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Voltaire a enfin trouvé un adversaire à sa mesure : le diable en personne ! Belzébuth sème des cadavres dans la capitale, au point que l'Église, soucieuse d'éviter tout scandale, fait appel au célèbre philosophe pour mener une enquête discrète. Dans un Paris des Lumières encore très empreint de croyances irrationnelles où vampires, démons et morts vivants semblent se promener à leur gré, qui d'autre envoyer sur leurs traces qu'un écrivain connu pour ne croire en rien ? À Voltaire de montrer ce que peut la philosophie contre la superstition. À la fois polar historique et conte voltairien, Le diable s'habille en Voltaire est écrit dans un style jubilatoire aussi finement ciselé que l'était le langage des Lumières.
« Frédéric Lenormand dépeint un Voltaire tel qu'il aurait pu être. Les autres personnages sont tout aussi truculents. Le roman est mû par une énergie communicative. » Éric Mension-Rigaun, Historia.
Après une petite déception avec « Meurtre dans le boudoir » je retrouve avec plaisir notre illustre philosophe dans sa troisième aventure.
L'auteur nous rappelle que Voltaire rime avec Lucifer, l'écrivain et homme de théâtre étant convié par un éminent ecclésiastique, confesseur d'un encore plus éminent cardinal qui gouverne la France, à démasquer l'être bipède aux pieds de bouc qui s'est autorisé à trucider un théologien du séminaire Saint-Nicolas.
Espérant obtenir du clergé une certaine reconnaissance de sa publication, « Lettres philosophiques d'Angleterre », qui dérange jusqu'aux plus hautes instances de l'état, faisant peser sur lui la perspective d'un séjour à la Bastille, Voltaire s'attelle à la traque des forces de l'ombre flanqué de l'abbé Linant, son fidèle homme à tout faire de plus en plus porté sur les nourritures terrestres, au détriment des spirituelles - qui ne sauraient combler un appétit et une soif gargantuesques -, et d'Émilie sa marquise préférée, irremplaçable partenaire d'enquête tant qu'elle ne s'approche pas d'une table de jeu.
La petite troupe nous entraîne dans une folle équipée à travers Paris et dans les sous-sols de la capitale, suivie de près par un encombrant exorciste germanique, et par René Héraut, l'incontournable lieutenant de police qui n'est jamais bien loin, persuadé des bénéfices substantiels que peut apporter la surveillance d'un enquêteur/philosophe s'agitant rarement pour rien.
L'humour est toujours au rendez-vous, Voltaire aussi insupportable que fascinant, surtout lorsqu'il décide de bouleverser les habitudes de la vénérable Comédie-Française en faisant jouer aux artistes sa dernière pièce censée, en toute humilité, « réformer l'art dramatique pour l'édification des populations éblouies ».
De scènes cocasses en dialogues jubilatoires, le temps passe vite dans cette lecture particulièrement divertissante, même avec un dénouement loin d'être inoubliable - mais est-ce bien là l'essentiel.
J'oubliais le côté instructif du récit qui nous en apprend plus sur les moeurs de l'époque, et plus particulièrement sur la pratique on ne peut plus précautionneuse du bain, même dans les milieux aisés.
Troisième tome des aventures de Voltaire mène l'enquête, chacun pouvant se lire indépendamment. Le même plaisir qu'à la lecture de Meurtre dans le boudoir. Cette série est à la fois érudite, légère et littéraire. Pas mal pour un polar, genre que d'aucuns classent rapidement dans une espèce de sous-catégorie, de celle qu'on lit uniquement pour se distraire, en été de préférence. Le style est alerte, enlevé, souvent très drôle, les réparties de Voltaire font mouche, mais aussi son ridicule, ses tenues vestimentaires d'occasion, démodées, sa perruque très haute, l'immense estime de soi qu'il a et c'est un euphémisme, l'assurance qu'il a d'être le meilleur de tous, sa tendance très forte à l'hypocondrie ou à la plainte pour qu'on s'occupe de sa grande personne, ce dont ses habitués ne sont pas dupes : "Les Dumoulin [ses logeurs] le rassurèrent [Lefèvre, son nouveau secrétaire] : quand on meurt si lentement, l'entourage peut profiter du mourant sans trop d'inquiétude." (p. 41)
Dans cette série, on est toujours entre le conte voltairien, l'enquête policière, le récit historique, car Frédéric Lenormand est documenté. Les mœurs de l'époque sont décrites par le menu, les croyances, l'hygiène. Il parle également de la tragédie Adelaïde Du Guesclin que Voltaire tente de monter à la Comédie française et qu'il va devoir mettre en scène en bousculant les acteurs et actrices habitués à déclamer ; lui veut qu'ils jouent, qu'ils fassent pleurer le public ; les acteurs de l'époque (quid de maintenant ?) ne sont pas faciles à manœuvrer, la résistance et le corporatisme sont très présents, les réparties particulièrement bien senties également, notamment de deux d’entre eux, Quinault et Grandval.
En dépit de toutes ces qualités, cet épisode souffre de quelques longueurs en son mitan, des situations un brin répétitives dont on peut aisément se passer qui nuisent un tantinet à la bonne humeur générale, qui revient cependant bien vite en fin de volume.
On ne lit pas Voltaire mène l'enquête pour les intrigues, mais pour le plaisir de suivre un enquêteur peu ordinaire, imbu, petit et souffreteux mais aux ressources physiques insoupçonnées, celles de son brillant esprit ne nous surprennent pas mais au service de résolutions de meurtres, elles étonnent fort agréablement. Une série vraiment plaisante, originale et décalée que je suis puisque le tome suivant attend juste que je l'ouvre.
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