Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
« C'est un homme. Elle se l'est dit ainsi, d'un bloc. Ce mot-là, « homme », dès qu'elle l'a vu. Il occupait entièrement le cadre de la porte. Un homme. Massif. Plus homme qu'une pierre est
pierre.
Cette phrase comme un coup que par la suite elle recevra chaque fois, s'imposant, comme cet homme-là. »
Isabel préfère le silence aux longs discours, quitte à paraître farouche ou même hostile. Quitte à prendre des décisions subites, que parfois elle ne s'explique pas elle-même. Ainsi, lorsqu'elle quitte son mari sur un coup de tête, avec sa fille et deux valises, elle ne sait pas vraiment où elle souhaite aller, ni ce qu'elle compte faire de cette soudaine liberté.
A Poullic, en Bretagne, elle loue une chambre chez Violette, une vieille dame qui l'aide à retrouver peu à peu le goût de vivre. Isabel commence à travailler à la bibliothèque municipale et, en parallèle, amorce une correspondance avec un homme dont elle ne sait rien, sinon qu'il purge une longue peine à la maison d'arrêt de Poissy.
De la correspondance aux rencontres, à ce parloir où ils vont se retrouver face à face, il n'y a qu'un pas. Mais celui-là est décisif. Le silence, il va falloir le briser.
J’ai beaucoup aimé cette lecture.
Le sujet m’a interpellé.
Dans ce roman, on est au côté d’Isabel.
Une femme discrète, marqué par un milieu familial assez difficile.
Elle s’est depuis plusieurs années enfermée dans un mutisme.
Elle parle très peu, préfère de loin l’écriture.
Sur un coup de tête, elle va quitter son mari, quitter cette vie qu’elle a eu comme par défaut et dans laquelle elle se sent enfermée.
Elle va partir avec sa fille en Bretagne où elle fera la rencontre de Violette.
C’est à cette période de sa vie qu’elle va engager une correspondance avec un détenu via une association.
Pensant venir en aide au détenu, elle va lui écrire pour lui offrir des moments d’échappatoire dans ses journées.
Mais finalement, elle a autant besoin d’aide que lui.
J’ai beaucoup apprécié voir le personnage d’Isabel se dévoiler.
S’ouvrir et déployer ses ailes en quelque sorte.
Voir le lien se créer entre les deux personnages.
Des personnes que tout oppose ou presque.
Ils traînent tous les deux un lourd passé.
Louis est très direct dans ses mots, ses paroles.
Tandis qu’Isabel réfléchit à deux fois avant qu’un mot ne sorte de sa bouche ou de son stylo.
Une lecture originale que je recommande !
Je ne connaissais pas l’autrice qui a pourtant écrit de nombreux livres !
C’est l’occasion de s’intéresser d’un peu plus près à ses autres romans !
Quel bon moment de lecture !
Deux êtres que tout oppose, deux personnages complexes que rien ne prédisposait à se rencontrer.
Une femme et un homme marqués par leur passé, touchés dans leurs coeurs, perdus dans leur histoires respectives.
Une jeune femme douce, fragile qui manque totalement de confiance en elle, qui a perdu le sens de la communication, le goût des relations humaines !
Un homme fort, plutôt du genre taiseux, enfermé en prison, récidiviste, qui porte en lui une blessure non cicatrisée, un passé familial pesant et traumatisant.
Tous deux aux antipodes, vont échanger des mots. Les mots, pour eux, c’est plus facile que la parole !
Et puis il y aura la rencontre, pour de vrai, derrière les murs de la prison !
Et puis… (je ne vous en dis pas plus
Alors que son père qu'elle avait rejeté de nombreuses années auparavant, vient de mourir, Isabel quitte son mari et part avec sa fille de 4 ans d'abord à Paris puis en Bretagne, au bout du bout, dans le Finistère. Là, elle retrouve un certain équilibre grâce à la vieille Violette qui leur loue un gîte. Elle entame alors une correspondance avec un détenu, Louis, de la maison centrale de Poissy. Après avoir franchi le pas de plusieurs visites au parloir, elle décide de s'installer à Paris pour que les rencontres soient plus faciles.
J'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au personnage d'Isabel, qui fuit sa vie qu'elle trouve étouffante, son père, son mari, Violette; c'est une femme perdue, qui ne sait pas manier la parole, mais aussi velléitaire. J'ai commencé à être accrochée à partir de ses rencontres avec Louis, le détenu, qui révèle petit à petit celle qu'elle est. C'est la rencontre de deux prisonniers, l'un l'est physiquement et l'autre moralement symbolisant l'enfermement entre quatre murs et l'enfermement en soi. C'est aussi la rencontre assez rude de deux solitudes à la recherche de la liberté et d'eux-mêmes; ils devront s'apprivoiser avant de progresser ensemble. Pour Isabel, qui parle très peu, ne trouvant qu'en l'écriture et le dessin, un moyen d'expression fidèle, la quête de soi amène petit à petit à la libération de la parole.
Ce livre est le 48ème de l'auteure dont je n'avais jamais entendu parler auparavant; elle nous offre le portrait de personnages complexes, dont la psychologie très fouillée m'a parfois désarçonnée mais qui se sont avérés intéressants et attachants.
#LeParloir #NetGalleyFrance
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