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Entretenir le feu sacré sous peine d'être enterré vivant.
On ne rencontre pas l'art personnifié tous les jours.
Elle est violoncelliste, elle dessine, elle peint, fait de la photo. Elle s'appelle Lou. Lorsqu'il tombe sur elle, par hasard, à Paris, c'est sa vie entière de prof de lettres désenchanté qui bascule et, subjugué par ses errances, ses fulgurances, il se lance à la poursuite de ce qu'elle incarne, comme une incandescence portée à ses limites.
Mais le merveilleux devient étrange, et l'étrange inquiétant : Lou ne dort plus, se gratte beaucoup, semble en proie à de brusques accès de folie. Un soir, prise de convulsions terribles, elle est conduite à l'hôpital où elle plonge dans un incompréhensible coma. Le diagnostic, sidérant, mène à la boulangerie où elle achète son pain.
Quel est donc ce mystérieux mal des ardents qu'on croyait disparu ? Quel est ce feu sacré qui consume l'être dans une urgence absolue ?
Il va l'apprendre par contagion. Apprendre enfin, grâce à Lou, ce qu'est cette fièvre qui ne cesse de brûler, et qui s'appelle l'art.
Quand perdons nous notre regard d’enfant émerveillé sur les choses qui nous entourent ?
A quel moment dressons nous les barrières sensées nous protéger de nos sentiments face à l’art ? Qui nous apprend à masquer nos émotions ?
Lou, elle, se laisse déborder bien au contraire. La musique, la peinture, la photographie tout la transperce.
Elle va ouvrir les yeux de son amoureux.
Malheureusement cette hyper sensibilité n’est pas sans risque.
Un roman lumineux, extrêmement poétique et qui mène à une réflexion sur notre rapport au monde.
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/11/le-mal-des-ardents-de-frederic-aribit.html
Frédéric Aribit entraîne son lecteur dans une histoire rocambolesque. Lisez plutôt. Le narrateur, professeur de lettres un peu las, mène une vie somme toute classique. Père d’une fille, divorcé, il entretient une relation avec Sonia. Un jour pluvieux, alors qu’il est dans le métro, une femme, incarnation parfaite du désir, lui retire les écouteurs des oreilles. Les pose sur les siennes. Ecoute. Sans dire mot. Puis l’embrasse. Disparaît. Moment inattendu, fulgurant, suspendu.
Cette mystérieuse et délicieuse jeune femme va recroiser le chemin de notre narrateur, plus tard dans la soirée, totalement par hasard. Sur le pont de la Grange-aux-Belles. La belle justement au son des tam-tams joue au funambule sur la rambarde. Elle semble insaisissable. Mais une fois les pieds au sol, elle l’embrasse à nouveau, « Tais-toi, serre-moi, embrasse-moi. Je suis l’âme errante. ».
Elle s’appelle Lou. Trois lettres qui nous rappellent à Apollinaire. Lou. Trois lettres entêtantes qui ne vont plus quitter l’esprit et les lèvres de notre narrateur.
Alors la vie bien tranquille de ce professeur va se voir changer pour de bon. Il s’embrase. Tout s’embrase. Le cœur, le corps, la tête. Tête que Lou fait tourner. Corps que Lou fait frémir sous le sien. Cœur que Lou habite désormais. Dans ce feu passionnel, la musique nous envoûte sous les doigts expérimentés de Lou, violoncelliste de profession. Par sa folie, son audace et son arrogance, elle va modifier la vision du monde de notre narrateur. Des A, des E, des I, des U et des O, à la manière de Rimbaud l'auteur déclenche une envolée des sens et nous entraîne à la découverte d’un portrait de femme poétique, haut en couleur. Lou joueuse. Lou charnelle. Lou énigmatique. Lou artiste jusque dans la chair.
Mais alors que notre narrateur et nous-même tentons encore de décrypter cette femme hors du commun, ce fantasme absolu de la féminité et de l’art, Lou va être dévorée par un mal mystérieux. Qui la ronge, la démange. Qui lui provoque des hallucinations… "Le mal des ardents" – appelé également ergot de seigle - se propage. La consume. Et l’histoire de cette dévorante passion pourrait bien voir poindre sa fin.
L’embrasement donc par tous les feux, voilà ce qu’est le roman de Frédéric Aribit. La passion, le désir, la sensualité comme j'aime la lire. Mais aussi le mal, les mots, la poésie, l’Histoire, la religion. Tout y est mais rien n’est de trop. La justesse, le dosage parfait pour envoûter. Et la plume de l’auteur, il faut que je vous en parle aussi. Précise, en perpétuel mouvement. Tantôt saccadée, tantôt posée. Tantôt grave, tantôt poétique, charnelle et drôle. Montagnes russes. Maîtrise et beauté.
De ce fait, on pourrait avoir envie de dévorer ce roman d’une traite tant il emporte dès la première mesure. Avoir envie de le consommer tel un amour fou, imprévisible comme celui qui lie le narrateur à Lou. Mais à bien y réfléchir, je vous dirai de le goûter par petites bouchées. De le consommer avec passion et non frénésie. En drogue douce. Le consommer délicatement plutôt que le voir se consumer ou s’embraser. Personnellement, j'ai essayé de le maintenir, là, auprès de moi, le plus longtemps possible. De prendre mon temps comme lorsque je lis de la poésie. Car Le mal des ardents est un long poème. A Lou. A la passion. A l’art. A la culture. A la vie qui nous entoure. Et je n'ai pas boudé mon plaisir de relire certains passages, une fois, deux fois puis trois pour en décupler la force et en saisir toute la virtuosité.
J'avais beaucoup apprécié le premier opus de cet auteur, je suis scotchée par ce second roman. On y retrouve sa plume élégante, poétique, plus travaillée encore, et surtout on quitte la narration « prétexte » à une réflexion proche de l'essai pour se perdre dans un vrai, beau roman. Le Mal des Ardents, c'est une histoire d'Amours, au pluriel, amour fou instantané des romans justement, pour une inconnue qui vous embrasse un soir dans le métro, mais liaison passionnée aussi avec la poésie, la musique, et dans chacune de ces amours toujours l'excès qui brûle, le danger de l'excès qui fait pourtant aussi, peut-être, toute sa magie… Un cri d'amour charnel jeté à la femme, à la musique, à l'Art, avec toute l'urgence et la fièvre de ces incendies qu'on ne sait plus freiner et qui ne laisseront derrière eux que des cendres… mais bon sang que ce fut une belle flambée.
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