Jusqu'ici Maxime était le fils parfait. Aîné brillant, garçon sportif, à 20 ans il s'apprête quitter le foyer toulonnais pour intégrer Polytechnique quand sa cadette, Lisa, enchaîne les colorations capillaires, les piercings et les affronts, au point de décourager sa mère. Le choix du roi se vantait jusqu'ici Fabien, leur père. Un fils en or clamait Karine. Jusqu'à cette nuit de juillet.
Le 8 au petit matin, Maxime réveille sa mère. Il sent l'alcool, sa chemise est pleine de sang. Il vient de renverser une fille en rentrant d'une soirée. Il l'a laissée sur le chemin où le choc l'a tuée. Avant que le jour vienne, Maxime demande à Karine de se débarrasser de la chemise et de garder entre eux leur macabre secret.
Avant, pendant, après, Laurence Lieutaud rembobine puis accélère le temps en nous faisant vivre les jours qui ont précédé et qui suivent l'accident, du point de vue de différents personnages : la mère de Maxime, la soeur de Maxime, la mère de la victime. A mesure que les policiers mènent l'enquête, Karine découvre son fils sous les traits d'un monstre froid plus occupé à jouer et tuer des soldats sur son ordinateur qu'à penser aux familles qu'il a brisées.
De la première ligne à la dernière, Laurence Lieutaud nous fait traverser les enfers de ses personnages. Certains se débattent dans les filets de la culpabilité et de la peine, d'autres essaient de percer la vérité. Un tel secret peut-il être ainsi enfoui ?
Une histoire très crédible qui va faire frémir tous les parents. Un traumatisme totale. Un enfermement mental qui laisse la mère passer à côté de la relation avec sa fille. Chaque étape impacte la personnalité du personnage principal : c'est sans concession
Genre : Roman contemporain
Avis : INTENSE
Format : Poche
Quand un roman vous plonge dans la pire angoisse d’une mère…
Un matin, Maxime réveille sa mère et lui annonce qu’il a renversé une fille en rentrant de soirée. Jusqu’ici, c’était un fils parfait, en opposition avec sa sœur Lisa qui ne ménage pas ses parents en les provoquant constamment. Alors qu’il va intégrer Polytechnique, il ne peut pas se permettre de ne plus être le choix du roi tel que le voit son père. Alors, il demande à sa mère de se taire.
La tension monte tout au long d’un roman de poche qui tient ses promesses. En tant que mère, l’empathie est immédiate face à une situation qui déboussolerait n’importe qui. Et la boussole, Karine, la mère doit la garder même si cela doit être avec du Lexomil à haute dose !
Et Iris, la victime, pourquoi se trouvait-elle sur la route meurtrière en pleine nuit ?
Nous naviguons entre les deux familles, entre le passé qui a mené au drame et au présent qui enferme tous les protagonistes dans des situations où les secrets apportent leur lot de questions sans réponses.
Les différents environnements dans lesquels évoluent les personnages sont bien croqués, particulièrement la classe bourgeoise catholique répondant à des codes très précis, textuellement : le monde où une jeune fille « moderne », s’excluant des obligations rigoristes et ancestrales signifie « putain ».
C’est une histoire que j’ai lue sans m’arrêter, confiante dans une fin morale et taraudée par la question que tous les lecteurs vont se poser : et moi, qu’aurais-je fait ?
Les personnages sont vivants, émouvants, pathétiques parfois ; tous sont secoués par leur destin de victime ou d’assassin. Quelle sera la justice au bout du chemin ? Le style est direct, peu de dialogues, beaucoup d’introspection et de descriptions des faits et gestes de chacun, le rythme est celui d’un thriller pour cause de suspense incrusté.
Je remercie l’éditeur Mon Poche et Virginie pour l’envoi de ce roman, lu juste avant sa sortie du 7 novembre 2024.
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