Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Le grotesque éclaire l'oeuvre de Herbert Rosendorfer et celle-ci aide à comprendre ce qu'est le grotesque qu'elle illustre on ne peut mieux. Mais qu'est-ce que le grotesque - sans la compréhension duquel on ne saurait traiter de l'oeuvre en question? On trouve déjà ce phénomène, que l'auteur fait naître de forces antagonistes au point de jonction entre rationalité et Inconscient (ou Cosmos), dans la Grèce antique. Pour Aristote, la comédie, le drame satyrique, viennent des dionysies, ces processions phalliques en l'honneur du dieu où les masques, objets de railleries, servaient à conjurer les démons. Si l'on fait des démons antiques les forces souterraines au service de la divinité qui apparaissent, masquées, à la surface de la conscience, et des railleries, le rire de l'intellect pour conjurer l'horreur des ténèbres, on a le grotesque tel qu'on le trouve aussi bien chez Rabelais, Sebastian Brant, Shakespeare, E.T.A. Hoffmann, Kafka ou Rosendorfer. C'est la condition même de l'homme au monde, Prométhée qui a rompu avec les dieux, qui est grotesque. Et c'est de l'hybris justement que se moque Herbert Rosendorfer. Celle de l'homme, vermisseau en qui vient se briser le dessein des dieux, parasite et vermine. Il faudrait qu'il disparût de la surface du globe pour que vive la vie. C'est l'inanité des oeuvres de l'ego - ou de l'intellect - que l'oeuvre ici traitée nous relate sur le mode grotesque, la dérisoire agonie de l'homme qui, ayant largué les amarres, ne fait pas qu'aller à sa perte, mais entraîne encore avec lui le monde et tout ce qui est.
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