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Le deuxième roman policier de Lebel que je lis et cette fois encore un vrai plaisir de lecture.
Une intrigue efficace, des empoisonnements, des familles décimées, des événements en lien avec la seconde guerre, et un petit tour dans le milieu des livres anciens et précieux.
Des personnages hauts en couleur ; le capitaine Mehrlich toujours aussi attachant malgré son sale caractère et son tissu de clichés, ses lieutenants qui restent fidèles malgré leurs divergences et un stagiaire arrogant qu'il va falloir recadrer.
Le style est percutant et les dialogues toujours savoureux ; j'ai souvent ri.
Cela se lit d'une traite et on a du mal à le lâcher.
Vivement la lecture d'un troisième.
C’est une sale période pour le capitaine Mehrlicht, son ex-collègue et ami est en train de mourir d’un cancer à l’hôpital et sa hiérarchie l’affuble d’un stagiaire particulièrement pénible, une sorte de fils à papa pistonné et imbu de lui-même qu’il prend en grippe immédiatement. C’est suivi comme son ombre par ce jeune blanc-bec que Mehrlicht et son groupe entame une enquête qui débute à l’hôpital Saint-Antoine ou un patient vient de mourir empoisonné. Très vite, bien trop vite, les morts s’empilent, des morts victimes d’un poison artisanal foudroyant, des morts qui n’ont en apparence aucun lien entre eux. Une empoisonneuse insaisissable semble frapper au hasard et semer la mort, la panique gagne la population et les chaînes infos, la pression hiérarchique se fait plus forte, il faut l’arrêter. Mais comment l’arrêter si on ne comprend pas quel but elle poursuit, car il y en a un, forcement…
C’est le premier roman de Nicolas Lebel que je lis, après en avoir beaucoup entendu parler. Et je dois dire que cette enquête, et les personnages croqués par Lebel ne manquent ni de sel, ni d’intérêt. Le style est très agréable à lire, l’humour y est omniprésent, ce qui est toujours appréciable dans un roman noir et même si on prend ce roman sans connaître ni avoir lu ce qui précède (car je pense qu’il s’agit d’un héros récurrent et que « le Jour des Morts » n’est pas le premier livre), on n’est pas perdu, on comprend tout ou presque. Les personnages de flics sont hauts en couleur, ils n’ont pas leur langue dans leur poche et leur langage est fleuri, imagé (parfois c’est presque trop!). Mehrlicht aime bien jouer au vieux réac « qui ne sait pas qui est Bruce Willis », mais c’est plus une posture qu’un véritable trait de caractère. Juste, le personnage de Dossantos intrigue et inquiète un peu. Passionné par l’ordre, le code pénal, disposé à arrêter tout le monde tout le temps, plus ou moins partisan de la peine de mort, on sent l’ancien skinhead sous le policier et franchement, si au premier abord il peut faire sourire avec certaines réparties, plus on avance et moins il nous apparaît sympathique. Mais l’ensemble de l’équipe, leur querelles de chiffonniers, leur langage fleuri, leurs rapports compliqués avec la hiérarchie tout cela forme un petit cocktail qui doit fonctionner sur la durée et je ne serais pas contre les retrouver dans une autre aventure. Concernant l’intrigue, on comprend tardivement où elle veut nous emmener, le nœud de l’enquête se situe loin : ailleurs qu’à Paris, à une autre époque. Certains pourraient trouver le dénouement un petit peu tiré par les cheveux mais il ne l’est pas tant que cela. Si on connaît un peu l’Histoire, on met le doigt sur le mobile de l’empoisonneuse dès que quelques mots clefs sont prononcés. Personnellement, à compter du moment où l’intrigue se délocalise, j’avais une intuition qui s’est révélée être une bonne piste ! Parallèlement à l’enquête il y en a une autre, qui est évoquée par petites touches, une histoire de dénicheurs et de collectionneur de livres anciens. Pendant les 4/5ème du livre, on ne comprend pas bien ce que cette histoire a à avoir avec l’empoisonneuse. La jonction se fait tardivement, de façon presque accidentelle. Je ne sais pas bien pourquoi Nicolas Lebel a inséré cette histoire de livres précieux au milieu de son récit, ça ne parasite pas trop l’intrigue mais ça ne lui apporte pas grand-chose non plus, soyons honnête. Mais peut-être Nicolas Lebel est-il un amoureux des livres et a-t-il juste saisi une occasion pour évoquer cette passion, qui sait ? En tous cas, son roman est très agréable à lire, instructif et il en appelle d’autres du même acabit.
https://colorandbook.blogspot.com/2020/12/le-jour-des-morts-de-nicolas-lebel.html?m=1
Quel plaisir de retrouver le capitaine Mehrlicht pour une nouvelle enquête de folie. J'ai aimé suivre l'enquête pour découvrir qui est cette tueuse en série et pourquoi cette femme empoisonne des personnes, qui ne semblent rien avoir en commun. Un thriller bien ficelé, avec de l'action, du suspense, des mystères et des rebondissements.
les +
* L'histoire en elle-même est très bonne. L'enquête est captivante. C'est bien pensée. Un réel page turner qui possède tout ce que j'aime dans un thriller.
* Je me suis encore plus attaché aux personnages.
J'ai adoré leur personnalité encore plus aboutie au fil des tomes. Ils sont bien travaillés, profond et intéressant.
* Je suis une adepte de la plus de Nicolas Lebel. C'est additif, fluide, rythmé, piquant très visuel et drôle.
Les - :
* Le début était légèrement ennuyeux. C'est un peu long à démarrer.
* La fin est un peu trop abrupte. Il me reste quelques questions sans réponses.
Il y a des livres que l'on regrette amèrement d'avoir laisser dormir dans une PAL pendant des années . Eh bien ce roman de Nicolas Lebel en fait partie .
J'ai en effet découvert une pépite , véritable plaisir de lecture ,qui se dévore en quelques heures .
Une fois refermé, je ne sais pas pourquoi , j'ai pensé à cette expression des pionniers des supermarchés yankees qui disaient : « No parking . No business.»
J'ai trouvé que cela s'appliquait plutôt bien à ce roman mais dans le sens suivant : no good characters . No good novel .
La brochette de personnages dépeinte dans ce roman est effectivement pour moi une véritable réussite.
De belles personnes - mais aussi quelques mauvaises - des caractères entiers , bien trempés , forts , leurs défauts et leurs faiblesses sans aucun filtres, qui ne tombent jamais dans la caricature même si certains d'entre eux m'ont bien fait sourire et qui vont toujours au bout de leur conviction quelle que soit l'adversité . Sans aucun doute l'un des principaux piliers de ce récit , où l'équipe du commissariat du XII ème arrondissement est confrontée à une insaisissable empoisonneuse en série, qui terrasse ses victimes sans relâche . le capitaine Mehrlicht et son équipe de lieutenants sont mis sous pression par leur hiérarchie et par les médias . La psychose et la peur se répandent parmi la population. Mais les pistes sérieuses restent rares .
La réponse à tous ces crimes se trouvent peut être ailleurs, dans un passé pas si lointain où certains choix et certains actes auront marqué de leurs empreintes indélébiles l'avenir funeste de plusieurs générations .
Du grand roman ( policier ), vivant , contemporain par les faits de société qu'il n'omet pas de mentionner ( le cas de la régularisation des travailleurs sans papiers ), gourmand , où l'on savoure chaque mot et chaque page à sa juste valeur.
Un style lumineux, un scénario millimétré où les rebondissements sont calculés afin que le lecteur reste en haleine permanente. Un humour , aussi , qui ne manque pas de piquant mais qui sait vite laisser sa place à l'émotion et la sensibilité quand c'est nécessaire.
Un anti héros magnifique et attachant , un flic biscornu , déglingué , shooté à la nicotine mais un gastronome devant l'éternel qui sait apprécier la bonne bouffe , campagnarde, cuisinée avec des plats du terroir, avec du gras et de l'amour en barre . Une peau de vache rempli de contradictions mais qui a l'esprit d'équipe chevillé au corps, l'amour de son métier et l'instinct du flic d'expérience comme meilleur diplôme. Sacré Mehrlicht qui illumine ( pour les germanophones) de sa présence, de son charisme et de sa détermination ce roman qui ne mérite en aucun cas de moisir dans une pile de livres trop longtemps.
Parce que je ne fais jamais comme les autres, je découvre les aventures du capitaine Mehrlicht complètement dans le désordre.
Et entre nous qu’importe !
Puisque chaque intrigue apporté sa pierre à l’édifice mais surtout parce que je me régale à lire chacune de ces histoires.
J’ai découvert Nicolas Lebel il y a un an avec De cauchemar et de feu.
Et il faut le dire dès maintenant, son personnage principal, le capitaine Mehrlicht donne envie de continuer à découvrir ses enquêtes. Un personnage haut en couleur qui est bien entourer par ses coéquipiers et qui possède un parler décapant !
Alors certes, ce n’est que mon deuxième de l’auteur… Mais je suis déjà sous le charme. Humour, coup de gueule et sueurs froides sont au rendez-vous tout comme la peur, la colère et l’incompréhension. Un mélange d’émotions qui nous offre un bon moment de lecture.
Aujourd’hui je vous parle de Le jour des morts de Nicolas Lebel paru aux éditions Marabout.
Ça commence en douceur, ça pose les bases ici et là.
Et d’un coup ça vous emporte !
Voilà l’impression que m’a donné cette histoire.
Dès le début on sent que cela va être compliqué parce que la mort frappe au hasard ce qui a de quoi faire perdre son latin à nos chers enquêteurs. Puis ces derniers sont également pris dans leurs tourments personnels.
Cela n’empêche qu’ils restent exceptionnellement compétents malgré leurs failles, tirant des forces en chacun d’eux… Même quand un stagiaire horripilant débarque ! Lui il a de quoi vous faire grincer les dents… Et cela plus d’une fois!
Dans Le jour des morts, l’auteur s’attarde sur deux axes principaux tout en nous déroulant l’intrigue, page après page. Si au début on pourrait paraître sceptique par rapport à la construction de l’intrigue et à l’endroit où il souhaite nous mener, très vite on comprend les aboutissants. Mais surtout que chaque chose est présente pour une bonne raison : personnage, actions, décor, rien est laissé au hasard.
Pas de blabla inutile ici.
Ou plutôt tout a un sens et permet également de divertir le lecteur dans des moments où l’ambiance peut s’appesentir. Que ce soit parce que l’enquête, déjà complexe, l’est encore plus qu’elle n’y paraît ou parce que le stagiaire est une tête à claque ambulante.
C’est d’ailleurs ce que j’apprécie chez Mehrlicht, Latour et Dossantos et les autres.
C’est qu’ils parviennent à détendre l’atmosphère à travers leurs échanges alors même que la situation ne s’y prête pas forcément. Mais surtout cela permet d’en apprendre davantage sur eux, que ce soit ce qu’ils sont au boulot que dans leur vie perso.
Chacun amène un petit quelque chose, fait avancer l’histoire principale mais également la leur, donnant peu de temps pour s’ennuyer.
Au final, l’ensemble est assez dynamique, ce qui est grandement dû au charisme des personnages, à ce qu’ils dégagent mais également au déroulé de l’intrigue et à l’environnement dans lequel ils évoluent.
Un environnement maussade, pluvieux, sombre qui d’une certaine manière, affecte nos protagonistes et ça se répercute sur le lecteur. Ou en tout cas mon empathie et mon envie d’en découvrir plus s’est quelque peu décuplé.
Pour être honnête un certain sentiment de malaise m’a suivi durant ma lecture parce que j’avais la sensation de poursuivre un courant d’air. L’auteur parvient tellement à susciter tous nos sens qu’il nous immerge sans trop de difficultés à son enquête et à ce qu’il souhaite partager avec nous.
En bref,
L’intrigue se construit sur des faits tangibles qui entraînent un dénouement plein d’émotions. J’ai complètement adhéré à cette fin bluffante, perturbante aussi, et j’ai avalé ces dernières pages.
D’une parce que c’est émotionnellement parlant et de deux parce que ça paraît comme une évidence. L’auteur nous démontre que tout ce qu’il a écrit depuis sa première phrase a une raison d’être et que rien est laissé au hasard.
Je vous conseille vivement de découvrir cet auteur si ce n’est déjà fait et de peut-être commencer par le début haha.
P.S : compliqué pour moi de rédiger cet avis sans vous en dire de trop. J’espère que j’aurais quand même réussi à vous donner l’envie de le découvrir =)!
"Octobre en bruine, hiver en ruine".
28 octobre-5 novembre, une semaine de Toussaint où la pluie et la brouillasse semblent noyer jusqu'à l'idée même de joie printanière, où les morts, dans leurs caveaux, ne peuvent que se sentir encore plus tristement morts. Même les facéties de Jacques, dans sa chambre d'hôpital, prennent le masque de sa mort prochaine et le capitaine Mehrlicht a bien du mal à faire semblant d'en rire.
Il n'a pas non plus de quoi rire lorsqu'on lui attribue un stagiaire détestable, fils de, protégé de, intouchable, incompétent et pervers. Et le spleen mehrlichtien ne va pas en s'amenuisant lorsque d'incompréhensibles meurtres s'accumoncellent comme boulets de canon à Gravelotte. Heureusement qu'il peut compter sur une équipe soudée et sur une jolie rencontre avec Mado pour venir écoper la tristesse qui l'englue !
L'enquête, donc : des cadavres qui semblent n'avoir aucun rapport entre eux, aucun lien géographique, amical, associatif ou autre. Cependant les lieux, les méthodes, les moments, paraissent justement trop isolés pour être le fait du hasard. Il faut remonter bien loin dans le temps pour trouver des indices et des mobiles pour ces crimes. Remonter jusqu'à la période de l'occupation allemande et aux jours de confusion entre bien et mal qui ont suivis la Libération. Comme issu des limbes du temps, l'Ange de la Mort poursuit une vengeance par procuration que l'équipe de Mehrlicht cherche à stopper.
Magistralement construite, l'intrigue m'a tenue en haleine jusqu'au tout dernier mot. Mais ce serait réducteur de ne voir que cette qualité au roman de Nicolas Lebel. Loin d'être des silhouettes ou des ombres sans profondeur, les personnages s'incarnent au plus juste. Leurs caractères complexes, fouillés, se découvrent au fil de dialogues percutants et de situations qui alternent entre enquête et vie privée, entre le drame et la comédie, voire le burlesque. L'écriture possède une fluidité, un naturel, qui s'enrichissent de trouvailles langagières jubilatoires, tout en étant capable d'une jolie subtilité quand il s'agit de ménager des pauses plus réflexives ou philosophiques.
Le roman de Nicolas Lebel va bien plus loin que le polar centré sur une intrigue dont il s'agit de découvrir l'issue. Il nous entraîne dans une véritable réflexion sur la mort, sur l'Histoire et sur le temps qui n'efface rien des haines et des rancunes. Ce "jour des morts" est un vrai coup de maître-romancier !
C'était un de mes objectifs, découvrir l'univers de Nicolas Lebel. Et comme novembre rime avec Toussaint, rien de mieux que de lire Le jour des morts. Un polar de saison, mais pas que...
Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l'hôpital Saint-Antoine : un patient vient d'y être empoisonné. Le lendemain, c'est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie... Tandis que les cadavres bleutés s'empilent, la France prend peur : celle qu'on surnomme bientôt l'Empoisonneuse est à l'œuvre et semble au hasard décimer des familles aux quatre coins de France depuis plus de quarante ans. Les médias s'enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d'une trentaine d'années que de nombreux témoins ont croisée ?
Dès les premières pages, nous voici embarqués aux côtés du capitaine Mehrlicht et son équipe aussi réduite que soudée. D’emblée, ce sont les personnages qui attirent. Ils ont tous de l'épaisseur, sont tous parfaitement travaillés, racés. Mehrlicht est une espèce d'ours mal léché au grand cœur et à la répartie aux petits oignons. C'est un régal de lire les bons mots de cet épicurien. Quant au lieutenant Dossantos, c'est un flic érudit, passionné, capable pour chaque infraction de citer précisément l'article du Code pénal qui la sanctionne. Sophie Latour est la touche féminine de l'équipe. Amoureuse d'un sans-papier, elle n'a qu'une obsession, le faire naturaliser. Et pour compléter ce fabuleux trio, voici que débarque un stagiaire, Lagnac. Un beau gosse insupportable, fils de... Une vraie caricature de sale type, qui sans le piston de son père ne serait bon qu'à faire le café. Et encore...
Côté intrigue, nous ne sommes pas en reste. Elle est parfaitement construite, rythmée. Tout commence à l'hôpital Saint-Antoine à Paris pour nous embarquer dans le limousin nous renvoyant à une époque sombre de notre histoire. Aucun temps mort, l'intrigue court sur plusieurs générations. En parallèle de l'enquête on croise un collectionneur amoureux de beaux livres anciens et son bouquiniste passionné, des hommes et femmes de pouvoir qui viennent alimenter l'intrigue sans oublier la référence au plaidoyer contre la peine de mort de Victor Hugo.
Le jour des morts est un polar de très bonne facture. Nicolas Lebel, linguiste et enseignant, nous propose une écriture riche, des personnages hauts en couleurs qui ont de l'épaisseur, une intrigue parfaitement ficelée. Tout est réuni pour oublier la grisaille automnale et passer un très bon moment.
https://the-fab-blog.blogspot.fr/2017/12/mon-avis-sur-le-jour-des-morts-de.html
Suspens, humour, émotion et une intrigue de qualité pour ce deuxième volet où je retrouve avec un grand plaisir Mehrlicht et ses lieutenants, Dossantos et Latour.
Nicolas Lebel travaille. Il construit habilement son polar avec une réelle épaisseur. Souvent dramatique et parfois burlesque, toujours sur une période courte, il joue avec un timing serré dans lequel il intègre des nombreux rebondissements – le tout autour de la Toussaint, le Jour des Morts. C’est vif et remarquable. L’écriture est toujours riche et rythmée. L’intrigue est aux cordeaux tout comme ses personnages. Pas de chapitre court pour donner du rythme. Les dialogues nombreux y suffisent amplement.
Mehrlicht a toujours des bons mots en bouche quand il n’a pas une gorgée de Côte-Rôtie dans le gosier, qu’il partage avec son pote Jacques qui se meurt d’un cancer à l’Hôpital Saint-Antoine. Fort en gueule, misogyne, inapte à la vie de province et rivé sur ses Gitanes, il est, à nouveau le pivot de ce roman. Doté d’un grand-cœur, abrutissant les stagiaires, il sait compter sur une équipe aussi réduite que soudée. Un trio ancré dans une fidélité à toute épreuve.
Le jour des morts, c’est d’abord une 1ère intrigue. Dans le couloir de l’hôpital où se meurt Jacques, un patient est retrouvé mort, empoisonné. Ce n’est pas la 1ère victime. Hommes, femmes ,enfants sont victimes d’une empoisonneuse. Elle accumule les décès. Et nous voilà plongés dans un règlement de compte qui court sur plusieurs générations pour nous mener dans un coin perdu du Limousin. En parallèle, Nicolas Lebel, rehausse l’intrigue savamment par l’intermédiaire d’un collectionneur passionné de livres anciens, par la vie de Latour et de son amoureux sans-papier, par Dossantos et son passé, par Matiblout et son besoin de reconnaissance politique ou par Guillaume le nouveau stagiaire.
Voilà. Tous les ingrédients sont là. Après seulement quelques pages, l’alchimie prend. Lebel sait rendre crédible son intrigue, il nous remue les sens. Nulle question de science, juste une atmosphère sombre froide et pluvieuse de ce mois de Novembre. Ses personnages ont une véritable épaisseur. Qu’il s’agisse de vengeance ou d’impuissance face à la mort, Lebel sait être juste dans les émotions. Preuve en est, les échanges entre Mehrlicht et Jacques m’ont cloué lors de leur mise en place de leur opération Halloween. Les larmes me sont venues tout autant que le rire.
Le jour des morts, est un excellent polar. Osons le mot ! Mais ne lui donner que l’impression qu’il traite de pouvoir, de justice, de vengeance et de mort ne serait pas lui rendre grâce. Ce roman est aussi un vif plaidoyer contre la peine de mort. Merci Nicolas pour ce rappel de Victor Hugo.
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