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« Une jeune fille se tient au milieu du chemin. Blouson et short en jean, sans ourlet le short, un peu court pour la saison, découvrant des jambes nues que le chien flaire avec insistance. Sa voix est grave, légèrement poudrée. - Je cherche, dit-elle, le Palais des Orties. » Quelque part en France, une campagne modeste, un peu défigurée. Au fond d'une vallée, à quelques kilomètres d'un village, des hangars recouverts de tôles mangées par la rouille, une ferme où tout serait à reconstruire. Autour, des champs d'orties.
Nora et Simon vivent là avec leurs deux enfants. Ce n'est au départ ni un choix ni un rêve. Ils gagnent leur vie avec une plante que tout le monde arrache. L'ambiance est gaie, plutôt. On se serre les coudes. On est loin du bon vieux temps, avec sa trayeuse, ses odeurs de corne roussie et son hachoir à manivelle. Loin des exploitations à grande échelle, loin de l'agriculture bio et raisonnée. C'est la débrouille. Et puis, un jour, arrive une jeune fille avec son sac à dos. Frederica. Fred fait du woofing. Contre le gîte et le couvert, elle offre ses bras. Le Palais des Orties est un roman d'amour et de métamorphoses, le récit d'une passion brûlante entre deux femmes.
J'ai apprécié le récit de la vie à la campagne, cette famille qui se serre les coudes pour vivre difficilement grâce à cette exploitation très particulière, puisque basée sur la culture des orties. Par contre, j'ai trouvé cette histoire d'amour entre les deux femmes saugrenue, un peu artificielle...
Pas aimé du tout. Histoire plate et artificielle,dont les personnages sont mal incarnés, qui surfe sur les questions à la mode (le genre, le féminisme, l’écologie, l’homosexualité, les néoruraux, le maraîchage…) de façon complètement simpliste pour au final - à mon avis - en déservir la (les) cause(s). Le personnage de Fred est antipathique, stéréotypé, on ne comprend pas la passion amoureuse soudaine qui s'empare de Nora pour cette fille arrivée comme bénévole pour aider à la ferme. Il ne se passe rien d’intéressant, la psychologie des personnages n'est pas fouillée, il n’y a rien de percutant ni de subversif dans cette histoire. Et la fin est affligeante... comme dans un mauvais film.
Savez-vous ce qu’est un woofeur ? C’est quelqu’un qui désire connaître le milieu agricole, bio et écolo, tout en voyageant. Ce système repose sur l’échange, le woofeur s’engage à donner un coup de main contre le gîte et le couvert, et il partage la vie de la famille.
J’ai découvert cette démarche originale avec Frederica, jeune woofeuse, qui débarque un beau matin dans la ferme de Nora et Simon. Avec leurs deux enfants, Anaïs et Noé, ils cultivent l’ortie, celle plante mal aimée et pourtant regorgeant de bienfaits. Le travail est rude, il faut se débrouiller avec peu, s’occuper des récoltes tout en retapant la vieille ferme, et la besogne est écrasante.
Suspicieuse au début, Nora va vite tomber sous le charme de la belle Fred, tout comme le reste de la maisonnée, y compris le chien qui la suit partout. Fred arrive à point, car le couple croule sous le travail. En plus de sa bonne humeur et de son coup de main, la jeune fille va apporter le trouble et le mystère. Elle a voyagé, connait beaucoup de choses comme « cracher le chocolat » en enflammant la poudre de chocolat, ce qui plait beaucoup à Noé. Elle est très libre aussi et critique la chasse aux corneilles que pratique Simon à la demande des voisins qui n’aiment pas leurs craillements. Et si Simon se laissait séduire par cette belle plante sensuelle et libre ? Nora ressent les affres de la jalousie. Pourtant, l’entente est totale entre les deux femmes qui deviennent complices lorsqu’elles vont faire le ménage dans la maison secondaire des voisins friqués.
Nora et Fred vont se découvrir à travers les tâches quotidiennes, créant même de nouveaux produits comme le pesto d’orties. Elles s’apprivoisent peu à peu.
A la ferme, tous veulent profiter de la présence de Fred, elle est devenue indispensable à chacun, s’est installée dans leur vie comme si elle avait été toujours là et prolonge son séjour. Jusqu’à cette fête au village qui va bousculer les choses. Et si les protagonistes de cette histoire allaient aussi devenir urticants pour les autres ?
D’une plume alerte et sensuelle, Marie Nimier nous raconte une passion aussi brûlante que les piqures d’orties, au point de menacer la vie d’une famille.
Ce roman est une histoire de liberté et de tabous foulés aux pieds. L’originalité, c’est de la placer au milieu de champs d’ortie, une culture marginale. J’ai regretté quelques longueurs, mais j’ai été séduite par les personnages féminins, plutôt attachants, tout en regrettant que Simon reste en retrait.
J’ai aimé le personnage de Fred qui est drôle, effrontée mais avec sa part de mystère. Il y a de la sensualité, de la tendresse aussi, au milieu de ces champs d’orties.
Une jeune fille vient bénévolement prêter main forte à Nora et Simon, dans leur exploitation agricole. Cette woofeuse apporte sa force, son courage, son dynamisme, ses idées au Palais des orties. Le début du roman est un peu lent, avec la description des orties, puis l'auteur nous révèle la passion amoureuse qui naît entre les deux femmes C'est un roman tout en sensualité sur le désir et ce qu'il peut entraîner..
Quand une princesse piquante sortie du réseau woofing débarque dans une ferme entièrement consacrée à l’ortie, tout porte à croire que l’on peut se frotter au roman. Et sans risque de démangeaisons aucune, bien au contraire.
En pleine campagne, presque au milieu de nulle part et de partout, se dresse une ferme atypique, gérée par Nora et Simon, ce dernier ayant hérité du domaine familial. Mais l’élevage n’étant plus rentable et face aux dettes, le couple a décidé de s’investir dans une production unique : l’ortie avec des champs à perte de vue dans ce territoire sans prétention. Ils ont deux enfants, Anaïs et Noé et représentant parfaitement une famille française du monde agricole. Ayant besoin de bras à moindre coût, ils font appel au réseau woofing et quelque temps plus tard ils accueillent une jeune femme, Frédérica qui offrira ses bras contre le gîte et le couvert.
Ce n’est pas le travail qui fait peur à Fred et très rapidement elle s’adapte à la vie rurale sans compter ses heures. Elle séduit tout le monde par sa présence, même les animaux sont sous le charme. Nora est troublée, s’interroge. Cette fille a un pouvoir et comment lui résister. Elle s’inquiète pour son couple, craint que Simon en tombe amoureux. Pourtant, c’est tout autre chose qui va se produire dans une passion brûlante.
Marie Nimier offre une très belle fiction, curieusement tout en douceur malgré l’honneur fait à une plante ayant mauvaise réputation, et qui en réalité, a de nombreuses vertus. Celle qui ressort après la lecture, est la satisfaction d’avoir passé un bon moment avec la sensation d’avoir parcouru les pages comme si on visionnait, à l’ancienne, une série de diapositives sur la vie d’une famille sans particularité et qui soudain se trouve confronté à l’inattendu sous les auspices de l’amour et de ses passions.
Avec une facilité et simplicité déconcertantes, l’autrice laisse couler les mots dans un calme olympien contrastant avec le feu qui foisonne dans le cœur des amantes, cet amour charnel qui navigue autant sur les rêves que sur les craintes.
Atmosphère singulière par une plume riche en sentiments avec un côté légèrement désuet qui ajoute un charme non négligeable à cette romance des champs.
Blog => https://squirelito.blogspot.com/2020/09/une-noisette-unerentree-litteraire-11.html
«Le palais des orties» raconte le bouleversement des sens provoqué par l’arrivée d’une bénévole dans une famille d’agriculteurs. Une réflexion aussi surprenante qu’incandescente de la passion amoureuse signée Marie Nimier.
Le travail est difficile à la ferme de Nora et de Simon. À 13 ans, leur fils Noé n’est pas d’un grand secours et à 17 ans leur fille Anaïs, qui ne rentre que le week-end, ne peut guère les soutenir dans leur projet de cultiver, de transformer et de vendre les orties sous différentes préparations. Avec leurs moyens limités, ils pensent toutefois avoir trouvé une solution en accueillant une woofeuse, autrement dit une personne membre du World-Wide Opportunities on Organic Farms, un réseau de bénévoles qui mettent leurs bras à disposition des agriculteurs en échange du gîte et du couvert.
La jeune fille qui se présente, avec 24h d'avance sur la date convenue, s'appelle Frederica ou plus simplement Fred. Et si certains côtés de sa personnalité dérangent Nora, elle ne peut guère faire la fine bouche. D'autant que Cheese et Rimbaud, les chien et chat du domaine, semblent déjà l'avoir adoptée. Tout comme le feront les enfants, les voisins et les habitants qui croiseront son chemin. En fait, personne ne semble résister à la belle jeune fille.
Mais comme elle se met au travail avec ardeur, ce serait même plutôt un avantage. «Malgré ses mains fines et ses ongles longs, Fred travaillait comme elle marchait, régulièrement, avec obstination. Elle ne voulait jamais s’arrêter, même pour boire un verre d’eau, il fallait qu’elle finisse, qu’elle aille jusqu’au bout de sa mission.»
Au fil des jours, la greffe semble prendre, chacun se découvrant un peu plus, même si les histoires de Fred pouvaient donner l’impression «qu’elle réinventait sa vie selon les jours, l’humeur ou les circonstances.»
Un soir, après le dîner, Frederica a fait la démonstration qu’elle savait «cracher le chocolat», c’est-à-dire, enflammer la poudre de chocolat à la manière d’une cracheuse de feu. «C’est à ce moment-là, ce moment très exactement où le nuage s’était transformé en flamme, que je compris ce qui était en train de se jouer dans cette maison. En moins d’une semaine, Fred avait conquis tout le monde. Et les animaux. Et les lieux. Et les hommes. Chacun, et je m’inclus dans ce chacun, guettait les signes de son attention. Chacun voulait être préféré, chacun était heureux quand il était regardé, mais cette joie se doublait d’une sourde inquiétude – chacun était jaloux, chacun dépossédé quand Fred s’éloignait. Cette jeune fille sortie de nulle part avait changé la donne.»
Urticante comme les orties, l’action va alors devenir piquante. La prise de risque est assumée, les rendez-vous secrets s’enchaînent, la passion bouscule toutes les certitudes. Au point de ne plus avoir les mots pour dire combien elle est jouissive. «Il me semble inouï qu’il n’y ait qu’un seul verbe et bien peu d’expressions pour désigner le sommet du plaisir, alors qu’il en existe plus de trente dans la vallée pour désigner la pluie. Il y a pourtant autant de différences entre un crachin et une averse qu'entre un orgasme et un autre orgasme.»
Marie Nimier emprunte les voies défendues avec jubilation, faisant de ce Palais des Orties un symbole des choix assumés, de l’émancipation, de la liberté qui s’affranchit des diktats de la société la plus bien-pensante. C’est cru, c’est bon et ça fait un bien fou!
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