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Le crime du Congo belge ; le Congo français

Couverture du livre « Le crime du Congo belge ; le Congo français » de Arthur Conan Doyle et Felicien Challaye aux éditions Nuits Rouges
Résumé:

Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, ce texte n'est pas une aventure inédite de Sherlock Holmes, mais un pamphlet de son créateur qui voulut enquêter lui-même sur les massacres et atrocités perpétrés entre 1885 et 1908 dans « l'État indépendant du Congo », propriété personnelle... Voir plus

Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, ce texte n'est pas une aventure inédite de Sherlock Holmes, mais un pamphlet de son créateur qui voulut enquêter lui-même sur les massacres et atrocités perpétrés entre 1885 et 1908 dans « l'État indépendant du Congo », propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. La rapacité du roi et des compagnies concessionnaires entraîna l'asservissement des paysans congolais, mobilisés pour « faire du caoutchouc ». Plusieurs millions d'entre eux y laisseront la vie, assassinés, affamés ou rendus malades. L'opinion mondiale retint surtout ces clichés d'enfants aux mains coupées, celles que les tirailleurs de la Force publique ramenaient aux officiers blancs pour évaluer le nombre de leurs victimes et prouver qu'ils n'avaient pas gaspillé leurs cartouches à la chasse... Tout comme à cette époque Félicien Challaye, secrétaire de Brazza lors de son inspection menée sur la rive « française » du Congo en 1905, Doyle se réclame d'un colonialisme soucieux de l' « amélioration de la condition des races indigènes », et peut-être plus encore de la « liberté du commerce ». C'est-à-dire, dans sa conception, celui que pratiquaient les Anglais - oubliant la quasi-extermination des premiers Australiens - et, dans une moindre mesure, les Français, bien qu'ils eussent adopté l'essentiel du système léopoldien dans leur colonie congolaise, où le pillage des ressources caoutchouteuses, quoique moins abondantes, était aussi intense. C'est ce qui ressort du texte implacable de Challaye, publié par Charles Péguy en 1906 dans ses Cahiers de la quinzaine, malgré la modération de son expression.

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