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Langage, corps chez ludwig binswanger - la folie comme experience existentielle

Couverture du livre « Langage, corps chez ludwig binswanger - la folie comme experience existentielle » de Philippe Veysset aux éditions Presses Academiques Francophones
Résumé:

Comme il y a, à côté du corps physique, un corps vécu, une chair, il y a à côté du langage comme outil de signification, une langue qui, habitée pour elle-même, donne accès au silence. Selon L. Binswanger, bien que comportant chacun en son sein - trace de leur commune origine nostrale -, un... Voir plus

Comme il y a, à côté du corps physique, un corps vécu, une chair, il y a à côté du langage comme outil de signification, une langue qui, habitée pour elle-même, donne accès au silence. Selon L. Binswanger, bien que comportant chacun en son sein - trace de leur commune origine nostrale -, un fragment de l'autre -, langage et chair ne sauraient être superposés. Transformer le langage en un organisme vivant - qui ne serait que vivant, ayant par conséquent abdiqué son être-pour-la-mort -, c'est se condamner à une production de sens interminable, celle du schizophrène par exemple. Chair et langage sont les deux pans d'un même abîme, celui qui s'ouvre dans la béance d'un espace perdu, espace inhabitable, car tendu par des directions de sens opposées. Il faut donc une vitesse permettant de parcourir incessamment cet espace, de l'abolir tout en le laissant subsister. Mais comment déterminer cette vitesse, en fixer le tempo, sans remonter à la dissonance originelle qui a mué l'espace en distance? Retrouver le tempo à partir d'une dissonance : tel est le défi commun du fou, du psychiatre et du philosophe, défi dont la reconnaissance amorce seule, selon Binswanger, la guérison de l'homme.

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