Nous vivons dans la servitude, prisonniers de nos conditionnements, de nos peurs, de nos avidités, au fond, de notre immaturité. Ne parvenant pas, toutefois, à nous résoudre à ce que la vie se limite à la somme de nos plaisirs et de nos déplaisirs, nous aspirons à quelque chose de plus : nous rêvons d'un ailleurs. Ailleurs géographique, ailleurs métaphysique, éventail du possible s'ouvrant quasi à l'infini. L'infini recouvert à chaque instant par les conventions de tout poil, par l'encombrement du connu, du prêt-à-penser et du prêt-à-vivre auxquels nous consentons tout en les honnissant. Telle est notre grande contradiction.
L'auteur part du constat que la contradiction est notre alliée parce qu'elle nous fait mûrir.
Prendre acte de nos contradictions afin de nous comprendre nous-mêmes et les autres, c'est amorcer le processus qui permet de se dépasser dans un élan d'affranchissement de la servitude.
Alors l'ailleurs, le grand ailleurs dont nous rêvons se résorbe en soi et devient peu à peu réalité. Il est la liberté qui ne se laisse déterminer par rien, mais qui détermine tout le reste, y compris l'indissociabilité des contraires.
Dès que l'esprit cesse de s'identifier à ses propres projections, il ne fait plus qu'un avec lui-même, et la conscience pure se manifeste alors dans tout son éclat bienfaisant. Chaque instant se suffit à lui-même pour celui qui accueille ce qui est, sans rien retenir ni repousser.
Ce livre nous invite à la liberté intérieure qui se manifeste toujours dans son authenticité comme libération, comme sortie du confort servile. Cette liberté est donnée avec la vie de l'absolu qu'elle épouse au quotidien.
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