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Par l'auteur de L'Eau rouge, premier auteur de polar croate publié en France, multi primé en Croatie, France et ailleurs Un portrait saisissant de la Croatie et de la Dalmatie contemporaine en 5 actes. On découvre à travers ces cinq nouvelles finement ciselées la Croatie d'avant la Guerre de Yougoslavie, mais surtout celle d'après : l'impact qu'elle a eu sur la société ainsi que sur les familles : des frères et des soeurs séparés, des héros de guerre ayant fait de mauvais choix, les deuils, la violence et l'émergence de la corruption... Mais même face à ces sombres tableaux subsisteront l'amour, l'espoir et la fraternité comme autant de facteurs rédempteurs pour continuer à vivre et survivre.
Jurica Pavi?ic confirme ici son talent d'écrivain méditerranéen à la fois sombre et lumineux. Il parvient à raconter brillamment une Croatie solaire à travers le destin des gens ordinaires.
Voici le recueil de nouvelles d'un auteur déjà rencontré avec L'eau rouge, un roman noir qui explorait les répercussions d'une disparition, celle d'une jeune fille. Ce devait être le premier auteur croate que je lisais, et j'avais beaucoup apprécié ce roman qu'on a vu, avec raison, un peu partout. Revoici donc Jurica Pavičić avec cinq nouvelles assez longues. Là encore, l'auteur est allé vers les atmosphères sombres, sans que ce soient des nouvelles policières.
La première nouvelle, « le collectionneur de serpents », montre avec beaucoup de finesse et d'empathie trois jeunes appelés dans la guerre serbo-croate en 1992. Ils passent beaucoup de temps à attendre, et l'un d'entre eux, le plus jeune, tue des serpents et collectionne leurs peaux. Mais le conflit se fait proche…
Dans « le tabernacle », le lien avec la guerre est plus ténu, mais pas absent. Un homme récupère l'appartement de sa famille, qu'un vieux locataire ne voulait pas quitter, et il y fait une curieuse découverte, dans une chambre inoccupée…
La nouvelle suivante, « La patrouille sur la route », une histoire de frères très dissemblables, est assez triste, et la suivante, « La soeur », au sujet d'une maison pleine de souvenirs, l'est également, mais tellement bien écrite aussi…
La dernière nouvelle « le héros » renoue avec le thème de la guerre, ou plutôt de ses suites, c'est l'histoire d'un géomètre chargé de venir prendre des mesures pour affiner le nouveau tracé de la frontière. Il est logé chez une veuve sur les hauteurs d'un village. Non, ne cherchez pas, cette nouvelle va prendre des chemins auxquels on ne s'attend pas du tout !
Ce que j'ai beaucoup apprécié avec ces nouvelles, c'est qu'elles prennent le temps de bien installer situation et personnages, et qu'elles arrivent à mêler plusieurs thématiques, d'où l'incertitude à chaque fois sur le thème dominant, à savoir celui qui va amener un tournant dans la vie des personnages. C'est particulièrement le cas dans la dernière nouvelle, mais pas seulement. L'écriture, toujours marquante, doit très certainement aussi à la traduction d'Olivier Lannuzel : c'est un plaisir de lecture, vraiment !
Je continue à m’enthousiasmer pour Jurica Pavicic, conteur de grande classe dont le talent éclate dans chaque page de ce recueil de nouvelles.
5 textes qui forment une sorte de chronique kaléidoscopique de la Croatie, marquée à jamais par la guerre et dont l’empreinte semble impossible à effacer.
Directement ou indirectement, l’histoire récente du pays façonne les personnages de Pavicic. Avec des mots simples, des mots forts, une grande tendresse et beaucoup de réalisme, il promène son regard aiguisé sur ces hommes et ces femmes qui ont laissé un peu de leur âme dans le conflit. De sa plume jaillit une émotion toute en retenue qui pourrait passer pour du détachement si ce n’était pas aussi magistralement exécuté.
13 mars 1992, c'est la guerre, Dino est mobilisé. 7 mois plus tard, blessé, il est de retour... Impossible d'appuyer sur la touche rewind, quand il ferme les yeux, il revoit les corps, la chaux et les peaux de serpents qui pendent...
5 récits courts pour raconter la guerre, l'impact sur les vies, les familles, et l'après. La Croatie vue par Jurica Pavicic... après "L'eau rouge" et "La femme du deuxième étage", Agullo nous propose ce recueil de 5 nouvelles qui vient démontrer encore davantage le talent de l'écrivain.
Un sanctuaire caché dans un appartement qu'il faut vendre, des frères que tout oppose, une maison remplie de souvenirs, une chasse au criminel de guerre autour d'une frontière nouvellement dessinée... Autant de destins brisés, de gens ordinaires aux vies chamboulées.
Dans son style ciselé rempli de petites choses du quotidien, Jurica Pavicic fait de nous des témoins d'une humanité qui souffre, taiseuse, courageuse et qui cherche les signes d'espoir.
Des prix en veux-tu en voilà, en 2 ans, Jurica Pavicic s'est imposé comme un auteur complet. Polar, drame social et maintenant récits courts,... Je suis conquis et je dis: Vivement la suite !
Ce jeudi 25 mai, les Éditions Agullo publient le troisième titre de celui qui est devenu l'un de leurs auteurs phares et multiprimé, Jurica Pavičic. Après la toute première publication de l'écrivain croate, devenu un best-seller, L'eau rouge, puis son second roman publié en septembre dernier, La femme du deuxième étage, l'auteur croate revient avec un recueil de cinq longues nouvelles, réunies et publiées dans la collection Agullo court. Alors que dans les deux ouvrages précédents abordaient le thème de la guerre de façon plus subsidiaire, c'est de front qu'il reprend le sujet dans chacune de ces nouvelles, avec beaucoup de réussite.
Les cinq nouvelles sont les suivantes : Le collectionneur de serpents, Le tabernacle, La patrouille sur la route, La sœur, Le héros. Chacune orchestre un protagoniste différent, trois d'entre elles ont un soldat pour narrateur, un individu parmi d'autres qui se fait/s'est fait enrôler dans ce qu'ils nomment la guerre patriotique, et que l'on connaît par-delà nos frontières sous le nom de guerre de Yougoslavie. Tous sont réduits à l'état de pions sur le damier du nationalisme et de conflits ethniques, dont ils ne comprennent ni les enjeux, ni la finalité. Les premières choses auxquelles ils sont confrontés, c'est la terre, la boue, puis dans le sang, dans lesquels ils évoluent jour après jour, sans aucune vision à court ou moyen terme. Le bruit des mortiers. Les visages des ennemis, si étrangement le reflet de leur propre visage, des garçons avec lesquels ils auraient partagé une bière ou un café, dans une autre vie, seulement quelques années plus tôt. Jurica Pavičic plonge dans la boue à leurs côtés, les descriptions de chacun des soldats qui côtoient les successifs narrateurs constituent un panorama complet sur la façon dont cela a été vécu par certains des principaux concernés, les hommes envoyés sur le front d'un conflit qui ne fait pas vraiment sens à titre personnel et auxquels on demande de défendre leur ligne de front au prix de leur vie. Des bras et des jambes, pour porter armes de poing, munitions et uniformes, parce qu'on ne leur demande rien d'autre que de combattre, la réflexion est réservée à ceux qui mitraillent leurs ordres de plus haut. L'important, c'est de survivre. Car le premier instinct, c'est celui de préserver leur peau, de supporter cette position où les nerfs sont constamment à vif, de retrouver un semblant de sens au milieu de deux embuscades, de deux rafales de tirs, de se reconstruire un semblant de vie, un semblant d'ordre au milieu du chaos, et de la mort qui rode. Et celui qui se met à collectionner les peaux de serpents, dans l'attente du combat, d'une attaque, donner un semblant d'ordre à ce qui reste de sa vie.
Il n'y a pas une seule nouvelle qui m'ait laissée indifférente, la première m'a touchée car elle retrace la métamorphose subite d'un jeune homme, sortant à peine des pénates de sa mère, en apprentissage de sa nouvelle fonction, en un stout frais soldat grâce à une paire de bottes et un ceinturon, à triturer une arme alors même qu'il serait plus enclin à prendre sa place au bureau de l'une des classes qui les abrite, à apprendre le manque de sommeil, le froid, l'attente interminable, l'ennui. L'impression de voir des grands enfants jouer à la guerre jusqu'à ce que la réalité les rattrape froidement et les confronte à l'ennemi, ici en l’occurrence, les Monténégrins, et aux pires exactions auxquelles l'état de guerre les pousse.
Les cinq nouvelles ne sont pas agencées de façon forcément chronologique, mais leur disposition a un sens : alors que la première surprend les apprentis soldats dont fait partie Dino tout juste au début de la guerre, la dernière, Le héros, l'une de mes préférées, s'inscrit dans l'après-guerre, souvenirs et plaies encore frais et suintants. Avec Robert, ancien soldat de l'ultime nouvelle, dont les activités clandestines proposent finalement une réflexion assez pertinente sur le degré de responsabilité de chacun. On assiste à la métamorphose de ces jeunes garçons, à l'esprit et l'âme vierges, transformés en arme de guerre, ces souvenirs des visages livides et des regards vides de leur alter ego monténégrins morts, des hommes qui se sentiront continuellement à côté de la plaque. De ceux qui ont continué à vivre et profiter, inconscients de ce qui se jouait à quelques centaines de kilomètres d'eux, dans le creux d'une Yougoslavie en train de disloquer. Et d'hommes, enfin, qui semblent avoir perdu tout sens de l'équité, avec une envie de justice aveugle et sans concession.
Les civils ne sont pas épargnés, ceux-ci qui vivent la fin du communisme, et se retrouvent face à un monde nouveau, face aux secrets mis à jour. La deuxième nouvelle, Le Tabernacle, narre la réattribution d'un appartement, dont une partie était occupé par un homme étranger : cette nouvelle qui reconstitue en quelque sorte une guerre miniature, avec ces espions, ces no mans land, ces territoires ennemis, ces endroits illicites tenus secret. (...)
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