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Toute personne qui a une vraie compréhension de l'histoire des Africains en Amérique (aussi connus comme : les Noirs américains, les Afro-Américains, etc.) savent qu'il s'agit d'une histoire de résistance à l'oppression. De cette lutte douloureuse vient l'un des plus grands cadeaux de l'Amérique au monde : la beauté de la musique noire, les arts visuels, la littérature, la danse et le cinéma. Si l'art des Africains en Amérique est né de la lutte pour survivre et résister à l'oppression raciale au jour le jour, il est logique de supposer que tout art véritable qui vient de l'Amérique noire est celui qui, à un certain niveau ou à un autre, résiste aux forces démoniaques de l'oppression. Pour être sûr que cet art de la résistance ne soit pas toujours lumineux, spacieux, joli ou poli. S'il n'est pas toujours agréable et accommodant, il n'en est pas moins sombre et beau. Par exemple, lorsque le grand bluesman chante sur le « chien de l'Enfer à son procès », il ne parle pas seulement des chiens de l'enfer métaphysique qui affligent son âme chrétienne, mais il fait également symboliquement allusion aux démons de la vie réelle qui composent la structure du pouvoir blanc (la police, le Klan et d'autres organisations de la suprématie blanche) - ceux qui sont là pour les traquer, lui et son peuple. Dans son dernier livre Le Démon du Blues, l'écrivain Jean-Pierre Labarthe plonge dans les différentes politiques qui ont créé les conditions socio-économiques ayant façonné les perspectives de l'artiste qui a créé la musique et l'art de l'Amérique noire. Pour être tout à fait honnête avec vous, ce n'est pas le genre de livre que l'on peut mettre entre toutes les mains. Autant dire que les bourgeois et les puissants de notre monde industriel n'y trouveront rien à redire, encore moins à se mettre sous la dent, vu qu'il n'y a formellement rien à boursicoter. Trop occupés qu'il sont à profiter des grandes richesses que les dérives du système (c'est-à-dire l'esclavage, le colonialisme, le néo-colonialisme et al) leur accordent depuis bien des lustres. Mais pour ceux d'entre vous qui veulent commencer à se mouvoir vers une compréhension plus profonde de la rime proverbiale et de la raison qui résonne derrière l'art noir américain, la lecture du Démon du Blues est un bon point de départ. Charlie R. Braxton
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