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Le désastre de la maison des notables

Couverture du livre « Le désastre de la maison des notables » de Amira Ghenim aux éditions Philippe Rey
Résumé:

Un roman choral ambitieux, une fresque familiale sur plus d'un demi-siècle d'histoire et de combats pour les droits des femmes en Tunisie.



Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et... Voir plus

Un roman choral ambitieux, une fresque familiale sur plus d'un demi-siècle d'histoire et de combats pour les droits des femmes en Tunisie.



Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes.

Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes.

Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles ainsi que leurs domestiques reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective. Avec jubilation le lecteur rassemblera les pièces pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa.

Le désastre de la maison des notables transpose plus de cinquante ans d'histoire tunisienne - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les femmes. Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables.

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  • « L’affection s’est transformée en haine, la joie en angoisse et en tristesse. L’enfer a remplacé la paix, les liens se sont effondrés et nous avons dit adieu aux jours heureux. »
    Mais que s’est-il donc passé derrière la lourde porte de la vénérable maison Naifer ce soir de décembre 1935 ? Il a...
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    « L’affection s’est transformée en haine, la joie en angoisse et en tristesse. L’enfer a remplacé la paix, les liens se sont effondrés et nous avons dit adieu aux jours heureux. »
    Mais que s’est-il donc passé derrière la lourde porte de la vénérable maison Naifer ce soir de décembre 1935 ? Il a suffi d’un billet, d’apparence anodin, découvert dans une corbeille de pain, un billet manuscrit qui a semé l’effroi, soulevé des rancœurs inextinguibles, dressé l’une contre l’autre deux éminentes familles de notables, les Naifer et les Rassa, parents respectifs de Mohser et Zbeida un couple jusqu’à lors sans histoire. Que contient ce billet ? Que signifie t-il pour Zbeida à qui il est adressé ? Quelles vont être les réactions des membres de chaque famille ? Autant de questions auxquelles vont répondre successivement les différents acteurs de ce drame dans les années suivant cette nuit funeste. Avec en toile de fond la question de la place des femmes dans la Tunisie des années 30, car l’auteur du billet est Tahar Haddad, un intellectuel et poète connu pour un manifeste engagé pour les droits des femmes.
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    Première lecture pour moi d’un titre de la collection Barzakh des éditions Philippe Rey et c’est une bien belle découverte. Pourtant, je dois vous avouer que rentrer dans ce roman n’a pas été chose facile, car il m’a de prime abord un peu déroutée.
    Par la multitude de personnages aux noms parfois ressemblants avec lesquels je me suis un peu perdue. Mais sur ce point n’ayez crainte, l’arbre généalogique des premières pages m’a sauvée et je vous conseille de le garder à portée de mains.
    Par la mise en place un peu longue, assortie de nombreux repaires sur le contexte politique tunisien de l’époque. Pas le plus trépidant, mais indispensable pour comprendre les ressorts de l’intrique.
    Mais ces deux écueils passés j’ai dévoré ce passionnant roman. J’ai adoré sa construction. Roman choral, il décrit l’évènement de cette nuit d’hiver à travers le regard des différents membres de l’entourage de Lella Zbeida.
    Ses parents et beaux-parents, ses frères et beaux-frères, ses bonnes ou son mari, tous apportent un éclairage différent, complètent les informations en notre possession et peu à peu, par touches successives donnent une vision d’ensemble qui nous permet d’accéder à la réalité des faits. C’est extrêmement habile, c’est subtil, et le tout forme un kaléidoscope passionnant où chaque nouvelle pièce s’emboite et donne un relief différent à la pièce qui la précède.
    Mais la richesse de ces témoignages va au-delà de la recherche de vérité. Chaque récit est aussi l’occasion d’explorer plus avant la société tunisienne par le prisme des femmes et d’apporter un message résolument féministe. Femmes dévoués ou asservies à leurs maris, femmes éduquées et instruites, domestiques ou filles des rues, épouses ou maîtresses, toutes, quel que soit leur rang ou leur position, connaissent le même sort dans cette société rétrograde et ceux qui veulent dénoncer ou faire évoluer leur situation sont bannis, à l’image de Tahar Haddad. Et la force de ce récit c’est aussi d’aborder tous les sujets même les plus intimes, avec sincérité et sans tabou. Une vraie surprise pour moi qui connait mal la littérature arabe et qui en fait une auteur à suivre.
    Une saga familiale ambitieuse et une lecture exigeante, mais qui a su me séduire et me convaincre.

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