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Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop.
Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur. Elle survit, et raconte avec courage et détermination la maltraitance sexuelle et le déni familial. Le ton, sobre et pudique, est celui d'une violence rentrée et maîtrisée sous forme d'interrogations quant au rôle d'une mère.
Plutôt que de se concentrer sur les agissements du prédateur et d'accuser, Le confort de l'autruche dénonce avant tout le comportement des proches, mère et grand-mère, engluées dans leurs mensonges, leur passivité et leur confort organisé. Toute la particularité de ce texte se situe dans l'évocation d'une tacite malfaisance familiale et affective.
Dans le récit de son enfance qu’elle nous propose sous ce titre surprenant, Martine Magnin ravive, avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, les souvenirs endoloris d’une petite fille à jamais blessée.
Comme une petite fille, elle tente, de façon parfois maladroite mais cela n’en est que plus touchant, de se déguiser un peu, de rebaptiser les lieux, les gens, pour qu’on ne reconnaisse pas tout, enfin pas tout à fait, s’emmêle un peu dans ses « je » et ses « elle », enfile et retire tour à tour son masque qui la déguise à peine et ne peut plus la protéger lorsque l’émotion est trop forte.
Martine Magnin ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières, elle ne s’appesantit pas plus que nécessaire sur ces scènes dont l’idée même est insoutenable. Son témoignage, livré dans un style simple et direct, est bien plus ample, il nous emmène au-delà, nous invitant à une réflexion sur la condition d’enfance dans cette France de l’immédiate après-guerre, sur le peu de place accordé à la parole des enfants dans cette France d’avant Dolto, sur la double peine qu’infligent aux petite victimes ces parents autruches installés dans le confort de leur aveuglement.
Une petite fille, Jenny, vit avec sa jeune mère et sa grand-mère.
Quand arrive M ; l’amant de sa mère, sa vie bascule
Elle raconte avec délice, le Montmartre des années 50.
Etrangement, j’ai l’impression d’avoir déjà lu cela.
Et puis, dans ce petit appartement, un gros fauteuil derrière lequel Jenny se cache pour échapper à Monsieur M.
Mais je connais ce fauteuil. J’ai déjà vu cette enfant apeurée se blottir derrière.
Et plus ma lecture avance, plus je suis sûre de connaître cette histoire.
Pourtant le titre ne me dit rien.
Mais cette mère complice qui laisse tout faire, cette grand-mère fantasque qui ne vaut pas mieux, ce procès…..
Et là, ça me revient, j’ai lu le manuscrit d’un livre intitulé «Mensonges et faux semblants », et après recherches, il s’agit bien du même livre.
C’est étrange tout cela, mais ça n’enlève rien à l’émotion que j’avais ressentie à ma première lecture et qui est restée intacte.
La non implication et le silence des adultes face aux maltraitance des enfants est toujours aussi criminelle et impardonnable.
Par bonheur, Martine Magnin s’en est bien sortie.
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