rend compte que sa qute de pardon doit tre accompagnée par le sacrifice de sa vie. Il pousse un cri je viens vous apporter les fleurs de mon amour, se jette dans le fleuve et se noie. Denise réagit de la mme façon aux suicides collectifs : elle s'enfuit dans différents endroits pour retrouver la paix de son esprit et ne la découvre qu'au contact de la nature, en un lieu mi-sauvage (les Apennins). La tranquillité d'âme lui est seulement acquise lors qu'elle décide de se clotrer dans un monastère perdu, à la recherche du pardon pour sa conduite. Cette uvre se termine par la promenade nocturne de quatre ombres sur le pont qui a vu leur perte : des trépassés qui gémissent en avançant à la lumière lunaire. C'est cette jérémiade qui a valu au pont sur le Rhône l'épithète du viaduc historique de Venise.
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