Les chroniques sont en ligne ! A découvrir pour avoir des idées de lecture...
Une grande et étrange maison, un parc, une grille résolument fermée : c'est dans cet univers clos que vit Isabelle, 26 ans, suivie comme son ombre par Léo, son seul compagnon. Isabelle observe et décrit la vie de la maison et de ses habitants. Tout semble normal.
Normal ? Pas si sûr.
Car peu à peu le doute s'installe : qui sont-ils, cette mère qui terrorise Isabelle et règne sans partage sur la maisonnée ? ce Léo, qui ne parle ni ne répond jamais ? ces personnages, dont Isabelle cherche à se débarrasser, et qu'à coup de manigances elle finit par éliminer ? Et pourquoi ces barreaux aux fenêtres de sa chambre ? Qui donc est Isabelle ?
Le cours des événements s'accélère, les choses se précisent : Isabelle s'enfonce dans sa folie, le monde autour d'elle chavire. Hallucinée, ne va-t-elle pas, dans un saisissant renversement, elle qui jadis nourrissait d'insectes un petit lézard, devenir à son tour le festin du Lézard ?
Les chroniques sont en ligne ! A découvrir pour avoir des idées de lecture...
Plus que quelques jours avant les premières chroniques de nos #explolecteurs, venez découvrir les avis de la page 100 !
Bienvenue dans l’univers de la folie avec sa logique et ses règles , le tout soutenu par une écriture forte , percutante...Entrez dans la tête d’Isabelle et laissez-vous ensorceler...
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/10/le-festin-du-lezard-de-florence.html
Histoire d'un enfermement
Isabelle, une jeune femme de 25 ans, vit recluse dans une grande maison bourgeoise au fond d'un parc fermé par une lourde grille. Elle vit dans une demeure aux multiples portes fermées, des barreaux ont été posés aux fenêtres de sa chambre dont la porte est verrouillée mais Isabelle a réussi à subtiliser un double de clés à sa mère et parvient à circuler dans la maison, la plupart du temps en chemise de nuit et pieds nus.
Son père, un homme lâche, est accaparé par son travail. Son frère, devenu séminariste, vit heureux loin d'eux.
Isabelle et sa mère, qu'elle nomme Mère tout au long du récit, sont différentes en tous points et communiquent par leur haine réciproque. Sa mère " rit comme elle crie, trop fort. rit si fort que son rire s'entend aux quatre coins du monde".
Sa mère hait Isabelle prétendant qu'elle a enfanté un monstre et Isabelle rêve de fuir cet enfer et d'aller dans "l'autre monde", "Ici, tout est souffrance, d'une indicible et silencieuse souffrance." On pressent de la violence et on ressent la peur d'Isabelle. "Les souvenirs sont scellés, les vies étriqués, les âmes enchaînées."
Une histoire d'emprise d'une mère sur sa fille…
Le récit est un long monologue d'Isabelle qui s'adresse à son fidèle ami Léo qui ne lui répond jamais. Qui est vraiment Léo? Existe-t-il vraiment?
On découvre au fil du récit qu'Isabelle peut aussi faire preuve de machiavélisme. Elle raconte à Léo des choses étranges voire dramatiques sur un ton très calme. Qui est vraiment Isabelle?
Le récit surprend, on est complètement déstabilisé. Où ce roman nous emmène-t-il? Où commence le rêve, où s'arrête la réalité?
L'auteure excelle à créer une atmosphère asphyxiante, oppressante. L'écriture est vive, le style est envoûtant et la lecture complètement addictive, on est maintenu en haleine jusqu'au dénouement.
Ce premier roman de Florence Herrlemann révèle une auteure au talent certain que je vais suivre désormais.
Au départ trois personnages, la narratrice Isabelle, Mère et Léo. En entrant dans ce livre j'ai eu l'impression d'assister à une corrida et d'être dans l'arène.
Je m'en explique. Comme pour une corrida nous assistons au paseo, le défilé des protagonistes.
Isabelle c'est le taureau, Mère est le matador et les autres personnages réels ou fictifs sont les picadors. Si dans l'arène l'art consiste à affaiblir le taureau par des piques et banderilles, ensuite après des passes avec une muleta, le matador doit porter l'estocade et mettre à mort le taureau.
Oui mais il arrive que le taureau ne se laisse pas faire.
Isabelle de Morry 25 ans vit encore chez ses parents, une belle demeure où elle est le plus souvent seule avec Mère, père affairé, frère séminariste, son prétendant choisi par Mère, n'est pas vraiment séduisant. Une grande batisse, un grand portail, des barreaux aux fenêtres et un grand parc, c'est ça l'arène où tout se joue.
La bouche d'Isabelle est comme les naseaux du taureau, brûlante, fumante, écumante, saignante.
Et dans ce déferlement de morve se dresse le portrait de Mère, omniprésente, puissante, avilissante et qui plante ses banderilles.
Isabelle en un long monologue nous montre toutes les cicatrices laissées par les banderilles et c'est une Isabelle mise à nu dans une course folle qui envahit le lecteur, le retourne, le maltraite, l'interroge et le prend à témoin de sa souffrance.
La muleta rouge sang devant ses yeux, la fascine, l'hypnotise et lui ordonne de foncer, démolir, détruire et retourner cette fatale emprise.
Face à ce chiffon rouge la peur hausse le ton, gronde, hurle, vocifère sans répit. Elle perd le souffle, ses muscles bandés l'affaiblissent, elle a peur, mais elle est ivre de rage, elle veut sa liberté.
Le monde d'Isabelle va vous happer pour ne plus vous lacher.
"Mère joue Bach comme elle respire, gonflée de colère. De cette colère qui fait trembler les murs et empêche les coeurs de battre, les poumons de se remplir d'air."
C'est sous cette emprise que se retrouve coincé le lecteur, arrêtant de respirer, son coeur tapant dans ses oreilles, le ventre noué, suspendu à cette histoire, qu'il a commencé et qu'il lira jusqu'au bout sans s'arrêter et qui le poursuivra bien au-delà du dernier point, ne faites pas confiance au mot FIN car vous n'en aurez pas fini avec cette histoire.
La construction du livre est juste une mécanique de précision qui donne la densité à un vocabulaire riche et travaillé comme le fer chauffé à blanc par le forgeron afin de lui donner la forme voulue.
Un premier roman d'une rare maîtrise qui ferait une formidable pièce de théâtre.
L'histoire ne pouvait trouver meilleure résonnance que dans une photo de Kamil Vojnar, qui illustre à la perfection l'incompréhensible entre la beauté et la douleur mêlé au monde onirique.
@Chantal Lafon de Litteratum Amor 4 septembre 2016
Déjà la couverture pouvait intriguer, déjà le titre avait quelque chose d’étonnant ″Le festin du lézard″. Vous imaginez un lézard festoyer ? Et puis à la lecture des pages, très vite l’ambiance du récit se révèle, elle aussi, étonnante et même davantage, et le titre s’explique.
Pour son premier roman Florence Herrlemann a choisi une narratrice fort particulière. Isabelle de Morry, cette jeune femme au patronyme à la fois désuet et élégant est, pour le moins surprenante. Elle parle, parle, ne cesse de jacasser, de bavarder, d’apostropher Léo. Mais Léo ne répond pas. Qui est Léo ? Le double d’Isabelle, un personnage imaginaire, son journal intime ? Léo est toujours là, véritable confident, déversoir de haine, de peur, d’horreur. Car Isabelle vit dans une grande maison bourgeoise, dans une chambre avec des fenêtres à barreaux, près d’une mère qu’elle déteste, que dis-je, qu’elle hait, qu’elle exècre, qu’elle vomit. Et elle a peur.
Son père, son frère, elle les nomme mais ils sont bien absents. Seule la mère est omniprésente. Les invités, le médecin, mari potentiel dans l’esprit de la mère, les ″bonnes″, tout ce petit monde objet de critiques souvent violentes de la part d’Isabelle existe-t-il ? Car, visiblement l’auteur traite là d’une pathologie mentale et avec une virtuosité certaine. Comment ne pas penser en effet que la vie de la narratrice est toute entière dans sa tête ?
L’écriture extrêmement diversifiée nous entraîne dans les logorrhées d’Isabelle, tantôt de manière abrupte à l’aide de phrases courtes et sèches, tantôt de façon plus douce, les phrases se faisant circonvolutions onctueuses, harmonies surannées. Si le fond du récit m’a été douloureux, pesant, accablant jusqu’à la nausée parfois, la peur souvent, je dois avouer que les mots m’ont bluffée. La prose imagée à l’extrême, travestissant la mère en ogresse, le cèdre en ami, narrant une vie aux limites du rêve, traquant les délires jusqu’à l’infini, fait de ce roman atypique une belle réussite littéraire.
Ce livre me rappelle Brautigan, le monstre des Hawkline une atmosphere un peu sourde comme celle des reves, un personnage et une maison etrange, beaucoup de suggestions et en effet, un lecteur tenu en haleine jusqu'au denouement auquel on s'attend bien malheureusement
C'est en lisant la critique de Benoît, que j'ai senti qu'il ne fallait pas passer à c^té de ce premier roman , et je l'en remercie. Bigre ! Un petit livre comme celui là ne vous laisse pas indemne !
Cette Isabelle de...,âgée de 26 ans entreprend un long monologue avec Léo, un être ou une chose indéfinissable. Le décor est ouaté, grande maison, grand parc, neige, un arbre , un cèdre comme refuge . Une atmosphère onirique en sorte.
Et au centre , la MERE, démesurée dans tous les sens du terme, vue ainsi par sa fille.
Les quelques personnes qui entrent dans cette demeure sont perçues comme des ennemies sauf peut-être , et encore, une jeune Eloïse...
Si la chambre de cette Isabelle comporte des barreaux, si elle est souvent enfermée, on imagine aisément sa maladie, et c'est à tout ce qui lui passe par la tête que douloureusement
le lecteur est confronté. Jusqu'à une fin qui était plus que prévisible.
Le texte est magistralement écrit , avec suffisamment de recul pour éviter pathos et larmoiements. Mais quelle gifle ! Le livre est pourtant court, mais il faut en arrêter la lecture parfois pour reprendre son souffle. L'auteur aussi devra reprendre son souffle avant de nous offrir un second roman...que je guetterai c'est certain.
http://alombredunoyer.com/2016/08/08/le-festin-du-lezard-florence-herrlemann/
Le festin du lézard est le premier roman de Florence Herrlemann. Cet opus fait l’objet de nombreuses excellentes chroniques sur la blogosphère. L’écriture est notamment portée aux nues.
Amoureux des belles phrases, cela ne pouvait que m’inciter à me le procurer et le lire rapidement. Je remercie mon ami Denis pour l’envoi de cet ouvrage. Reçu samedi midi, je n’ai pu patienter.
« Rien ne sert de prévoir, d’échafauder, d’imaginer. Je vous l’ai dit maintes et maintes fois, rien, rien ne se passe jamais comme prévu, rien n’est comme on le croit. C’est une loi mathématique. Une loi indiscutable, irrévocable ! Pourquoi l’oublions-nous si souvent ? »
Alors me direz-vous ? Quelques mots sur le fond pour commencer.
La première chose, et non la moindre, est que ce roman n’est pas facile d’accès. A l’inverse, il laissera assurément en dehors de la maison certains lecteurs. Le sujet est très compliqué (résumons par les relations mère/fille et l’emprise totale de l’une sur l’autre), l’ambiance oppressante, dérangeante.
En résumé, on est loin du page-turner ou du roman léger. Le lecteur est clairement bousculé, souvent mal à l’aise, au bord du précipice. Je pense qu’il est impossible de sortir indemne de cette lecture.
La deuxième remarque est l’utilisation systématique du vouvoiement par Isabelle quand elle s’adresse à Léo. Ainsi que du terme Mère quand elle évoque la sienne. Cela peut entrainer une sensation de gêne, de fraicheur, une difficulté à rendre les personnages attachants et donc à rentrer réellement dans le récit… D’ailleurs, qui est réellement Léo ? Existe-t-il vu qu’il ne répond jamais ? Chacun ressentira selon ses propres émotions et sa propre sensibilité.
« Quant à vous, Léo, votre sens pratique, votre sang-froid, votre célérité vous rendent plus que jamais indispensable. Je suis fière de vous avoir à mes côtés ».
Dernier point à souligner : l’histoire en elle-même est un monologue de Isabelle. Un long monologue amer, onirique, exprimant violence, dureté, souffrance, mais aussi beauté et douceur, mélangeant et alternant réel et irréel… Là encore, cela ne plaira pas à tout le monde.
« Pendant que d’autres se blottissaient mollement dans les bras de Morphée, moi je luttais pour ne pas choir sous le poids des enclumes qui chargeaient mes paupières. J’ai vaincu une à une les ombres de la nuit. J’ai maté mes démons, m’en suis fait une armée. J’ai mis à rude épreuve mon arme absolue : ma matière grise ! Et je dois dire que j’ai idéalement mis à profit le surplus d’intelligence dont la nature m’a gratifiée… Je n’ai rien gaspillé, la machine a tourné à plein régime pendant toute la nuit sans jamais montrer un signe de fatigue : pas une défaillance mécanique, un bijou de technologie humaine ! Pendant huit longues heures – la nuit, les heures sont plus longues – moi, Isabelle de Morry, ai tournée et retourné dans tous les sens le problème épineux – sans jamais me piquer- bref, je nous ai trouvé une solution – j’en ai la chair de poule… - la solution à notre ultime obstacle : l’apposition du point final à l’existence de Mère. Peu m’importe d’être damnée dans l’autre monde, puisque dans celui-ci je vis déjà l’enfer ».
Et pourtant j’ai aimé cet ouvrage, je le défends et vous encourage vraiment à le découvrir. En effet, tous ces « désagréments » que je viens d’énumérer sont merveilleusement contrebalancés par l’envoutement, la douceur, la poésie, la beauté de la merveilleuse écriture de Florence. Quelle maitrise ! Cela en est d’ailleurs impressionnant pour un premier roman.
« Voyez-vous, là-haut, près de la porte, cette araignée tissant sa toile délicate ? Quel travail d’orfèvre, regardez comme elle file et ourdit ! Eh bien vous n’avez qu’à concentrer votre attention sur son ouvrage. Laissez-vous happer. Et si par hasard l’Ennui s’en vient vous faire une petite visite, n’ayez aucun scrupule à prendre un air très occupé, à feindre de compter le nombre d’entrelacs réalisés par l’artiste. Il vous regardera alors comme une proie inaccessible, trois petits tours et s’en ira !"
La tournure de la phrase, l’utilisation des mots, les nombreuses répétitions, l’alternance entre le coup de poignard (phrases courtes et sèches augmentant le mal être) et l’envoutement cajolant (la longue phrase, détaillée à très détaillée, répétitive, explicative, très illustrative) … Rien n’est laissé au hasard, rien n’est écrit par hasard. A l’inverse le choix des mots est pesé, la tournure judicieuse, l’ambition littéraire réelle. On sent un très gros travail de l’auteur sur le style. C’est remarquable !
« Quand le vent se lève et qu’il caresse mon visage, je voudrais qu’il ne s’arrête jamais. Alors je ferme les yeux, et je sens qu’au bout de mes pieds pousse quelque chose d’infiniment fragile, comme de petits filaments, translucides, nerveux, fins, si fins, plus fins que la soie, nerveux, nerveux à s’enfoncer dans la terre, à s’y fondre avec cette drôle de volonté. S’enraciner. Puiser toute cette formidable force cachée tout au fond des entrailles de la terre. Alors la sève remonterait, poussée par cette même volonté d’être, pour me faire grandir, grandir, et dépasser de loin, en hauteur, le Cède mon ami. Peut-être qu’un jour moi aussi je serai un arbre, un arbre qui ne meurt pas ».
Je dis souvent qu’un livre se doit d’être marquant, positivement ou négativement. Il n’y a rien de pire que tourner la dernière page et…
Vous l’avez compris, ce n’est absolument pas le cas du festin du lézard. Jusqu’au dénouement (attendu ou inattendu, je vous laisse découvrir), le lecteur est tenu en haleine et maintenu sous pression. Ce ping-pong de 160 pages entre fond et forme est impressionnant, addictif, presque hypnotique tant il est diaboliquement maitrisé.
C’est une remarquable réussite qui mérite d’être mise en avant. Achetez-le, louez-le, faites-vous le prêter, mais un conseil : ne passez pas à côté !
Je suivrai assurément à l’avenir Florence Herrlemann, auteur à découvrir. J’attends le prochain ouvrage avec impatience.
Bravo Denis pour la trouvaille et merci une nouvelle fois!
COUP DE COEUR 5/5 !
1. RDV de la page 72
Le lecteur est prévenu dès l'illustration de la couverture : ce roman est une invitation étrange, troublante, onirique dans la psyché d'une jeune femme de 26 ans.
Et comme dans un film, scène par scène , nous entrons dans un dialogue sans fin de cette jeune femme avec Léo, son frère peut-être ?
Sans vraiment de repère temporel, mais sûrement fin du XIXeme, début XXeme, le lecteur est transporté dans un torrent de haine, de dégoût, de violence, de peurs, de pleurs, de malheurs de cette jeune femme vis à vis de sa mère.
Au RDV de la page 72, le lecteur s'interroge : la maltraitance, la violence, la cruauté s'est-elle transmise ?
2. Chronique
Je propose à l'éditeur de rajouter un bandeau : " Attention roman atypique, bouleversant, terrifiant, choquant !". Ce premier roman de Florence Herrleman révèle une écriture incroyable, crée, encrée par le passé de réalisatrice de l'auteur. Les scènes sont décrites avec précisions, minutie, chaque mots étant comme une claque significative. A l'image de la couverture, le roman reflète la psyché d'Isabelle de Morry alternant réel et irréel, pouvant être poétique mais dévoilant également sans concession la violence des sentiments et de l'enfermement, de l'horreur transmise d'une mère à sa fille. Sans repère temporel, mais sûrement dans un milieu fin du XIXème-début XX ème, le lecteur est transporté dans un torrent de haine, de dégoût, de peurs, de violence de cette jeune femme. Cette expérience de lecture est unique, bouleversante, presque écœurante...plus aucun livre ne passe après cette lecture. Mais en même temps quel talent d'écriture !
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